Politique
Burkina Faso : 38 ans de l’assassinat de Thomas Isidore Noël Sankara
Le 15 octobre 2025 a marqué le 38e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara. Pour l’occasion, l’actuel Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, par un message sur son compte X, a rendu hommage au leader de la Révolution d’août 1983.

‘’En la circonstance de la 38e commémoration de l’assassinat ignoble du Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara, je renouvelle mon hommage à ce digne fils d’Afrique dont l’engagement et le combat pour un Burkina Faso digne, souverain et prospère sont sans égal. Son action et son discours constituent une intarissable source d’inspiration et une boussole qui guide la conduite de la Révolution Progressiste Populaire pour un Burkina Faso nouveau. À la tête de la révolution burkinabè, Thomas Sankara avait fait du vêtement un symbole de la lutte contre l’impérialisme. Trente-huit ans après son assassinat, son héritage demeure’’, a fait observer le jeune dirigeant.
En 1983, lorsque Thomas Sankara se hisse à la tête de la République de Haute-Volta à l’âge de 33 ans, il impulse une politique véritablement révolutionnaire. Il défend la redistribution des richesses, lutte contre la corruption et réduit drastiquement le train de vie de l’État.
Il rebaptise la Haute-Volta en ‘’Burkina Faso’’, ce qui signifie ‘’le pays des hommes intègres’’, et joint les paroles aux actes. Il baisse son salaire et impose à tous ses collaborateurs de déclarer leur patrimoine à la radio. Les berlines Mercedes rutilantes du gouvernement sont cédées au profit de petites Renault 5 noires. Exit aussi les vols en première classe et les hôtels luxueux lors des déplacements à l’étranger.
Le «camarade-Président» construit des écoles et des logements, impose des séances de sport collectives et des campagnes de vaccination à toute la population. Mais, c’est avec le vêtement qu’il pose les bases du redressement de son pays.
Thomas Sankara fait du coton le fer de lance de son mantra : ‘’Fabriquons et consommons burkinabè.’’ Alors que sa population est à 90% agricole, le Président du Burkina développe la filière et encourage le port du Faso Dan Fani, que l’on peut traduire littéralement par ‘’pagne tissé de la patrie’’.
L’ambitieux projet du Mémorial Thomas Sankara suit son cours
La légende dit que cette tenue traditionnelle est apparue chez les Mossis, une tribu qui transforme le coton au gré des saisons : la culture en période de pluie et le tissage durant les périodes sèches. La technique de fabrication obéit à un rite ancestral. Après la récolte, le coton est égrené, traité, filé et livré en rouleaux de fil traditionnel par les femmes. Le tissage revient ensuite aux artisans, qui confectionnent des bandes dont la largeur varie entre dix et vingt centimètres. La teinture s’effectue ensuite avec des décoctions à base de racines et de feuilles.
Le Colonel-major Daouda Traoré, président du Comité international du mémorial Thomas-Sankara est pour l’occasion revenu sur les acquis de la Révolution sankariste, le projet du mémorial, la RPP en cours.
‘’Quelqu’un comme Thomas Sankara, il ne passe pas inaperçu quelque part. Il était cet officier brillant dont tout le monde parlait et qui a eu des hauts faits de guerre. Je retiens de lui un homme intègre. Dans le vrai sens du terme, un homme intègre, un leader qui donne l’exemple’’, a-t-il souligné.
Selon lui, le 15 octobre représente une véritable tragédie. ‘’Le 15 octobre a vu le passage à l’acte de traîtres qui étaient dans le fruit de la Révolution, comme quand les vers sont dans le fruit. Le 15 octobre représente pour moi, un enseignement et doit servir à ceux qui dirigent aujourd’hui, ici comme ailleurs’’, affirme-t-il.
S’agissant du projet de construction des infrastructures du mémorial Isidore Noël Thomas Sankara, M. Daouda Traoré indique ceci : ‘’Ensemble, nous allons réaliser les autres infrastructures. Il y a, par exemple, la tour Thomas Sankara, qui est une tour géante de 100 mètres, qui va être liée au parc Bangr-weogo par un téléphérique. Et, les gens viendront de partout pour voir cette tour, pour aller en hauteur, pour visiter Bangr-weogo. C’est une fierté pour nous. Il y a le parc Thomas-Sankara qui sera réalisé dans la zone. Nous vous réservons la surprise. Il y aura une quinzaine d’infrastructures qui vont être sur ce site’’.
