Politique
Togo : L’ancien opposant Jean-Lucien Savi de Tové élu Président de la République

L’ancien opposant à feu president Gnassingbé Eyadéma, puis ministre sous le fils et successeur de ce dernier, Faure Essozimna Gnassingbé, a été élu ce 3 mai premier président de la cinquième République par les parlementaires, réunis en congrès à l’Assemblée nationale. Un poste avant tout honorifique.
Jean-Lucien Savi de Tové est devenu ce samedi 3 mai le nouveau président de la République togolaise, élu par le Parlement réuni en Congrès conformément à la nouvelle Constitution.
L’ancien ministre a recueilli la totalité des 150 voix parlementaires et a immédiatement prêté serment devant les deux chambres.
Figure historique de la politique togolaise, Savi de Tové, né le 7 mai 1939 à Lomé, a notamment occupé le poste de ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat (2005-2007) et celui de secrétaire général au ministère des Affaires étrangères dans les années 1960, aux premiers temps de l’indépendance.
Sa candidature, présentée par le groupe parlementaire Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir, est intervenue quelques heures après la nomination de Faure Gnassingbé comme président du Conseil, organe qui concentre désormais l’essentiel du pouvoir exécutif.
La nouvelle Constitution togolaise prévoit pour le président de la République un mandat de quatre ans renouvelable une fois. Dans cette architecture institutionnelle réformée, sa fonction devient essentiellement symbolique : il incarne l’unité nationale et assure la représentation du pays sur la scène internationale.
Cette élection marque une étape décisive dans la transition vers le régime parlementaire au Togo, restructurant en profondeur l’équilibre des pouvoirs au sommet de l’État.
Politique
Tunisie : Jusqu’à 66 ans de prison ferme pour les accusés de « complot contre la sûreté de l’État »

Le procès emblématique de la présidence Kaïs Saïed pour « complot contre la sûreté de l’État » s’est achevé dans la controverse à Tunis.
Selon les informations relayées par Le Monde et des avocats de la défense, une quarantaine d’accusés de « complot contre la sûreté de l’Etat » en Tunisie, parmi lesquels des opposants politiques, journalistes et militants de la société civile, ont été condamnés à des peines allant de 13 à 66 ans de prison ferme.
La Coordination des familles de prisonniers politiques a dénoncé un « simulacre de justice » et une dérive autoritaire du pouvoir.
Le verdict a été prononcé à l’aube du samedi 19 avril 2025, au terme d’une audience fermée au public, aux médias et aux observateurs étrangers.
Parmi les condamnés figure l’homme d’affaires influent Kamel Eltaïef, proche de l’ancien régime, considéré comme l’un des instigateurs présumés du prétendu complot.
Le dossier d’instruction, critiqué pour ses imprécisions et son opacité, inclut également des personnalités comme le philosophe français Bernard-Henri Lévy, sans preuve claire de lien direct entre les prévenus.
Aucune communication officielle du gouvernement tunisien n’a été diffusée jusqu’ici, tandis que les avocats attendent la notification détaillée des jugements pour faire appel.
Alors que la Tunisie reste l’un des rares pays issus du Printemps arabe à avoir conservé une transition démocratique, cette séquence judiciaire marque un tournant inquiétant.
Politique
Tanzanie : L’audition de l’opposant Tundu Lissu reportée au 2 juin

