Politique
Tchad : L’opposant Succès Masra condamné à 20 ans de prison
L’ancien Premier ministre et chef de l’opposition tchadienne, a été condamné ce samedi à 20 ans de prison ferme et à une amende d’un milliard de francs CFA, dans un contexte politique tendu au Tchad.
Succès Masra, président du parti Les Transformateurs et ancien Premier ministre de la transition, a été condamné ce samedi 9 août à 20 ans de prison ferme, assortis d’une amende solidaire d’un milliard de francs CFA, a appris APA de source judiciaire.
Cette condamnation fait suite à un procès ouvert début août devant la chambre criminelle tchadienne, marqué par des accusations graves portées contre Masra, notamment diffusion de messages à caractère xénophobe et raciste, association de malfaiteurs, incitation à la révolte, complicité d’assassinats et participation aux violences meurtrières ayant causé la mort de 76 personnes à Mandakao, dans le sud du pays.
Le parquet général avait requis, le 8 août, une peine de 25 ans de prison ferme contre Masra, ainsi que contre 58 co-accusés, assortie d’une amende globale de 5 milliards de francs CFA au profit de l’État et du gel de leurs biens. Neuf autres prévenus pourraient être relaxés pour absence de preuves.
Succès Masra, économiste de formation, titulaire d’un doctorat de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ancien économiste principal à la Banque africaine de développement (BAD) et consultant international, avait regagné le Tchad en 2024 à la faveur des Accords de Kinshasa, qui avaient mis fin à son exil politique.
Nommé Premier ministre de la transition, il avait démissionné à la veille de la présidentielle de mai 2024, remportée au premier tour par Mahamat Idriss Déby Itno. Il a ensuite vivement critiqué la continuité du régime militaire, dénonçant en octobre 2024 un « électoralisme biaisé » et appelant au boycott massif des législatives de décembre 2024, qu’il qualifiait de simple « caution à un régime de type apartheid ». Son parti a salué ce boycott comme un « échec retentissant » du régime, plaidant pour une « nouvelle transition » fondée sur une vraie démocratie.
Malgré ses critiques acerbes, Masra a manifesté en début d’année 2025 une volonté de dialogue, répondant favorablement à la « main fraternelle » tendue par le président Déby. Toutefois, les tensions sont restées vives, notamment lors du septième anniversaire des Transformateurs en mai 2025, quand Masra a de nouveau exhorté le pouvoir à changer de cap, provoquant des réactions critiques au sein même de la classe politique.
Arrêté manu militari le 16 mai 2025, Masra est notamment poursuivi pour avoir, selon le parquet, incité à la haine et à la prise d’armes, sur la base d’un enregistrement audio datant de mai 2023, et pour son rôle présumé dans les violences meurtrières de Mandakao.
Au cours du procès, il a rejeté en bloc les accusations, les qualifiant de « machination politique » et dénonçant le non-respect des accords signés avec le gouvernement en octobre 2023.
Cette procédure judiciaire intervient alors que le Tchad sort d’une transition militaire longue de quatre ans, marquée par l’adoption d’une nouvelle Constitution en décembre 2024 et un retour au pouvoir civil sous la houlette d’un ancien militaire. Le pays demeure néanmoins fragilisé par des tensions internes, des défis sécuritaires aux frontières, et une crise socio-économique persistante.
Politique
Côte d’Ivoire : Ouverture du dépôt des candidatures pour les législatives
En Côte d’Ivoire, à peine les résultats provisoires de la présidentielle annoncés, la Commission électorale indépendante prépare désormais les élections législatives du 27 décembre. Le dépôt des candidatures est ouvert à partir de ce 31 octobre. Les candidats aux législatives ont jusqu’au 12 novembre pour postuler. Ce jeudi 30 octobre, la CEI recevait les groupements politiques pour une séance d’information sur le déroulement de ce scrutin.
Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, patron de la CEI (Commission électorale indépendante) a confirmé ce 30 octobre que les élections parlementaires 2025 en Côte d’Ivoire «se tiendront le 27 décembre» prochain.
«Sur proposition de la Commission électorale indépendante, le Président de la République a signé un décret portant convocation des collèges électoraux pour l’élection des députés à l’Assemblée Nationale à la date du samedi 27 décembre 2025»
La CEI mentionne que le dépôt des dossiers de candidature «s’étend du 31 octobre au 12 novembre, suivi du contentieux de l’éligibilité devant le Conseil Constitutionnel à partir du 19 novembre». Ibrahime Coulibaly-Kuibiert a souligné dans ce sens «la volonté de son institution à organiser un scrutin transparent et apaisé».

La campagne électorale pour ces élections législatives est prévue du «19 au 26 décembre et la proclamation des résultats entre le 28 et le 30 décembre», mentionne la CEI.