Source : https://afriquinfos.com/burkina-faso-38-ans-de-lassassinat-de-thomas-noel-sankara-ce-15-octobre/
Politique
Sénégal : Le Premier ministre Ousmane Sonko et ses partisans en démonstration de force à Dakar
Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal et président du parti PASTEF, a tenu samedi 8 novembre un meeting très attendu au stade Léopold-Sédar-Senghor, à Dakar. Plusieurs dizaines de milliers de personnes y participaient, dans un contexte de grogne sociale.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a organisé ce samedi 8 novembre un rassemblement d’envergure, qualifié de « Terra meeting », véritable démonstration de force populaire. L’objectif était de marquer la force et l’unité de son parti, le PASTEF (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité), un peu plus de 18 mois après l’arrivée du parti au pouvoir.
Des centaines de bus ont afflué toute la journée au stade Léopold-Sédar-Senghor de Dakar pour l’événement, transportant une foule impressionnante de militants venus de tout le pays. Ces manifestants disent être venus par « soucis patriotes » et dans le but de réitérer leur soutien à Ousmane Sonko et à son projet de transformation du pays.
Le Sénégal est confronté à une situation économique préoccupante, avec un déficit budgétaire de près de 14 % du PIB et une dette du secteur public et parapublic estimée provisoirement à 132 % du PIB à la fin de 2024. Les autorités au pouvoir depuis 2024 accusent le précédent régime d’avoir dissimulé les vrais chiffres des indicateurs clés comme la dette publique et le déficit budgétaire. Le gouvernement a imposé ces dernières semaines des taxes sur des produits comme le tabac, l’alcool ou les jeux de hasard, ainsi que sur les transferts d’argent numériques très utilisés dans le pays.

« Certains espèrent une brouille entre Sonko et Diomaye »
Le gouvernement sénégalais fait face à de nombreuses critiques de la part de l’opposition et de certains observateurs. Un peu plus tôt samedi, un collectif regroupant des membres de l’opposition avait tenté de tenir une manifestation – interdite par les autorités – contre le gouvernement ailleurs de la capitale. Plusieurs personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre déployées en grand nombre sur les lieux, tandis que d’autres ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes.
Ousmane Sonko, populaire auprès des jeunes qui nourrissent beaucoup d’espoir envers les autorités issues de la présidentielle de mars 2024 et qui avaient promis « la rupture » et la justice sociale, a abordé plusieurs autres thèmes lors de ce grand meeting de plusieurs heures. Il a évoqué sa relation avec le président Bassirou Diomaye Faye, dont il fut le mentor, un sujet qui suscite des débats dans le pays. « Certains espèrent une brouille entre Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye », a-t-il lancé, « dans la vie tout peut arriver. Mais ce qui pourrait nous séparer ne viendra pas de moi et j’ai bonne foi que ça ne viendra pas non plus de lui ».
Il a également mis en garde, sans citer de noms, certains alliés au sein du gouvernement qui « tentent de manipuler et d’isoler » le président Faye pour l’opposer à lui. Le Premier ministre a par ailleurs appelé l’ancien président Macky Sall, installé au Maroc, à rentrer au Sénégal « s’il est courageux », l’accusant d’être coupable, lui et son régime, de « haute trahison ».
Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont promis de faire rendre des comptes aux précédents dirigeants qu’ils accusent d’agissements coupables dans la gestion des affaires, à commencer par l’ex-président Macky Sall. Plusieurs de ses anciens ministres ont déjà été inculpés pour des malversations présumées.
Politique
RD Congo : Signature du volet économique de l’accord de paix du 27 juin
Plus de quatre mois après la poignée de main historique, à Washington, entre les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont paraphé le texte intégral du cadre d’intégration économique régional, le volet économique de l’accord de paix du 27 juin. Cela s’est fait dans la nuit de vendredi à ce samedi 8 novembre, dans la capitale américaine, à l’issue de la quatrième réunion du comité conjoint de suivi de l’accord, une avancée significative, se réjouissent les deux médiateurs, le Qatar et les États-Unis.
