Culture
Nigeria : Les Pays-Bas vont restituer des statuettes de bronze volées au 19ème siècle

Les Pays-Bas vont restituer au Nigeria 113 statuettes de bronze volées en 1897 par les soldats britanniques au peuple Edo, dans l’ancien royaume du Bénin situé aujourd’hui au Nigéria. L’annonce fait suite à un accord signé entre les autorités néerlandaises et le directeur de la commission nationale nigériane des musées et monuments. Les premiers bronzes devraient arriver avant la fin de l’année à Lagos.
En 1897, les troupes coloniales britanniques pillent les palais du peuple Edo dans l’ancien royaume du Bénin, raflant des bronzes anciens fondus entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Les statuettes sont ensuite envoyées en Angleterre.
Comment ont-elles fini en Hollande ? Réponse avec le consul néerlandais à Lagos, interrogé par la télévision nigériane. « En fait, ils ont été achetés aux enchères. Je crois que lorsque les œuvres pillées arrivaient au Royaume-Uni, une partie finissait dans les musées, une autre était revendue. Le musée de Leyden, – à l’époque un musée ethnographique -, en a acheté une série. Et c’est comme ça que ces œuvres sont arrivées aux Pays-Bas. »
Les bronzes, représentant notamment des figures de cour, ont une valeur symbolique importante pour le peuple Edo. Avec cette restitution de 113 pièces, dont plusieurs dizaines arriveront dès cette année à Lagos, les autorités néerlandaises posent le premier acte d’une politique de restitution. Politique entamée en 2020 par un minutieux travail d’identification des œuvres présentes dans les musées hollandais. La Haye propose en outre aux autorités nigérianes de partager ses connaissances en matière de conservation du patrimoine.
Culture
Mali : La Maison de Haute couture Marie Kaba consacre le textile africain à Bamako

La capitale malienne a vibré, du 8 au 14 septembre, au rythme des étoffes et des créations venues de tout le continent à l’occasion de la 2ᵉ édition de la Nuit du Textile Africain (NTA). L’événement, devenu en deux ans une référence culturelle et diplomatique, a offert une semaine d’expositions, de rencontres et d’animations qui ont mis en lumière la richesse et le potentiel économique du textile africain.


Porté par la vision de Marie Kaba, créatrice de mode et promotrice de l’événement, ce rendez-vous a su conjuguer tradition et modernité, savoir-faire ancestral et créativité contemporaine, en rassemblant artisans, stylistes, designers et passionnés venus de tout le continent.
Au cœur de cette édition, le Village du Textile installé au Centre international de conférences de Bamako a vibré au rythme des expositions, ateliers et rencontres professionnelles, offrant un panorama vivant de la richesse et de la diversité des textiles africains

Point d’orgue de cette édition…
Sans conteste, la grande soirée de défilé de mode international du samedi 13 septembre restera gravée comme le temps fort de la manifestation. Sur un podium sublimé par les étoffes et les motifs venus du Mali, du Burkina Faso, du Togo, de la Côte d’Ivoire ou encore de la Guinée, les créateurs ont offert un spectacle d’élégance et de puissance créative, salué par une ovation du public.


Sous le regard du parrain de cette édition, Alphadi, figure emblématique de la haute couture africaine et Ambassadeur de l’UNESCO pour la paix, sa présence n’a pas seulement apporté prestige et visibilité, elle a incarné l’esprit de transmission, d’excellence et de rayonnement que porte la NTA. En rappelant le rôle central du textile africain dans le dialogue entre tradition et modernité, Alphadi a donné à l’événement une portée symbolique et politique forte.

La soirée a également marqué un tournant dans l’histoire culturelle récente du pays : l’ensemble du corps diplomatique accrédité au Mali, ainsi que de nombreux représentants d’organisations internationales et de hautes autorités politiques, étaient présents dans la salle. Une mobilisation rare, presque inédite, qui témoigne du rayonnement de l’événement et de la place que le textile africain occupe aujourd’hui dans les enjeux culturels, économiques et diplomatiques.



Dans le cadre de l’Année de la Culture proclamée par l’Alliance des États du Sahel, cette édition a révélé le textile africain non seulement comme un patrimoine à préserver, mais aussi comme un moteur économique et un outil de diplomatie culturelle. Entre héritage artisanal et ambitions contemporaines, la NTA est devenu un rendez-vous incontournable pour la mode africaine, un espace de reconnaissance internationale et un symbole d’unité pour le continent.
» La NTA s’impose ainsi comme une vitrine du savoir-faire africain et une plateforme où se tissent des ponts entre créateurs, institutions et partenaires internationaux. «
Bamako, le temps d’une semaine, a fait vibrer les couleurs, les matières et les symboles du textile africain. Avec l’appui de personnalités majeures comme Alphadi et la confiance du corps diplomatique, la Nuit du Textile Africain a franchi un cap : celui d’un événement de prestige qui allie élégance, fierté et stratégie culturelle pour l’avenir de l’Afrique.





