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Politique

Ouganda : Nairobi admet avoir « coopéré » dans l’enlèvement de l’opposant Kizza Besigye

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Le Kenya a officiellement reconnu avoir « coopéré » avec l’Ouganda dans l’enlèvement, sur son territoire, de l’un des principaux opposants ougandais, Kizza Besigye. Agé de 68 ans, l’ancien médecin personnel du président ougandais Yoweri Museveni au pouvoir depuis 1986 , est dans le collimateur du gouvernement de Kampala depuis son ralliement à l’opposition il y a vingt-cinq ans.

Enlevé en novembre 2024 lors d’un déplacement au Kenya, il était réapparu en Ouganda, où il avait d’abord été traduit devant une cour martiale pour trahison passible de la peine capitale dans ce pays , avant que son dossier ne soit transféré à un tribunal civil en février.

Interrogé sur le sujet mardi 20 mai sur la chaîne télévisée Citizen TV, le ministre des affaires étrangères kényan, Musalia Mudavadi, a admis que Nairobi avait « coopéré avec les autorités ougandaises » au nom de « l’intérêt national ».

« Il n’avait pas dit qu’il demandait l’asile. S’il l’avait dit, son traitement aurait peut-être été différent », a encore expliqué le chef de la diplomatie kényane.

Des arrangements « hors la loi »

L’avocate du prisonnier, Martha Karua, ancienne ministre de la justice kényane, a dénoncé à l’Agence France-Presse (AFP) des arrangements « hors la loi » entre « Etats voyous » d’Afrique de l’Est pour « opprimer leurs citoyens ».

Lorsque son client a été capturé par des agents des deux pays, puis transféré en voiture jusqu’à la frontière ougandaise sans que cette décision ait été validée par la justice kényane , il a en outre fait l’objet de « trafic » d’être humain car il n’était détenteur d’aucun document prouvant son identité, son passeport étant resté dans sa chambre d’hôtel à Nairobi, a-t-elle observé.

« Les gouvernements du Kenya et de l’Ouganda n’ont pas seulement violé leurs Constitutions respectives dans l’arrestation [de M. Besigye], ils ont aussi violé les normes internationales de déplacement de personnes d’un pays à l’autre », a-t-elle dénoncé.

En Ouganda, Kizza Besigye est poursuivi pour complot « par la force des armes pour renverser le gouvernement », selon l’acte d’accusation consulté par l’AFP. En février, il avait fait une grève de la faim pendant dix jours pour dénoncer sa « détention illégale » dans son pays.

Mercredi 21 mai, un tribunal de Kampala a reporté au 29 mai une audience demandée par ses avocats dans le cadre de son procès pour trahison. « Il semble y avoir une main de l’État dans tous ces ajournements », a critiqué son avocate.

Répression de l’opposition

Le Parlement ougandais a en outre voté mardi 20 mai un amendement permettant à des tribunaux militaires de juger des civils, une disposition que la Cour suprême avait invalidée dans l’affaire Besigye, entraînant le transfert de ce dossier à un tribunal civil.

« Il est choquant que les dirigeants de notre région, au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, semblent collaborer pour opprimer leurs citoyens et violer leurs droits », a encore déploré Martha Karua.

L’ancienne ministre kényane a elle-même été expulsée dimanche 18 mai de Tanzanie, où elle voulait assister en tant qu’observatrice à la comparution le lendemain devant la justice de Tundu Lissu, le chef de l’opposition du pays, également poursuivi pour trahison pour avoir demandé des réformes du système électoral. Des accusations également passibles de la peine de mort et jugées politiques par ses partisans. Outre Martha Karua, plusieurs autres personnalités d’Afrique de l’Est, dont un ancien président de la Cour suprême kényane, se sont vu refuser l’entrée en Tanzanie.