Il faut dire que le texte était déjà prêt, depuis la fin du mois d’août. Les deux délégations étaient prêtes à signer, la première semaine d’octobre. Kinshasa avait refusé de signer, expliquant qu’il fallait d’abord avancer sur les aspects sécuritaires.
Vendredi 7 novembre, devant Allison Hooker, sous-secrétaire d’État américaine aux Affaires politiques, et Massad Boulos, conseiller spécial pour l’Afrique, les deux camps ont finalement paraphé le document. Le texte fixe les secteurs de coopération économique entre Kinshasa et Kigali, ainsi qu’avec Washington, dans une certaine mesure.
Le texte signé précise toutefois que la mise en œuvre de ce cadre d’intégration économique reste subordonnée à l’exécution satisfaisante du concept d’opérations (CONOPS) et de l’ordre opérationnel (OPORD) prévus par l’accord de paix, deux mécanismes censés neutraliser les FDLR et lever les mesures dites défensives du Rwanda.
Il s’agit ainsi d’une avancée sur le papier, mais pas vraiment sur le terrain. D’ailleurs, les deux parties reconnaissent la lenteur des progrès et se sont engagées à redoubler d’efforts pour appliquer l’accord de Washington. Elles se sont ainsi entendues sur des actions concrètes à court terme. Sur ce point, Kinshasa et Kigali ont notamment examiné les préparatifs des opérations militaires contre les FDLR et ont adopté un accord de mise en œuvre.
Sur le papier, cela ressemble à des avancées, mais c’est sur le terrain qu’il faut évaluer les vrais résultats, a confié à RFI un diplomate occidental qui suit ce processus de paix.
« Nous sommes sur le point de cueillir le fruit de la paix »
De son côté, le président congolais Félix Tshisekedi a annoncé la conclusion prochaine des processus de Doha et de Washington, deux cadres de négociations destinés à ramener la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis Belém où il participe au sommet climatique de la COP30, Félix Tshisekedi a précisé que la Maison-Blanche devait prochainement adresser l’invitation officielle pour la signature de l’accord de paix.
« Je suis heureux de vous annoncer que les pourparlers dont il est question à Washington et à Doha arrivent à leur terme. Dans les prochains jours, la Maison Blanche va nous adresser officiellement une invitation à clôturer ce processus de l’accord de paix. Mais attention, nous ne sommes pas naïfs. Ce n’est pas nous qui avons provoqué cette guerre. Beaucoup de pays voisins profitaient de notre pays et de notre économie. Nous nous sommes battus pour mettre fin à cela. Nous sommes à la fin. Nous sommes sur le point de cueillir le fruit de la paix, le fruit d’une paix durable en RDC », a affirmé en lingala le président congolais au micro de RFI.
Politique
Tanzanie : Plus de 200 manifestants inculpés pour “trahison” après la contestation post-électorale
À Dar es Salaam, des centaines de personnes ont été présentées vendredi 7 novembre devant le tribunal. Plus de 250 d’entre elles ont été inculpées pour “trahison” ou “complot en vue de commettre une trahison”, selon l’avocat Peter Kibatala. Des sources judiciaires évoquent au moins 240 inculpations confirmées.
Les actes d’accusation consultés accusent les prévenus d’avoir voulu, le jour du scrutin du 29 octobre, “entraver les élections générales de 2025” afin “d’intimider le pouvoir exécutif”.
Contestation réprimée dans le sang
Le pays reste secoué par un mouvement de protestation violemment réprimé. Le parti d’opposition Chadema fait état d’au moins 800 morts. Des sources diplomatiques et sécuritaires confirment des bilans allant jusqu’à plusieurs milliers de victimes, malgré le silence des autorités.
La présidentielle, remportée à 98 % par Samia Suluhu Hassan après l’exclusion de ses principaux rivaux, est jugée non crédible par des observateurs internationaux.
Censure et pression sur l’opposition
Internet a été coupé durant cinq jours et les autorités ont tenté d’empêcher la diffusion d’images des victimes. Mais photos et vidéos circulent désormais sur les réseaux.
Vendredi soir, la police a annoncé rechercher plusieurs cadres de Chadema, dont John Mnyika et Brenda Rupia, les appelant à “se rendre immédiatement”.