Entièrement organisée sur fonds propres mais néanmoins grâce au soutiens de certains partenaires au rang desquels la compagnie panafricaine Asky Airlines, il va sans dire que La Nuit du Textile Africain a su s’imposer en seulement deux années d’existence. Le pari est désormais de transformer cet élan en ancrage durable : faire de la NTA non seulement une vitrine annuelle de l’excellence textile, mais un moteur structurant de l’industrie créative au Mali et dans toute l’Afrique.
» La Nuit du Textile Africain n’est plus seulement une célébration de la mode : elle devient un symbole de fierté, d’unité et de projection pour l’Afrique « .
Faut-il le rappeler, en consolidant le lien entre tradition et modernité, la Nuit du Textile Africain contribue à renforcer la visibilité internationale des artisans et créateurs, soutenir l’économie locale à travers de nouvelles opportunités de marché, préserver et transmettre un patrimoine textile d’une valeur inestimable.




La réussite de cette 2ᵉ édition confirme la place de Bamako comme carrefour incontournable du textile africain et ouvre de nouvelles perspectives pour le rayonnement du secteur sur la scène mondiale.
Culture
Mali : Bamako s’apprête à accueillir la 2e édition de « La Nuit du Textile Africain »

Du 8 au 14 septembre 2025, le Centre International de Conférences de Bamako vibrera au rythme de la création et de l’innovation avec la deuxième édition de la Nuit du Textile Africain (NTA). Placé sous le haut patronage du ministère malien de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme et parrainé par le créateur de renommée internationale Alphadi, Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO, cet événement entend confirmer son rôle de vitrine culturelle, économique et artistique pour l’Afrique.

Initiée par la styliste visionnaire Marie Kaba, la NTA s’est imposée dès sa première édition comme un rendez-vous incontournable du calendrier de la mode africaine. En 2025, l’événement prend une dimension encore plus ambitieuse avec une foire d’exposition d’une semaine baptisée Le Village du Textile, des ateliers techniques, des panels de réflexion et un défilé international réunissant plus de 15 stylistes, des mannequins venus de tous horizons, et des artisans représentant plus de vingt nations africaines.

Le thème de cette édition, « Textiles africains : Impacts culturels et économiques », souligne la double vocation de l’événement : célébrer un patrimoine immatériel d’une richesse inestimable, et affirmer la place du textile comme levier de développement et de souveraineté économique. Chaque pièce exposée, chaque teinture, chaque motif devient ainsi à la fois une mémoire vivante et une promesse d’avenir.
La NTA 2025 mettra particulièrement en lumière la Guinée, invitée d’honneur, illustrant l’unité et la diversité qui caractérisent l’Afrique. Elle ambitionne également d’attirer investisseurs, décideurs, médias et grand public autour d’une conviction partagée : que le textile africain cesse d’être seulement une matière première pour devenir un symbole de puissance créative et de liberté culturelle.

Au-delà du faste des podiums, la NTA porte un message fort : promouvoir l’autonomie textile, préserver des savoir-faire ancestraux et inscrire l’Afrique au cœur des grandes dynamiques mondiales de la mode. Bamako s’apprête donc à devenir, le temps d’une semaine, la capitale africaine du textile et de l’innovation culturelle.
Culture
Musique : Les voix d’Afrique résonnent au Førdefestivalen 2025

Du 2 au 6 juillet 2025, la petite ville de Førde en Norvège, située entre les fjords norvégiens, accueille l’un des plus importants festivals de musiques du monde. Le Førdefestivalen, bien que peu connu sur le continent africain, est depuis plus de 40 ans un haut lieu de diversité sonore, réunissant artistes et traditions du monde entier.
L’Afrique au cœur des fjords
Longtemps centrée sur les musiques nordiques et celtiques, la programmation du festival s’est ouverte depuis une décennie aux prouesses et héritages artistiques d’autres continents. En 2025, la présence de figures majeures de la tradition mandingue est un nouveau palier franchi par les organisateurs de ce rendez vous mondial et unique au nord du globe. Il ne s’agit pas d’être exotique ou superficiel : le festival qui sans doute invitera d’autres artistes -peut-être peu connus- mais aux talents divers et variés convie les participants à une réelle écoute, attentive, des récits transmis par les musiciens et notamment nos griots d’Afrique de l’Ouest.

