Politique
Centrafrique : Le général Zéphirin Mamadou accusé de complicité et crimes contre l’humanité par une organisation de la société civile

L’Observatoire pour la Gouvernance Démocratique en Centrafrique (OGDC) dépose une plainte contre le Général Zéphirin Mamadou pour complicité de tortures et crimes contre l’humanité.
Le 22 avril 2025, l’Observatoire pour la Gouvernance Démocratique en Centrafrique (OGDC), dirigé par son coordonnateur national Élysée Nguimalé, a déposé une plainte auprès du Commissaire du Gouvernement près la Cour Martiale de Bangui, enregistrée sous le numéro 028, contre le Général d’Armée Zéphirin Mamadou, chef d’État-Major des Armées (CEMA) de la République centrafricaine. La plainte, référencée 001/OGDC/CN-25, accuse le Général Zéphirin Mamadou de complicité dans des actes de tortures, actes de barbarie, traitements cruels, inhumains et dégradants, machination de l’armée, recel de criminels, trahison et atteinte à l’unité nationale, commis dans les sous-préfectures de Yaloké et Sosso-Nakombo.
Contexte des faits
Selon le document de l’OGDC, à partir du 7 avril 2025, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont montré des éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA) infligeant des tortures à des civils. La première vidéo concerne un groupe d’une vingtaine de femmes allaitantes ou enceintes et un homme, sur un site minier à Yaloké. La seconde montre des actes similaires contre une dizaine de jeunes hommes à Sosso-Nakombo. Le 9 avril 2025, le Général Zéphirin Mamadou, dans un communiqué officiel (nº134/MDNRA/EMA/CAB), a reconnu ces actes, précisant qu’ils auraient été commis un an plus tôt. Il a qualifié la diffusion des vidéos de « récupération par les ennemis de la paix » visant à « ternir l’image des FACA en reconstruction ».
Pour justifier ces actes, le Général Mamadou a expliqué que les sites miniers, où les faits se sont déroulés, étaient interdits d’accès en raison de leur dangerosité. Il a mentionné des effondrements en 2024 ayant causé la mort de 17 personnes, dont trois femmes, dans des tunnels creusés par la population. Selon lui, les autorités de Yaloké avaient ordonné aux militaires d’interdire l’accès à ces sites pour protéger la population. Cependant, il a admis que les militaires ont eu recours à des « actes de violence physique » contre les civils, tout en précisant que les responsables avaient été relevés de leurs fonctions et traduits devant un conseil de discipline.
Imputabilité juridique
L’OGDC, dans sa plainte, qualifie ces actes de crimes contre l’humanité, conformément à l’article 153, paragraphes 8 et 12 du code pénal centrafricain, qui définit comme tels la torture et les actes inhumains commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique contre une population civile. L’organisation reproche au Général Zéphirin Mamadou de ne pas avoir traduit les militaires responsables devant une juridiction compétente, malgré sa connaissance des faits, violant ainsi l’article 14 du code pénal. Ce dernier stipule que toute personne ayant connaissance d’un crime et n’alertant pas les autorités est passible de sanctions.
En outre, l’OGDC considère que le CEMA a minimisé la gravité des actes en optant pour une sanction disciplinaire plutôt que judiciaire, en contradiction avec l’article 105 du code de justice militaire. Cet article prévoit une peine d’emprisonnement à perpétuité pour les militaires coupables de tortures ou de traitements inhumains. Les infractions relevant du conseil de discipline, telles que l’insubordination ou le refus d’obéissance (articles 112 à 129 du code de justice militaire), ne s’appliquent pas à des crimes de cette nature. En protégeant les auteurs, le Général Zéphirin Mamadou est accusé de recel de criminels, conformément à l’article 13 du code pénal.
L’OGDC va plus loin en dénonçant une « machination de l’armée » orchestrée par le CEMA. En qualifiant les lanceurs d’alerte de « ennemis de la paix », il aurait trahi les citoyens et porté atteinte à l’unité nationale. De plus, en justifiant les tortures comme une sanction administrative pour violation d’une interdiction d’accès, il a soutenu des actes illégaux, contraires à l’article 16 de la Constitution, qui sacralise la personne humaine, et à l’article 114, qui réserve à la loi la définition des crimes et des peines.
Prescription et recevabilité
Le Général Zéphirin Mamadou a invoqué l’ancienneté des faits pour éviter des poursuites, mais l’OGDC rappelle que les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles (article 7 c) du code de procédure pénale). Même en cas de requalification en crime ou délit, les délais de prescription (10 ans pour un crime, 3 ans pour un délit) n’ont pas expiré.
La plainte est jugée recevable pour deux raisons. Premièrement, l’OGDC, en tant qu’organisation de défense des droits humains, a un intérêt à agir pour lutter contre l’impunité. Deuxièmement, ses membres, ayant subi un préjudice moral en visionnant les vidéos, sont des parties lésées au sens de l’article 1er, alinéa 2 du code de procédure pénale. L’action civile, exercée simultanément à l’action publique (article 3), vise à réparer les dommages corporels et moraux subis.
Compétence de la Cour Martiale
La Cour Martiale est compétente pour juger ces infractions, conformément à l’article 21 du code de justice militaire, qui couvre les crimes commis par des militaires dans l’exercice de leurs fonctions.
Demandes de l’OGDC
L’OGDC demande la condamnation du Général Zéphirin Mamadou à verser 200 millions de francs CFA pour les dommages corporels subis par les victimes de Yaloké et Sosso-Nakombo, ainsi que l’application de l’article 105 du code de justice militaire pour les dommages moraux infligés à la population centrafricaine.
Politique
Afrique : Les élections comme test de crédibilité pour la défense des normes démocratiques