Les députés à l’Assemblée Nationale, chambre basse du Parlement ivoirien, sont élus, selon la Constitution, au suffrage universel direct pour cinq ans. La législature en cours est composée de 255 députés, dont 137 sont issus de la coalition au pouvoir (RHDP).
Politique
Madagascar : Les autorités annoncent leur retrait de la présidence de la SADC
Les nouvelles autorités malgaches veulent se concentrer « sur la mise en œuvre du processus de Refondation » et précisent que cette décision « ne remet nullement en cause l’attachement » d’Antananarivo au bloc régional d’Afrique australe.
Les nouvelles autorités malgaches issues du coup d’État du 14 octobre ont annoncé samedi 1er novembre se retirer de la présidence tournante du bloc régional SADC (Communauté de développement d’Afrique australe).
Le nouveau chef de l’État, le colonel Michael Randrianirina, a été investi président de Madagascar le 17 octobre, quelques jours après la prise de pouvoir par son unité militaire, qui a contraint l’ancien président Andry Rajoelina à fuir le pays.
Mi-août, ce dernier avait pris la présidence tournante d’un an du bloc régional d’Afrique australe (16 pays de la région), à l’occasion d’un sommet de la SADC à Antananarivo.
Nouvelles élections
« À la lumière de l’évolution du contexte politique national, le gouvernement de la République de Madagascar a décidé de se retirer de la présidence de la SADC, qui lui a été confiée le 17 août 2025 lors du 45e sommet des chefs d’État et de gouvernement de la SADC », annonce la présidence malgache dans un communiqué ce samedi.
« Cette décision traduit la volonté des autorités malagasy de concentrer les efforts du pays sur la mise en œuvre du processus de Refondation », précise la présidence, ajoutant que « ce choix ne remet nullement en cause l’attachement de Madagascar à la SADC ».
Depuis son investiture, le nouvel homme fort de Madagascar a nommé un Premier ministre civil et un gouvernement qui comporte de nombreux visages habituels du paysage politique malgache.
Il a promis des changements radicaux et de nouvelles élections dans le pays, où la colère suscitée par les coupures d’électricité chroniques a déclenché fin septembre des manifestations qui s’étaient muées en un puissant mouvement antigouvernemental.
Politique
Guinée-Bissau : Ouverture de la campagne pour les élections générales
La Guinée-Bissau entre dans une phase électorale décisive avec l’ouverture, ce samedi, de la campagne pour la présidentielle et les législatives du 23 novembre, dans un climat politique tendu marqué par des arrestations dans l’armée et l’absence du principal parti d’opposition.
La campagne pour les élections présidentielle et législatives du 23 novembre 2025 a débuté officiellement samedi en Guinée-Bissau, sur fond de tensions politiques et sécuritaires persistantes.
L’armée bissau-guinéenne a annoncé avoir pris « toutes les mesures nécessaires » pour garantir la sécurité durant cette période sensible, après l’interpellation de plusieurs officiers, dont le général Dahaba Na Walna, directeur d’une école militaire, ainsi que les commandants Domingos Nhanke et Mario Midana.
Ce lancement de campagne intervient dans un contexte marqué par l’absence inédite du PAIGC, parti historique ayant conduit le pays à l’indépendance, et de son leader Domingos Simões Pereira, principal opposant au président Umaro Sissoco Embaló.
Le chef de l’État sortant, élu en 2019 et en poste depuis 2020, brigue un nouveau mandat au moment où l’opposition conteste la durée de son mandat, estimant qu’il a pris fin en février 2025, tandis que la Cour suprême l’a fixé au 4 septembre dernier.
En février, M. Embaló avait annoncé la tenue de la présidentielle le 30 novembre, après une mission conjointe de la Cédéao et de l’UNOWAS visant à favoriser un consensus électoral. Cette mission avait finalement quitté le pays le 1er mars, à la suite de menaces d’expulsion formulées par le président.
En août dernier, le chef de l’État a nommé un nouveau gouvernement dirigé par Braima Camara, son allié au sein du MADEM-G15, coalition qu’ils avaient fondée avant que celle-ci ne se scinde quelques mois après leur arrivée au pouvoir.

La campagne électorale, prévue pour trois semaines, précède un double scrutin auquel participeront 860 000 électeurs. Douze candidats sont en lice pour la présidentielle, tandis que quatorze formations politiques se disputeront 102 sièges au Parlement.
Malgré les appels au calme et au civisme lancés par le président de la Commission nationale des élections (CNE), Npabi Cabi, et plusieurs organisations de la société civile, la situation politique demeure fragile dans ce pays ouest-africain régulièrement ébranlé par des crises institutionnelles et des tentatives de coup d’État.
Source : https://fr.apanews.net/news/guinee-bissau-ouverture-de-la-campagne-electorale/
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