Politique
Côte d’Ivoire : L’ONU plaide pour une élection présidentielle pacifique
À l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle ivoirienne ce samedi, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Leonardo Santos Simão, a transmis à APA une tribune appelant tous les Ivoiriens à privilégier la paix et la responsabilité collective.
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Leonardo Santos Simão, a transmis à APA samedi 25 octobre 2025, jour du vote en RCI, une tribune intitulée « Préserver la paix, une responsabilité partagée », exhortant tous les acteurs ivoiriens à garantir un scrutin présidentiel pacifique et responsable.
Dans sa tribune, M. Simão souligne que ce vote, auquel 8,7 millions d’électeurs sont inscrits, représente « bien plus qu’un simple exercice démocratique » et constitue « une opportunité précieuse de démontrer la capacité de la Côte d’Ivoire à dépasser ses tensions, faire vivre ses institutions et construire un avenir stable et prospère ».
Le Représentant spécial rappelle les progrès réalisés par le pays au cours des deux dernières décennies dans la paix, la réconciliation nationale et le développement, grâce à l’action des institutions, de la classe politique, de la société civile et de la mobilisation citoyenne. Il insiste sur la nécessité de poursuivre cette dynamique « dans l’unité, la responsabilité et le respect des principes démocratiques ».
M. Simão appelle à ne pas laisser les divergences, frustrations ou colères se traduire par la violence, et exhorte responsables politiques, institutions, société civile, forces de sécurité, leaders religieux, jeunes et femmes à « répondre à la violence par le dialogue, aux divisions par le respect et aux discours d’exclusion par une vision commune de l’intérêt national ».

Cinq candidats en lice
Le scrutin oppose cinq candidats, dont le président sortant Alassane Ouattara, en quête d’un quatrième mandat. L’élection se déroule dans un contexte marqué par l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition, notamment l’ex-président Laurent Gbagbo, l’ancien directeur général de Crédit suisse Tidjane Thiam, et le président du FPI Pascal Affi N’Guessan, pour diverses irrégularités dans les parrainages ou leur non-inscription sur la liste électorale.
Outre Alassane Ouattara (RHDP), les candidats sont Jean-Louis Billon (CODE), Simone Ehivet Gbagbo (MGC), Ahoua Don Mello Jacob (indépendant) et Henriette Lagou (GP-PAIX). Le cautionnement pour se porter candidat est fixé à 50 millions de Fcfa et des parrainages citoyens attestant de l’assise nationale sont requis.
La campagne électorale, qui a duré deux semaines, s’est achevée jeudi à minuit. Les candidats ont présenté leurs programmes dans plusieurs villes, dont Abidjan, Bouaké et Aboisso, et le président sortant a défendu son bilan économique et politique.
Dans sa tribune, M. Simão rappelle que « voter n’est pas seulement un droit. C’est un acte d’amour pour son pays. C’est un engagement pour la paix », et souhaite que le scrutin « se déroule dans la dignité, la sérénité et la liberté », renforçant ainsi la démocratie et la confiance entre citoyens et institutions.
Les bureaux de vote ont ouvert samedi matin sur l’ensemble du territoire national pour ce scrutin considéré comme crucial pour la stabilité politique et la croissance économique de la Côte d’Ivoire.
Source : https://fr.apanews.net/news/cote-divoire-lonu-plaide-pour-un-vote-pacifique/
Politique
Madagascar : Les autorités annoncent leur retrait de la présidence de la SADC
Les nouvelles autorités malgaches veulent se concentrer « sur la mise en œuvre du processus de Refondation » et précisent que cette décision « ne remet nullement en cause l’attachement » d’Antananarivo au bloc régional d’Afrique australe.
Les nouvelles autorités malgaches issues du coup d’État du 14 octobre ont annoncé samedi 1er novembre se retirer de la présidence tournante du bloc régional SADC (Communauté de développement d’Afrique australe).
Le nouveau chef de l’État, le colonel Michael Randrianirina, a été investi président de Madagascar le 17 octobre, quelques jours après la prise de pouvoir par son unité militaire, qui a contraint l’ancien président Andry Rajoelina à fuir le pays.
Mi-août, ce dernier avait pris la présidence tournante d’un an du bloc régional d’Afrique australe (16 pays de la région), à l’occasion d’un sommet de la SADC à Antananarivo.
Nouvelles élections
« À la lumière de l’évolution du contexte politique national, le gouvernement de la République de Madagascar a décidé de se retirer de la présidence de la SADC, qui lui a été confiée le 17 août 2025 lors du 45e sommet des chefs d’État et de gouvernement de la SADC », annonce la présidence malgache dans un communiqué ce samedi.
« Cette décision traduit la volonté des autorités malagasy de concentrer les efforts du pays sur la mise en œuvre du processus de Refondation », précise la présidence, ajoutant que « ce choix ne remet nullement en cause l’attachement de Madagascar à la SADC ».
Depuis son investiture, le nouvel homme fort de Madagascar a nommé un Premier ministre civil et un gouvernement qui comporte de nombreux visages habituels du paysage politique malgache.
Il a promis des changements radicaux et de nouvelles élections dans le pays, où la colère suscitée par les coupures d’électricité chroniques a déclenché fin septembre des manifestations qui s’étaient muées en un puissant mouvement antigouvernemental.
Politique
Guinée-Bissau : Ouverture de la campagne pour les élections générales
La Guinée-Bissau entre dans une phase électorale décisive avec l’ouverture, ce samedi, de la campagne pour la présidentielle et les législatives du 23 novembre, dans un climat politique tendu marqué par des arrestations dans l’armée et l’absence du principal parti d’opposition.
La campagne pour les élections présidentielle et législatives du 23 novembre 2025 a débuté officiellement samedi en Guinée-Bissau, sur fond de tensions politiques et sécuritaires persistantes.
L’armée bissau-guinéenne a annoncé avoir pris « toutes les mesures nécessaires » pour garantir la sécurité durant cette période sensible, après l’interpellation de plusieurs officiers, dont le général Dahaba Na Walna, directeur d’une école militaire, ainsi que les commandants Domingos Nhanke et Mario Midana.
Ce lancement de campagne intervient dans un contexte marqué par l’absence inédite du PAIGC, parti historique ayant conduit le pays à l’indépendance, et de son leader Domingos Simões Pereira, principal opposant au président Umaro Sissoco Embaló.
Le chef de l’État sortant, élu en 2019 et en poste depuis 2020, brigue un nouveau mandat au moment où l’opposition conteste la durée de son mandat, estimant qu’il a pris fin en février 2025, tandis que la Cour suprême l’a fixé au 4 septembre dernier.
En février, M. Embaló avait annoncé la tenue de la présidentielle le 30 novembre, après une mission conjointe de la Cédéao et de l’UNOWAS visant à favoriser un consensus électoral. Cette mission avait finalement quitté le pays le 1er mars, à la suite de menaces d’expulsion formulées par le président.
En août dernier, le chef de l’État a nommé un nouveau gouvernement dirigé par Braima Camara, son allié au sein du MADEM-G15, coalition qu’ils avaient fondée avant que celle-ci ne se scinde quelques mois après leur arrivée au pouvoir.