Le progrès démocratique exigera des décideurs politiques et des journalistes qu’ils reconnaissent et récompensent les processus authentiques de participation démocratique au sein de la vaste gamme d’élections africaines de 2025.
Après son « année des élections » en 2024, pendant laquelle 19 pays africains avaient prévu d’organiser des élections pour choisir leur chef d’État, la liste des élections africaines de 2025 est plus modeste, avec 10 scrutins attendus.
La crédibilité sera un thème clé des élections de cette année, la moitié des scrutins prévus s’annonçant comme des processus hautement orchestrés dont le résultat prévisible est la victoire du président sortant. C’est d’ailleurs un thème récurrent de ces dernières années. Sur les élections prévues l’année dernière, cinq n’ont même pas eu lieu, en raison du sentiment d’impunité qu’éprouvent les dirigeants en exercice à l’égard des institutions démocratiques et de l’État de droit.
La crédibilité sera un thème clé des élections de cette année, la moitié des scrutins prévus s’annonçant comme des processus hautement orchestrés.
La crédibilité limitée de certains de ces processus électoraux n’est pas un phénomène isolé. Elle fait plutôt partie d’un effort concerté de la part de certains dirigeants en exercice ou de partis au pouvoir pour se soustraire davantage à la volonté publique — et à la redevabilité envers la population. Pour ce faire, ils ont recours à une série de tactiques de plus en plus astucieuses, notamment le contournement de la limitation des mandats, la prolongation des mandats présidentiels, l’affaiblissement des cours constitutionnelles et l’usurpation de l’indépendance des organes de gestion des élections, entre autres moyens d’érosion et des freins et contrepoids démocratiques.
La majorité des élections de cette année se dérouleront dans des pays francophones et sept des dix élections auront lieu en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, l’épicentre des opérations d’influence russes visant à saper la démocratie sur le continent.
Les décideurs, les journalistes et les analystes devront impérativement adopter un point de vue suffisamment sophistiqué pour interpréter ces processus électoraux. Ces analyses devront faire la distinction entre les élections véritablement concurrentielles où les citoyens peuvent s’exprimer librement et les exercices électoraux qui ont les apparences d’une élection, mais où la participation réelle — et donc les résultats — sont étroitement contrôlés. En l’absence de telles différenciations, les présidents en exercice ne seront guère incités à se soumettre à davantage qu’un simple passage en force. Le niveau des normes démocratiques est en jeu sur le continent .
Dans les pays où les élections sont compétitives, le processus donnera l’occasion au public de valider son soutien à la direction du pays, ainsi que l’opportunité d’une autocorrection et d’un renouveau démocratiques.
Puisque toutes les élections prévues en 2025, à l’exception de deux d’entre elles, se déroulent au cours du dernier trimestre de l’année, la fin de l’année électorale sera donc bien remplie. La longue période de préparation sera l’occasion d’examiner de plus près les enjeux de chaque élection et leurs implications pour le développement démocratique.
Source : https://africacenter.org/fr/spotlight/elections-2025/
Politique
Bénin : Le duo Wadagni-Talata officiellement investi candidat de la majorité

Les partis politiques de La mouvance présidentielle soutenant les actions du Président de la République Patrice Talon, ont procédé le samedi 4 octobre 2025, au stade municipal de Parakou, à l’investiture officielle de son duo candidat à l’élection présidentielle d’avril 2026, Romuald Wadagni et Mariam Talata.

