Connectez-vous à nous

Politique

Togo : Président du Conseil ou président de la République, qui fait quoi ?

Publié

le

Le basculement vers un régime parlementaire inscrit dans la Constitution de 2024 consacre une répartition inégale des pouvoirs : Faure Gnassingbé concentre l’autorité exécutive en tant que Président du Conseil, tandis que Jean-Lucien Savi de Tové assume un rôle essentiellement symbolique comme Président de la République. 

Le samedi 3 mai 2025, Faure Gnassingbé et Jean-Lucien Savi de Tové sont officiellement entrés en fonction en tant que Président du Conseil et Président de la République du Togo, conformément à la nouvelle Constitution adoptée le 6 mai 2024, qui instaure un régime parlementaire. La réforme institutionnelle, marquant le début de la Ve République, redéfinit en profondeur l’organisation des pouvoirs à la tête de l’État.

Faure Gnassingbé, Président du Conseil : chef du gouvernement et détenteur du pouvoir exécutif

Désigné par les députés de l’Union pour la République (UNIR), majoritaire à l’Assemblée nationale, Faure Gnassingbé a été investi Président du Conseil lors d’une cérémonie solennelle devant la Cour constitutionnelle. Cette désignation s’appuie sur l’article 47 de la Constitution, qui prévoit que le chef du parti majoritaire devient Président du Conseil après validation des résultats législatifs.

En tant que Président du Conseil, il exerce l’essentiel des attributions exécutives. Il détermine et conduit la politique de la nation (article 50), préside le Conseil des ministres et commande les forces armées nationales, nomme aux emplois civils et militaires, exerce le pouvoir réglementaire, et peut accorder la grâce et représente l’État à l’international et peut, sous conditions, dissoudre l’Assemblée nationale.

Son mandat n’a pas de durée fixe : il reste en poste tant qu’il conserve la confiance de la majorité parlementaire. Cette absence de limitation temporelle, prévue à l’article 51, distingue cette fonction du modèle présidentiel antérieur.

Jean-Lucien Savi de Tové, Président de la République : chef de l’État à titre symbolique

Le même jour, Jean-Lucien Savi de Tové, 86 ans, a été investi Président de la République après avoir été élu à l’unanimité par le Parlement réuni en Congrès, conformément à l’article 35 de la Constitution. Son élection, sur proposition du groupe parlementaire UNIR, a respecté les conditions de majorité et d’éligibilité fixées par la loi fondamentale.

La fonction présidentielle est désormais honorifique et non exécutive. Le Président de la République incarne l’unité nationale, selon  l’article 40 ; accrédite les ambassadeurs, remet les décorations officielles et assure la représentation protocolaire de l’État ; peut adresser des messages au Parlement et rencontrer deux fois par an le Président du Conseil pour s’informer sur l’état de la nation.

Son mandat est de quatre ans, renouvelable une fois (article 37). En cas de vacance, l’intérim est assuré par le président du Sénat (article 38).

Une architecture duale : exécutif actif et représentation symbolique

Le régime parlementaire togolais repose désormais sur un dualisme exécutif. D’un côté, il y a un Président du Conseil fort, issu de la majorité parlementaire, qui détient l’ensemble des leviers décisionnels et d’un autre, un Président de la République réduit à une fonction de représentation nationale et diplomatique.

La réforme vise, selon les autorités, à moderniser la gouvernance et à clarifier les rôles institutionnels. Toutefois, l’opposition critique une concentration du pouvoir entre les mains du parti majoritaire, UNIR, estimant que la transition pourrait reconduire l’autorité de Faure Gnassingbé sous un nouveau format.

Source : https://fr.apanews.net/news/togo-ve-republique-entre-le-pc-et-le-pr-qui-represente-quoi/

Politique

Tunisie : Jusqu’à 66 ans de prison ferme pour les accusés de « complot contre la sûreté de l’État »

Publié

le

Le procès emblématique de la présidence Kaïs Saïed pour « complot contre la sûreté de l’État » s’est achevé dans la controverse à Tunis.

Selon les informations relayées par Le Monde et des avocats de la défense, une quarantaine d’accusés de « complot contre la sûreté de l’Etat » en Tunisie, parmi lesquels des opposants politiques, journalistes et militants de la société civile, ont été condamnés à des peines allant de 13 à 66 ans de prison ferme.

La Coordination des familles de prisonniers politiques a dénoncé un « simulacre de justice » et une dérive autoritaire du pouvoir.

Le verdict a été prononcé à l’aube du samedi 19 avril 2025, au terme d’une audience fermée au public, aux médias et aux observateurs étrangers.

Parmi les condamnés figure l’homme d’affaires influent Kamel Eltaïef, proche de l’ancien régime, considéré comme l’un des instigateurs présumés du prétendu complot.

Le dossier d’instruction, critiqué pour ses imprécisions et son opacité, inclut également des personnalités comme le philosophe français Bernard-Henri Lévy, sans preuve claire de lien direct entre les prévenus.

Aucune communication officielle du gouvernement tunisien n’a été diffusée jusqu’ici, tandis que les avocats attendent la notification détaillée des jugements pour faire appel.

Alors que la Tunisie reste l’un des rares pays issus du Printemps arabe à avoir conservé une transition démocratique, cette séquence judiciaire marque un tournant inquiétant.

