Économie
Bénin : 200 millions de dollars de la Banque mondiale pour transformer le Grand Nokoué
Le Bénin va mettre à profit un financement de 200 millions de dollars accordé par la Banque mondiale pour transformer la mobilité urbaine dans le Grand Nokoué. Le projet prévoit un transport public multimodal, écologique et inclusif, intégrant bus, bateaux et motos électriques. Il vise 360 000 usagers quotidiens et la création de 18 800 emplois. Les zémidjans bénéficieront de formations, d’une protection sociale renforcée et d’un accompagnement vers l’électromobilité.
La Banque mondiale a approuvé un financement de 200 millions de dollars pour améliorer la mobilité urbaine dans le Grand Nokoué, une agglomération stratégique du sud du Bénin englobant Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji et Ouidah. Ce projet ambitieux vise à créer un système de transport public multimodal, résilient au changement climatique, plus sûr, inclusif et écologique.
Un système de transport multimodal au cœur de la transition urbaine
À travers ce projet, le gouvernement béninois entend favoriser l’adoption de modes de transport durables. L’introduction de bus et de bateaux électriques, accompagnée d’une promotion des motos électriques, s’inscrit dans une politique de réduction des émissions de carbone. Le projet prévoit également une meilleure organisation de la circulation et une intégration fluide entre les différents moyens de transport.
La première phase de mise en œuvre devrait toucher environ 270 000 usagers, avec un objectif de 360 000 passagers quotidiens à terme. Au-delà de la mobilité, ce projet devrait générer des effets positifs sur l’emploi. Environ 1 000 emplois directs seront créés lors de la phase de construction des infrastructures, 17 000 postes liés à la mobilité électrique, et 800 dans les services de transport public.
Inclusion des zémidjans et protection sociale renforcée
L’un des volets innovants de ce projet est la prise en compte des zémidjans, les célèbres conducteurs de taxi-motos béninois, estimés à 65 000 dans le Grand Nokoué. Ces travailleurs, souvent en situation précaire, bénéficieront d’une meilleure protection sociale et d’un encadrement plus formel. Cela inclut l’accès à des formations, à des équipements de sécurité, et potentiellement à une transition vers des motos électriques, réduisant ainsi leur exposition à la pollution et à l’insécurité routière.
Ce projet s’inscrit dans la stratégie nationale de développement durable portée par le gouvernement du Président Patrice Talon. Depuis plusieurs années, le Bénin mise sur des partenariats avec les institutions internationales pour moderniser ses infrastructures. Ce financement de la Banque mondiale n’est pas le premier dans le secteur des transports.
Lancement au Sénégal du Train Express Régional
En 2018 déjà, l’institution avait soutenu le Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine dans le Grand Cotonou (PAMUGC), avec un objectif similaire : fluidifier la circulation, améliorer la sécurité routière et renforcer la résilience urbaine face aux inondations. Ce nouveau projet s’appuie sur les acquis du précédent, tout en élargissant son impact à l’ensemble du Grand Nokoué.
Le Bénin n’est pas un cas isolé. À travers l’Afrique, la Banque mondiale et d’autres bailleurs internationaux investissent de plus en plus dans la mobilité urbaine durable. En 2021, le Sénégal a lancé le Train Express Régional (TER) de Dakar, financé en partie par la Banque africaine de développement (BAD), l’Agence française de développement (AFD) et le Trésor français. Ce projet visait à désengorger la capitale sénégalaise tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
Réhabilitation des infrastructures routières au Togo
En Tanzanie, le projet de Bus Rapid Transit (BRT) de Dar es Salaam, financé par la Banque mondiale, a transformé la façon dont les habitants se déplacent dans cette métropole. Des couloirs dédiés, des arrêts modernes et un système de billetterie numérique ont permis de fluidifier le trafic et de réduire considérablement les temps de trajet.
Plus près du Bénin, le Togo a également bénéficié en 2022 d’un financement de 60 millions de dollars pour la réhabilitation de ses infrastructures routières et la modernisation de son réseau de transport public à Lomé. Là encore, l’objectif était double : améliorer la qualité de vie urbaine et stimuler l’économie locale à travers la création d’emplois.