Cette cérémonie d’investiture, a enregistré la présence des militants des quatre formations politiques à savoir, Bloc Républicain (BR), l’Union progressiste le renouveau (UPR), Moele-Bénin et la Renaissance Nationale venus de toutes les contrées du Bénin pour être témoins de cet évènement historique dans l’histoire politique du Bénin. Certains membres du gouvernement et plusieurs personnalités politiques étaient également présents. Ces formations politiques, ont présenté formellement les deux personnalités désignées pour poursuivre le projet politique du Président Patrice Talon. Romuald Wadagni, actuel ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances et Mariam Chabi Talata Zimé Yérima, vice-présidente de la République en exercice, pour porter les couleurs de la coalition présidentielle à l’élection présidentielle du 12 avril 2026.

La cérémonie d’investiture a démarré par la lecture des décisions de validation du choix WAdagni-Talata par les quatre formations politiques. Ainsi, chaque parti politique a donné lecture de sa décision de validation du duo candidat Wadagni-Talata pour porter les couleurs de la mouvance à l’élection présidentielle d’avril 2026.

Claudine Afiavi Prudencio, présidente du parti Renaissance Nationale, a déclaré que le stade municipal de Parakou « devient l’amphithéâtre de l’histoire, la tribune où la République se regarde en face et choisit son avenir ». Le Duo candidat Wadagni-Talata a été un choix fait dans une unité féconde et est une fidélité à la rigueur. Elle s’est engagée pour que son parti la Renaissance Nationale soit au premier rang de la mobilisation pour la cause du duo candidat.

Le parti Moele-Bénin, par la voix de son président Jacques Ayadji, fait allégeance et soutien le duo Wadagni-Talata. Ce duo est le meilleur pour porter le rêve commun, a indiqué Jacques Ayadji.

Pour Abdoulaye Bio Tchané, un moment inédit attend le Bénin en 2026, avec le duo candidat, qui incarne la continuité et l’engagement et qui va porter haut le flambeau du développement. « Nous allons aux premières élections générales de notre histoire. A la veille de 2026, nous aurions souhaité que notre champion continue mais en vrai démocratie nous avons le droit de maintenir la constitution. Alors nous avons trouvé un duo pour continuer les œuvres entamées. La dynamique pourra continuer et le meilleur est à venir », a-t-il observé. « Wadagni et Talata nous mènerons à la victoire en 2026 », a assuré Abdoulaye Bio Tchané, président du Bloc Républicain

Joseph Djogbénou, président de l’Union progressiste le renouveau (UPR), a déclaré que l’investiture du duo candidat est un événement unique à un moment historique du Bénin à Parakou. La désignation de Romuald Wadagni comme candidat au président de la République et Mariam Talata au poste de la vice-présidence est le choix de la continuité dans le progrès et celui de la fidélité, a-t-il noté.
L’essentiel du discours du duo candidat délivré par Romuald Wadagni

Romuald Wadagni a d’abord rappelé ses liens avec la ville de Parakou, ville où il a passé une partie de son enfance et qui accueille son investiture. Le choix de l’actuelle vice-présidente Mariam Chabi Talata, comme sa colistière, est le symbole de l’égalité et de l’ouverture, a indiqué Romuald Wadagni.

Lui et sa colistière, acceptent avec humilité d’être le candidat de la mouvance présidentielle, pour l’élection présidentielle du 12 avril 2026. Il a exprimé sa gratitude aux différents présidents des quatre partis de la mouvance présidentielle pour la confiance placée en lui et en sa colistière Mariam Chabi Talata. Il a rendu hommage au président Patrice Talon, pour son leadership et pour avoir transformé le pays avec courage et détermination. Il a rappelé les progrès réalisés en matière d’infrastructures, de finances publiques et de gouvernance, etc.. Il s’est engagé à servir avec intégrité, courage et constance. Il n’a pas manqué d’inviter le peuple béninois à écrire avec lui, une nouvelle page de l’histoire nationale. Romuald Wadagni a insisté sur deux convictions majeures : la clarté de la vision de développement et l’importance de l’unité nationale. C’est pourquoi, il veut être le candidat de tous les Béninois, estimant que les efforts consentis depuis neuf ans permettent désormais d’affronter les défis futurs avec résilience.