Lundi 19 mai, le défenseur des droits humains kényan, Boniface Mwangi, et la journaliste ougandaise Agather Atuhaire, également venus soutenir Tundu Lissu, ont disparu en Tanzanie après que la présidente Samia Suluhu Hassan a demandé aux forces de sécurité locales d’interdire l’accès du pays aux « activistes » étrangers qui, a-t-elle souligné, tentent de « s’ingérer dans nos affaires ».

L’opposition et plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude concernant la répression de l’opposition en Ouganda et en Tanzanie à l’approche d’élections présidentielles prévues respectivement en 2026 et 2027.

Source : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/21/le-kenya-admet-avoir-coopere-dans-l-enlevement-de-l-opposant-ougandais-kizza-besigye_6607653_3212.html

Politique

Madagascar : Le président Rajoelina dénonce une tentative de coup d’Etat

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À Antananarivo, des jeunes artistes, entrepreneurs et étudiants se mobilisent contre le pouvoir. Inspirés par d’autres mouvements à travers le monde, ils affrontent les forces de l’ordre dans les rues, tandis que le président malgache dénonce des manipulations politiques et des cyberattaques.

Dans un studio de musique transformé en quartier général, de jeunes Malgaches se préparent avant chaque manifestation. Eau, sérum physiologique, masques… tout est prêt pour faire face aux gaz lacrymogènes.

Ces manifestants, souvent artistes, freelanceurs ou étudiants, appartiennent à une Génération Z ultra-connectée, qui s’inspire des mobilisations ailleurs dans le monde, notamment au Népal.

« Grâce aux réseaux sociaux, on comprend qu’on peut agir. On est une génération TikTok, mais on peut changer les choses », explique Annah Rahajason, étudiante et organisatrice d’événements.

Dans les rues d’Antananarivo, les affrontements avec les forces de l’ordre se durcissent : jets de pierres contre tirs de gaz lacrymogènes.

Face à la contestation, le président Andry Rajoelina a réagi dans une vidéo diffusée sur Facebook. Il accuse les manifestants d’être manipulés par des opposants politiques, et évoque des cyberattaques menées par des « robots » pour déstabiliser le pays. Il affirme également qu’un complot viserait les installations électriques du pays, impliquant, selon lui, des employés soudoyés de la société Jirama.

Le chef de l’État a terminé son intervention en affirmant avoir été élu pour gouverner pendant cinq ans, tout en appelant au dialogue.

Source : https://fr.africanews.com/2025/10/03/madagascar-le-president-rajoelina-denonce-une-tentative-de-coup-detat/

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Politique

Côte d’Ivoire : La marche du Front commun PPA-CI/PDCI-RDA reportée au 11 octobre

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La marche du Front commun PPA-CI/PDCI-RDA, regroupant les deux principaux partis de l’opposition ivoirienne, initialement prévue ce samedi 4 octobre 2025, est reportée au 11 octobre 2025 dans un contexte électoral tendu. 

La préfecture d’Abidjan a pris un arrêté, le 2 octobre 2025, portant « interdiction de la marche du Front commun PPA-CI/PDCI-RDA du samedi 4 octobre 2025 ». Cette décision a amené le Front commun à trouver une autre date, le 11 octobre, qui se situe dans la période de la campagne électorale, fixée du 10 au 23 octobre 2025 .

Michel Gbagbo, député de Yopougon, et cadre du PPA-CI, a déclaré le week-end dernier que cette marche vise à dénoncer le rejet de la candidature des différents leaders de l’opposition, dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, M. Affi N’Guessan, et à appeler à la mise en place des conditions d’une élection inclusive, démocratique et apaisée.

A la suite d’une réunion du Conseil national de sécurité (CNS), tenue vendredi sous la présidence de Alassane Ouattara, le Conseil a rappelé que conformément à l’article 138 de la Constitution les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours et s’imposent à tous.

« Par conséquent, toute contestation des décisions du Conseil constitutionnel, de quelque nature qu’elle soit, est illégale et expose ses auteurs aux sanctions prévues par la loi », prévient le Conseil national de sécurité.