Le chef de l’opposition tanzanienne Tundu Lissu, qui risque la peine de mort pour une affaire de trahison, a été présenté ce 19 mai 2025 devant un tribunal de Dar es Salaam. Son dossier a été reporté au 2 juin, a déclaré à des journalistes son avocat, Rugemeleza Nshala. Plusieurs défenseurs kényans des droits humains ayant fait le déplacement en Tanzanie pour assister aux audiences publiques ont par ailleurs été bloqués par les autorités locales, provoquant l’indignation au Kenya.
Arrêté en avril, le président du parti Chadema doit répondre de deux chefs d’accusation : publication de fausses informations en ligne et « trahison ». Ce dernier crime étant passible de la peine de mort.
À peine arrivé dans la salle d’audience, Tundu Lissu s’est montré plutôt combattif. « Ne vous inquiétez pas. Nous parviendrons à nos fins » : c’est ce qu’a lancé l’intéressé, à peine arrivé dans la salle d’audience. Sur son t-shirt, on peut lire : « Pas de réforme, pas d’élections. »
L’opposant et son parti demandent depuis longtemps une réforme du système électoral. Le parti Chadema a d’ailleurs été exclu des élections générales à venir, en octobre, puisque le parti a refusé de signer le nouveau « code de conduite électorale ». À plusieurs reprises, Tundu Lissu a exprimé son intention de « bloquer » ce scrutin, ce qui lui a valu son arrestation.
Depuis son indépendance, jamais la Tanzanie n’a connu d’alternance au pouvoir. Les dernières élections locales ont encore plébiscité le parti présidentiel.
Indignation au Kenya
Cette affaire est par ailleurs très suivie au Kenya. Plusieurs défenseurs kényans des droits de l’homme ont été bloqués à l’aéroport de Dar es Salam. Les derniers en dates sont Hussein Khalid, avocat kényan et président de l’organisation Vocal Africa, Hanifa Hadan, autre militante très connue au Kenya, et Willy Mutunga, ancien président de la Cour suprême kényane. Tous les trois entendaient assister à l’audience en tant qu’observateurs.
Après plusieurs heures, bloqués à l’aéroport, et un interrogatoire, ils ont fini par récupérer leurs passeports. Hussein Khalid vient d’annoncer sur X leur expulsion imminente, par le prochain vol pour Nairobi.
Le ministre kényan des Affaires étrangères avait pourtant demandé ce matin sur X la libération de l’ancien président de la Cour suprême, rappelant les accords de libre-circulation qui prévalent dans l’espace de la Communauté des États d’Afrique de l’Est.
Politique
Kenya : L’opposante Martha Karua expulsée de Dar es Salaam après son soutien à Tundu Lissu

L’opposante kényane Martha Karua a été expulsée dimanche de Tanzanie quelques heures seulement après son arrivée à l’aéroport de Dar es Salaam.
Venue apporter son soutien à Tundu Lissu, figure de l’opposition tanzanienne dont le procès très attendu s’ouvre ce lundi, Martha Karua a été arrêtée puis renvoyée au Kenya manu militari. Une décision que les autorités tanzaniennes n’ont pas commentée. L’ancienne ministre kényane de la Justice dénonce un grave recul démocratique et promet de continuer son combat pour les droits de l’Homme en Afrique de l’Est.
Le leader de l’opposition tanzanienne, Tundu Lissu, a été arrêté le mois dernier alors qu’il appelait à des réformes électorales avant les élections générales prévues en octobre, Tundu Lissu, président du principal parti d’opposition CHADEMA avait été arrêté mercredi soir pour ce que la police régionale a qualifié d’incitation. Ce n’est pas la première fois que Martha Karua affiche sa solidarité avec les oppositions régionales.
Également avocate, la candidate à la présidentielle au Kenya Martha Karua défend l’opposant tanzanien Tundu Lissu menacé de peine capitale. Le chef de l’opposition, inculpé en avril pour « trahison », risque la peine de mort en Tanzanie. Il doit être présenté ce lundi 19 mai devant la justice.
L’opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits humains accusent le gouvernement tanzanien de la présidente Samia Suluhu de répression politique et de retomber dans les pratiques autoritaires de son prédécesseur John Magufuli (2015-2021), alors que des élections présidentielle et législatives doivent se tenir en octobre.
Celle qui a dénoncé un « recul démocratique »
Critique virulent du Chama Cha Mapinduzi (parti de la révolution – CCM), la formation au pouvoir depuis l’indépendance en 1961, Tundu Lissu avait survécu à une tentative d’assassinat en septembre 2017.
À la tête de Chadema, le principal parti d’opposition, il avait appelé au changement après un raz de marée du CCM en novembre dernier lors d’élections locales, qualifiées par l’opposition de scrutin « manipulé ».
Martha Karua, ancienne ministre de la Justice kényane, s’est déclarée candidate d’opposition pour la présidentielle de 2027 au Kenya. Avocate d’opposants emprisonnés en Tanzanie et en Ouganda, deux pays voisins du Kenya, elle dénonce un « recul démocratique » en Afrique de l’Est.
-
Politiqueil y a 15 heures
Tunisie : Jusqu’à 66 ans de prison ferme pour les accusés de « complot contre la sûreté de l’État »
-
Politiqueil y a 20 heures
Tanzanie : L’audition de l’opposant Tundu Lissu reportée au 2 juin
-
Économieil y a 19 heures
Guinée : Plus de 120 permis miniers et des carrières retirés aux sociétés et entreprises
-
Économieil y a 4 heures
Sénégal : Lancement prochain d’une usine de phosphate à Matam