Économie
Mali : Lancement du premier Salon international de l’entrepreneuriat de l’AES à Bamako
Le Mali ouvre mardi 18 novembre à Bamako la première édition du Salon international de l’entrepreneuriat de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Le Salon de l’entrepreneuriat de l’AES se tient jusqu’au 21 novembre à Bamako, qui met l’accent sur l’auto-emploi et la formation professionnelle dans une région où une grande partie de la jeunesse évolue en dehors du marché formel.
Le Salon se déroulera sur l’esplanade du Stade du 26-Mars, sous la coordination du ministère de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Près de cinq mille participants sont annoncés, avec une affluence quotidienne estimée à environ mille cinq cents visiteurs.
Il s’agit de la première manifestation de ce type organisée dans le cadre de la Confédération de l’AES, qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Le programme prévoit des panels thématiques, des ateliers pratiques, une exposition de projets et une compétition de plans d’affaires autour du thème « L’entrepreneuriat, facteur d’intégration et de développement économique des pays de l’AES ».
Le contexte dans lequel s’ouvre le salon occupe une place centrale. Dans ces trois pays, la majorité de la population est jeune et s’insère surtout dans l’économie informelle. Les données de l’Organisation internationale du travail indiquent un chômage officiel des 15-24 ans d’environ 4 % au Mali, 8 % au Burkina Faso et inférieur à 1 % au Niger, des taux qui traduisent surtout la faible proportion d’emplois formels et la prédominance d’activités de subsistance. Beaucoup de jeunes n’ont pas accès à une formation technique qualifiante, ce qui limite leur insertion dans des secteurs plus productifs.
Les estimations de la Banque mondiale montrent qu’au Mali, la part des jeunes n’étant ni en emploi, ni en études, ni en formation se situe autour de vingt-six pour cent au début des années 2020, un niveau comparable aux moyennes régionales. Les trois pays de l’AES figurent également parmi ceux où la majorité de la main-d’œuvre ne dispose pas de qualification professionnelle formelle, selon plusieurs rapports internationaux.
Les organisateurs présentent le salon comme un lieu d’échanges et d’opportunités, destiné à rapprocher entrepreneurs, structures d’accompagnement, administrations sectorielles et investisseurs. Les rencontres prévues doivent permettre de mettre en valeur des initiatives locales dans l’agro-transformation, l’artisanat, le numérique, les services et les activités à faible empreinte environnementale. Des délégations de pays voisins sont attendues pour participer aux discussions dédiées à l’intégration économique et au développement des petites et moyennes entreprises.
Le rendez-vous de Bamako ambitionne ainsi de devenir un cadre régional dédié à l’innovation et à l’entrepreneuriat, dans un environnement où l’auto-emploi et la formation professionnelle sont régulièrement présentés comme des voies prioritaires pour renforcer l’insertion des jeunes.
Source : https://fr.apanews.net/business/bamako-premier-salon-international-de-lentrepreneuriat-de-laes/
Économie
Sénégal : La production pétrolière de Sangomar dépasse les 47 millions de barils
La montée en puissance des projets Sangomar et GTA a dopé les exportations sénégalaises et réduit le déficit commercial de plus de 730 milliards FCFA en 2024.
Le champ pétrolier de Sangomar a produit 47,09 millions de barils depuis son entrée en service en juin 2024, tandis que le projet gazier GTA (Grand Tortue Ahmeyim) a exporté 2,18 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) en treize cargaisons, selon les données publiées par le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines.
Un moteur pour les exportations
La production de Sangomar, commercialisée à hauteur de 46,07 millions de barils répartis sur 48 cargaisons, a généré en 2024 des ventes estimées à 464,6 milliards FCFA, ont précisé les autorités sénégalaises. Ces exportations ont contribué à une hausse de 21,3 % des ventes extérieures du pays, selon la « Note d’analyse du commerce extérieur » de juillet 2025.
Pour le seul mois d’octobre 2025, trois cargaisons — SAN046, SAN047 et SAN048 — ont été chargées pour un volume total de 2,92 millions de barils.