«Je veux être le candidat de tous les Béninois. Notre force sur le chemin du développement, c’est l’unité nationale. Notre atout, c’est que la vision est claire, les lignes sont tracées, les défis et les solutions sont connus», a-t-il martelé avant d’envoyer un message de confiance à l’endroit de toute la jeunesse béninoise.

« La jeunesse est notre richesse, elle est notre force, elle est notre avenir. J’ai la conviction forte que chaque jeune Béninois porte en lui un immense potentiel que nous n’avons pas encore fini de réveiller et de révéler. Mon ambition est donc clair, transformer l’énergie de chaque jeune en opportunité, transformer les opportunités en réussite et transformer les réussites en dignité », a déclaré Romuald Wadagni. Il s’est engagé, à servir avec intégrité, courage et constance, une fois, élu.
Grosse mobilisation des militants des quatre partis politiques

Les quatre formations politiques de la majorité présidentielle, ont sonné la grande mobilisation pour la cérémonie d’investiture du duo candidat. Ils sont venus de tous les départements du Bénin, pour être témoins de cette investiture inédite.

Les militants des partis de l’Union progressiste pour le renouveau (UPR), du Bloc républicain (BR), de Moele-Bénin et la Renaissance nationale (RN) ont massivement pris place aux différents emplacements à eux réservés, habillés, aux couleurs de leur parti politique. Déjà à 10 heures, on pouvait voir toutes les places occupées par les militants et sympathisants des partis politiques qui n’attendaient le démarrage de la cérémonie.
Hommage à Bio Tchané et Djogbenou

Romuald Wadagni dans son discours a rendu un hommage particulier à Bio Tchané du Bloc Républicain et Joseph Djogbénou du parti Union Progressiste le Renouveau. Il a reconnu l’impact de Bio Tchané dans sa carrière, c’est pourquoi, il trouve en lui, un modèle de rigueur, de sagesse et d’engagement politique exemplaire. Il a souligné le rôle clé de Bio Tchané, notamment en tant qu’ancien Ministre de l’Économie et des Finances et ancien Directeur Afrique du FMI. Il a indiqué qu’il a toujours été pour lui, un conseiller avisé et un soutien de tous les temps. Tandis que, exprimant sa gratitude à l’endroit de Joseph Djogbenou, président de l’Union Progressiste Le Renouveau, Romuald Wadagni a loué le sens de l’intérêt général de ce dernier, le décrivant comme un esprit lumineux et un intellectuel généreux. Il n’a pas manqué de saluer son sens du sacrifice et du renoncement personnel.







Politique
Centrafrique : L’opposant Dominique Désiré Erenon arrêté à l’aéroport de Bangui

À peine rentré en Centrafrique, Dominique Désiré Erenon, une des figures de la contestation et président du parti Marche pour la démocratie et le Salut du peuple, a été arrêté vendredi 3 octobre à l’aéroport de Bangui. Exilé en France depuis 2022, cet ancien expert constitutionnaliste auprès de l’Union africaine est connu pour son opposition à la réforme de la Constitution de 2016. Selon son parti, il avait fui une tentative d’enlèvement. Son arrestation suscite de nombreuses questions dans le pays.
Selon ses proches, Dominique Désiré Erenon avait choisi de revenir au pays pour reprendre son poste d’enseignant en droit public à l’université de Bangui, tout en s’engageant dans le débat politique comme président du parti d’opposition Marche pour la Démocratie et le Salut du Peuple (MDSP).
Mais à peine a-t-il posé ses pieds sur le sol centrafricain, à l’aéroport international de Bangui, qu’il a été arrêté. Transféré dans un premier temps à l’Office central de répression du banditisme, il est désormais en garde à vue à la section de recherche et d’investigation (SRI).
Une source proche de la SRI assure que sa garde à vue se passe sans incident, dans de bonnes conditions. L’opposant devrait être entendu ce lundi 6 octobre par le procureur de la République, selon les dernières informations en provenance de son entourage.
Ses proches restent très attentifs à la suite des événements et attendent le résultat de cette audition avant de décider s’ils engagent ou non un avocat pour sa défense.
Pour le moment, les raisons de l’arrestation de l’opposant centrafricain ainsi que les charges qui pèsent contre lui demeurent inconnues.
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