La campagne électorale, prévue pour trois semaines, précède un double scrutin auquel participeront 860 000 électeurs. Douze candidats sont en lice pour la présidentielle, tandis que quatorze formations politiques se disputeront 102 sièges au Parlement.
Malgré les appels au calme et au civisme lancés par le président de la Commission nationale des élections (CNE), Npabi Cabi, et plusieurs organisations de la société civile, la situation politique demeure fragile dans ce pays ouest-africain régulièrement ébranlé par des crises institutionnelles et des tentatives de coup d’État.
Source : https://fr.apanews.net/news/guinee-bissau-ouverture-de-la-campagne-electorale/
Politique
Mali : Les appels au départ des étrangers sèment la confusion à Bamako
L’atmosphère est électrique dans les rues de Bamako. Les stations-service de la capitale malienne ne désemplissent pas, prises d’assaut par des automobilistes inquiets face à une pénurie de carburant qui paralyse la ville.
Les files d’attente s’étirent sur des centaines de mètres, tandis que la population s’interroge sur la durée de cette crise.
À cette tension économique s’ajoute une inquiétude sécuritaire croissante. La montée des attaques djihadistes dans plusieurs régions du pays a poussé certains États étrangers dont les Etats-Unis, l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Allemagne , l’Italie ont recommander à leurs ressortissants de quitter le Mali. Une décision qui a provoqué stupeur et incompréhension à Bamako.

« La décision est un peu décevante pour nous, Maliens, même si nous savons que les pays occidentaux ont le droit de protéger leurs citoyens », explique Yacouba Doumbia, journaliste au Groupe Renouveau. « Ces dernières semaines, des enlèvements ont visé des ressortissants étrangers, notamment émiratis et égyptiens. Leur prudence est donc compréhensible. Mais la manière dont l’information a été diffusée sur les réseaux sociaux a semé la panique. Les canaux diplomatiques auraient été plus appropriés. »
Pour ce journaliste, la population malienne, déjà éprouvée par les pénuries et l’insécurité, n’avait pas besoin d’un tel climat de peur. « Nous, nous restons ici. Nous n’avons pas d’autre pays. Mais pour beaucoup, cette annonce a créé une psychose inutile », ajoute-t-il.
Son confrère Daouda Sangaré, du quotidien L’Indépendant, partage ce constat :
« La décision a été mal accueillie, même si elle reste légitime. Elle met surtout en lumière la dégradation des conditions sécuritaires, économiques et sociales du pays. Les partenaires étrangers devraient, au lieu de se retirer, travailler avec les autorités maliennes pour trouver des solutions durables. »
Pendant ce temps, le gouvernement tente de contenir la crise. Les autorités ont annoncé l’arrivée d’une centaine de camions citernes, escortés par les Forces armées maliennes (FAMa), pour tenter d’approvisionner la capitale. Mais sur le terrain, la situation reste critique et la population, à bout de patience.