« L’Afrique est trop souvent représentée comme un musée vivant de traditions figées, alors qu’elle est aussi un laboratoire sonore contemporain »

Une nouvelle touche d’africanité dans l’édition 2025
Les artistes africains y occupent une place de choix sur l’édition 2025, incarnée avec force et raffinement par le célèbre groupe Trio da Kali porté par la voix d’une puissance rare de Hawa Kassé Mady Diabaté. Ce groupe de musiciens exceptionnels issus de la culture mandé du sud du Mali et d’une longue lignée de griots distingués tente depuis plusieurs années d’apporter une touche contemporaine à des répertoires anciens et négligés.

L’âme griotte sur scène
Trio da Kali est bien plus qu’un groupe : c’est un pacte intergénérationnel. Leur nom signifie « faire un serment », et ils le tiennent. Leur performance à Førde, le vendredi 4 juillet, s’inscrit dans une programmation exigeante, qui privilégie la profondeur musicale sur l’une des plus belles scènes world-fusion d’Europe. Pour un public norvégien qui se familiarise de plus en plus aux traditions africaines, Trio da Kali allumera les projecteurs sur la richesse du répertoire griot — à la fois musical, historique et spirituel.
Dans un monde musical souvent standardisé, la présence de ces artistes au Førdefestivalen agit comme un rappel : l’Afrique ne contribue pas seulement à l’« ambiance » du monde, elle en constitue l’un des piliers artistiques majeurs. Leur participation enrichit un festival norvégien de portée internationale, et témoigne d’un dialogue culturel authentique, encore trop peu relayé en Europe et sur le continent africain lui-même.
Dans le tumulte des grandes vitrines culturelles globales, ce festival norvégien, encore inconnu du large public africain, cultive une ligne singulière : celle de la rencontre exigeante, du respect des racines, et d’un dialogue musical profond. Ici, pas de folklore édulcoré, mais des artistes porteurs de récits, de traditions vivantes, de musiques pleines de mémoire.

Rendez-vous majeur des musiques du monde
Le Festival des musiques traditionnelles et folkloriques de Førde ne promet peut-être pas les foules de Saint-Louis au sénégal ou du désert marocain; mais il permet aux artistes de se produire dans des conditions d’écoute rares, où la tradition est traitée avec soin, et la musique entendue pour ce qu’elle est : un acte de transmission.
Toutefois…
Avec seulement un seul groupe africain sur une cinquantaine d’artistes internationaux, la représentation du continent reste modeste. Si la programmation antérieure de nombreuses icônes de la musique du continent témoigne d’une forme de reconnaissance, elle souligne aussi un déséquilibre latent. Certes, les obstacles logistiques, administratifs et financiers sont nombreux du côté des organisateurs mais également de celui des artistes venant du continent. Il va sans dire qu’entre procédures d’obtention de visas complexes, coûts élevés, manque de structures partenaires en Afrique : les conditions d’accès au Førdefestivalen ne sont pas toujours favorables à une participation africaine plus large et plus diversifiée.
Heureusement qu’à date, des efforts remarquables sont faits pour une médiation culturelle autour des scènes africaines qui sont programmées. Encore faut-il désormais que le public s’y intéresse davantage.
L’Afrique n’est pas seulement un invité du monde. Elle en est l’une des voix majeures.

Un dialogue à bâtir
Le Førdefestivalen a indéniablement le mérite de respecter les traditions musicales et de les présenter dans un cadre exigeant. Mais pour que l’Afrique y occupe une place véritablement équitable et contemporaine, plusieurs ajustements s’imposent.
Il s’agirait entre autres de renforcer les liens logistiques et institutionnels avec des festivals africains partenaires autant que ceux d’Europe qui fournissent de plus en plus de talents. Il serait également efficient de rendre le festival plus visible sur le continent par exemple, la mise en place de relais médiatiques africains, afin que cette vitrine soit aussi un miroir pour les artistes eux-mêmes dans les années à venir.
Un potentiel à activer
Le Førdefestivalen dispose d’un solide capital symbolique, d’une réputation artistique internationale, et d’un public de plus en plus curieux. Il pourrait devenir un véritable carrefour Nord-Sud pour les musiques africaines, à condition de sortir de l’exception ponctuelle pour tendre vers une représentation structurée, renouvelée et audacieuse.
Source : https://www.fordefestival.no/