À cet égard, les ministres en charge de la Justice et de la Sécurité ont été instruits à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires pour maintenir l’ordre et la sécurité, y compris l’interdiction des meetings et manifestations publiques visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel.

Le CNS note que « depuis la publication, le 8 septembre 2025, par le Conseil constitutionnel, de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle, plusieurs individus, dont des responsables politiques, tiennent des propos à caractère xénophobe, haineux et subversif » pouvant troubler l’ordre public.

Le lundi 8 septembre 2025, le Conseil constitutionnel de la République de Côte d’Ivoire, le juge du scrutin présidentiel, a publié la liste définitive des candidatures à l’élection présidentielle prévue pour le samedi 25 octobre 2025.

Sur 60 dossiers de candidature, le Conseil constitutionnel a déclaré recevables cinq candidats pour ces joutes électorales. Parmi les cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, figurent Jean-Louis Billon, Simone Ehivet et Alassane Ouattara.

Source : https://fr.apanews.net/cote-divoire/rci-la-marche-de-lopposition-reportee-au-11-octobre/

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Maroc : Le collectif de la «GenZ 212» précise ses revendications

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Les revendications de la « GenZ 212 » se précisent. Ce collectif de jeunes Marocains réclament une réforme de l’éducation et du système de santé. Dans un communiqué diffusé la nuit dernière, il demande désormais la dissolution du gouvernement et en appelle au Roi.

C’est la première fois que le mouvement interpelle directement Mohammed VI, sous la forme d’une publication qui lui est adressée officiellement, écrit notre correspondant au Maroc, Matthias Raynal. Jusqu’ici, le mouvement se contentait de demander l’intervention du roi à travers des slogans, lors des manifestations. La « GenZ 212 » (comme l’indicatif téléphonique du Maroc) a rappelé à plusieurs reprises son attachement aux institutions et son patriotisme. La colère qui s’exprime depuis samedi dernier dans la rue vise le gouvernement et son chef Aziz Akhannouch. 

L’exécutif disposé au « dialogue » 

Il a pris la parole hier pour la première fois depuis le début des manifestations. Une intervention très courte, lors du Conseil des ministres. Aziz Akhannouch est apparu feuilles à la main, il a lu un texte, assurant que l’exécutif est « disposé à dialoguer ». Le communiqué de la « GenZ 212 » sonne comme une réponse cinglante à cette intervention. S’adressant au roi, le collectif demande la dissolution du gouvernement qui a échoué « à protéger les droits constitutionnels des Marocains et à répondre à leurs revendications sociales ». 

Hier, les manifestations de la « GenZ 212 » n’ont pas connu de débordement majeur. Après les violences meurtrières de la mercredi soir qui ont fait trois morts parmi les protestataires et des destructions importantes, le mouvement a rappelé son rejet de toute forme « de vandalisme ou d’émeute ». De nouvelles manifestations devraient avoir lieu ce soir et confirmer – ou non – cette accalmie.

Appel au calme de l’UE

L’Union européenne a appelé, vendredi 3 octobre, « toutes les parties prenantes à maintenir le calme » dans le pays. « Nous reconnaissons l’importance de la participation des jeunes à la vie publique », a déclaré par ailleurs, un porte-parole de la Commission, Anouar El Anouni.

Le royaume, qui coorganisera la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, a engagé de vastes chantiers d’infrastructures: construction de nouveaux stades, extension du réseau à grande vitesse et modernisation de plusieurs aéroports, écrit l’AFP. « Nous voulons des hôpitaux, pas seulement des stades », ont répété, jeudi 2 octobre, des jeunes à Rabat, un slogan porté depuis le début de leur mobilisation. Des centaines d’autres ont défilé à Casablanca et Agadir tenant le même discours.

Source : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251003-maroc-%C3%A9ducation-sant%C3%A9-le-collectif-de-la-genz-212-pr%C3%A9cise-ses-revendications

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