Le gaz naturel liquéfié, nouvel atout stratégique
Le projet GTA, dont le premier puits a été ouvert fin décembre 2024, a débuté la production de GNL le 9 février 2025. Au 31 octobre, le volume cumulé atteint 2,31 millions de mètres cubes standard, dont 2,18 millions commercialisés à travers treize cargaisons.
Durant le mois d’octobre, trois cargaisons supplémentaires ont été livrées (GTA-2025-011 à GTA-2025-013), représentant 0,5 million de mètres cubes. Le projet a également produit 0,89 million de barils de condensat, dont 0,71 million déjà exporté.
Un effet immédiat sur la balance commerciale
L’exploitation des hydrocarbures a permis au Sénégal d’alléger sensiblement son déficit commercial, passé de 3 983,9 milliards FCFA en 2023 à 3 252,3 milliards en 2024, soit une amélioration de 731,5 milliards FCFA.
Les exportations totales se sont établies à 3 909,1 milliards FCFA contre 3 223,9 milliards un an plus tôt, portées par le pétrole brut, l’or (588,5 milliards FCFA) et les produits pétroliers raffinés (791,9 milliards FCFA).
Les ventes vers l’Europe et l’Asie ont fortement progressé, respectivement de 34,1 % et 47,2 %, stimulées par la demande en hydrocarbures et produits miniers. Les importations, quant à elles, ont légèrement reculé de 0,6 %, à 7 161,4 milliards FCFA, sous l’effet d’une baisse des achats de pétrole brut et de la chute des prix mondiaux.
Vers une transformation structurelle
Selon le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, ces performances confirment la transformation structurelle de l’économie sénégalaise, désormais positionnée parmi les nouveaux producteurs d’hydrocarbures d’Afrique de l’Ouest.
À l’échelle régionale, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a également enregistré une amélioration de ses comptes extérieurs, avec un déficit courant ramené à 6,3 % du PIB en 2024 contre 9,6 % l’année précédente.
Économie
Sénégal : Le gouvernement annonce une baisse prochaine des prix de l’énergie
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a annoncé une réduction prochaine des tarifs de l’électricité, du carburant et du gaz. Cette décision s’inscrit dans une volonté d’alléger le coût de la vie et de renforcer la stabilité sociale dans un contexte de hausse du pouvoir d’achat difficile pour de nombreux ménages.
Lors de la cérémonie d’installation du Comité de pilotage du Pacte national de stabilité sociale, le chef du gouvernement a précisé qu’une commission inter-ministérielle travaille depuis plusieurs mois sur cette question. « Les prix de l’énergie seront revus à la baisse dans les jours à venir », a-t-il déclaré, tout en soulignant que cette mesure découle d’un travail préparatoire engagé depuis huit mois par le ministère de l’Énergie et ses partenaires.
Cette annonce intervient à un moment où la grogne monte chez les consommateurs, particulièrement autour du système prépayé d’électricité « Woyofal », accusé de facturations excessives. Les associations de défense des consommateurs réclamaient depuis plusieurs semaines une révision des tarifs.

Le gouvernement justifie cette orientation par la montée en puissance des productions nationales de pétrole et de gaz, issues notamment des projets Sangomar et GTA (Grand Tortue Ahmeyim). En septembre 2025, trois cargaisons issues du champ Sangomar ont déjà été exportées, représentant près de 2,9 millions de barils, tandis que la production annuelle attendue s’élève désormais à 34,5 millions de barils. Deux cargaisons de gaz naturel liquéfié ont également quitté les côtes sénégalaises, soit environ 336 000 m³.
Ces résultats marquent une étape importante pour le Sénégal, qui ambitionne de devenir un acteur énergétique majeur en Afrique de l’Ouest. Pour Ousmane Sonko, il s’agit désormais de traduire cette richesse en retombées concrètes pour les citoyens : « Nos ressources doivent servir à améliorer le quotidien des Sénégalais », a-t-il insisté.
Reste à connaître le calendrier précis et l’ampleur réelle de cette baisse des prix, qui suscite déjà de fortes attentes au sein de la population. Pour beaucoup, cette décision pourrait constituer un premier test de la capacité du gouvernement à transformer la manne pétrolière et gazière en bénéfice social durable.
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