Source : https://fr.apanews.net/tunisie/tunisie-peines-lourdes-dans-le-proces-pour-complot-la-societe-civile-denonce-une-folie-judiciaire/

Continuer à lire

Politique

Tanzanie : L’audition de l’opposant Tundu Lissu reportée au 2 juin

Publié

le

Le chef de l’opposition tanzanienne Tundu Lissu, qui risque la peine de mort pour une affaire de trahison, a été présenté ce 19 mai 2025 devant un tribunal de Dar es Salaam. Son dossier a été reporté au 2 juin, a déclaré à des journalistes son avocat, Rugemeleza Nshala. Plusieurs défenseurs kényans des droits humains ayant fait le déplacement en Tanzanie pour assister aux audiences publiques ont par ailleurs été bloqués par les autorités locales, provoquant l’indignation au Kenya.

Arrêté en avril, le président du parti Chadema doit répondre de deux chefs d’accusation : publication de fausses informations en ligne et « trahison ». Ce dernier crime étant passible de la peine de mort.

À peine arrivé dans la salle d’audience, Tundu Lissu s’est montré plutôt combattif. « Ne vous inquiétez pas. Nous parviendrons à nos fins » : c’est ce qu’a lancé l’intéressé, à peine arrivé dans la salle d’audience. Sur son t-shirt, on peut lire : « Pas de réforme, pas d’élections. »

L’opposant et son parti demandent depuis longtemps une réforme du système électoral. Le parti Chadema a d’ailleurs été exclu des élections générales à venir, en octobre, puisque le parti a refusé de signer le nouveau « code de conduite électorale ». À plusieurs reprises, Tundu Lissu a exprimé son intention de « bloquer » ce scrutin, ce qui lui a valu son arrestation.

Depuis son indépendance, jamais la Tanzanie n’a connu d’alternance au pouvoir. Les dernières élections locales ont encore plébiscité le parti présidentiel.

Indignation au Kenya

Cette affaire est par ailleurs très suivie au Kenya. Plusieurs défenseurs kényans des droits de l’homme ont été bloqués à l’aéroport de Dar es Salam. Les derniers en dates sont Hussein Khalid, avocat kényan et président de l’organisation Vocal Africa, Hanifa Hadan, autre militante très connue au Kenya, et Willy Mutunga, ancien président de la Cour suprême kényane. Tous les trois entendaient assister à l’audience en tant qu’observateurs.

Après plusieurs heures, bloqués à l’aéroport, et un interrogatoire, ils ont fini par récupérer leurs passeports. Hussein Khalid vient d’annoncer sur X leur expulsion imminente, par le prochain vol pour Nairobi.

Le ministre kényan des Affaires étrangères avait pourtant demandé ce matin sur X la libération de l’ancien président de la Cour suprême, rappelant les accords de libre-circulation qui prévalent dans l’espace de la Communauté des États d’Afrique de l’Est.

Source : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250519-en-tanzanie-l-opposant-tundi-lissu-affiche-sa-combativit%C3%A9-devant-la-justice

Continuer à lire

Politique

Kenya : L’opposante Martha Karua expulsée de Dar es Salaam après son soutien à Tundu Lissu

Publié

le

L’opposante kényane Martha Karua a été expulsée dimanche de Tanzanie quelques heures seulement après son arrivée à l’aéroport de Dar es Salaam.

Venue apporter son soutien à Tundu Lissu, figure de l’opposition tanzanienne dont le procès très attendu s’ouvre ce lundi, Martha Karua a été arrêtée puis renvoyée au Kenya manu militari. Une décision que les autorités tanzaniennes n’ont pas commentée. L’ancienne ministre kényane de la Justice dénonce un grave recul démocratique et promet de continuer son combat pour les droits de l’Homme en Afrique de l’Est.

Le leader de l’opposition tanzanienne, Tundu Lissu, a été arrêté le mois dernier alors qu’il appelait à des réformes électorales avant les élections générales prévues en octobre, Tundu Lissu, président du principal parti d’opposition CHADEMA avait été arrêté mercredi soir pour ce que la police régionale a qualifié d’incitation. Ce n’est pas la première fois que Martha Karua affiche sa solidarité avec les oppositions régionales.

Également avocate, la candidate à la présidentielle au Kenya Martha Karua défend l’opposant tanzanien Tundu Lissu menacé de peine capitale. Le chef de l’opposition, inculpé en avril pour « trahison », risque la peine de mort en Tanzanie. Il doit être présenté ce lundi 19 mai devant la justice.

L’opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits humains accusent le gouvernement tanzanien de la présidente Samia Suluhu de répression politique et de retomber dans les pratiques autoritaires de son prédécesseur John Magufuli (2015-2021), alors que des élections présidentielle et législatives doivent se tenir en octobre.

Celle qui a dénoncé un « recul démocratique »

Critique virulent du Chama Cha Mapinduzi (parti de la révolution – CCM), la formation au pouvoir depuis l’indépendance en 1961, Tundu Lissu avait survécu à une tentative d’assassinat en septembre 2017.

À la tête de Chadema, le principal parti d’opposition, il avait appelé au changement après un raz de marée du CCM en novembre dernier lors d’élections locales, qualifiées par l’opposition de scrutin « manipulé ».

Martha Karua, ancienne ministre de la Justice kényane, s’est déclarée candidate d’opposition pour la présidentielle de 2027 au Kenya. Avocate d’opposants emprisonnés en Tanzanie et en Ouganda, deux pays voisins du Kenya, elle dénonce un « recul démocratique » en Afrique de l’Est.

Source : https://www.jeuneafrique.com/1689094/politique/kenya-martha-karua-candidate-dopposition-a-la-presidentielle-de-2027-arretee-en-tanzanie/

Continuer à lire

Dernières actualités