Politique
Togo: Faure Gnassingbé prend officiellement les rênes du nouveau régime parlementaire

Le Togo s’ancre définitivement dans la Ve République. Nouvelle étape, ce samedi 3 mai, avec la prestation de serment de Faure Gnassingbé pour le poste de président du Conseil, une fonction créée suite au changement de Constitution intervenu en 2024. L’ancien président conservera l’essentiel du pouvoir exécutif.
Conformément à la nouvelle Constitution promulguée en mai 2024, Faure Gnassingbé a été désigné ce samedi président du Conseil par les députés, réunis en séance plénière.
Cette désignation marque un tournant majeur dans la vie institutionnelle du Togo, avec l’entrée officielle dans un régime parlementaire.
Juste après sa désignation, Faure Gnassingbé a prêté serment devant la Nation lors d’une cérémonie organisée sur la Place des Fêtes. Ce moment solennel a symbolisé la prise officielle de ses fonctions, en présence des plus hautes autorités du pays, des représentants du corps diplomatique, et d’une foule de citoyens venus assister à cet événement historique.
En tant que président du Conseil, Faure Gnassingbé dispose désormais des pleins pouvoirs. Il devient le véritable chef de l’exécutif, chargé de conduire la politique nationale, nommer les membres du gouvernement et coordonner l’action de l’État.
L’après-midi, le Parlement, réuni en Congrès (députés et sénateurs), doit élire le président de la République. Conformément à la nouvelle Constitution, ce dernier n’aura qu’un rôle honorifique et représentatif, les fonctions exécutives étant désormais concentrées entre les mains du président du Conseil.
Cette transition vers un régime parlementaire s’inscrit dans une volonté affichée par les autorités de moderniser les institutions et d’ancrer le pays dans une nouvelle dynamique de gouvernance. Faure Gnassingbé, après 19 ans de présidence, conserve ainsi le pouvoir sous une nouvelle configuration institutionnelle.
Politique
Tunisie : Jusqu’à 66 ans de prison ferme pour les accusés de « complot contre la sûreté de l’État »

Le procès emblématique de la présidence Kaïs Saïed pour « complot contre la sûreté de l’État » s’est achevé dans la controverse à Tunis.
Selon les informations relayées par Le Monde et des avocats de la défense, une quarantaine d’accusés de « complot contre la sûreté de l’Etat » en Tunisie, parmi lesquels des opposants politiques, journalistes et militants de la société civile, ont été condamnés à des peines allant de 13 à 66 ans de prison ferme.
La Coordination des familles de prisonniers politiques a dénoncé un « simulacre de justice » et une dérive autoritaire du pouvoir.
Le verdict a été prononcé à l’aube du samedi 19 avril 2025, au terme d’une audience fermée au public, aux médias et aux observateurs étrangers.
Parmi les condamnés figure l’homme d’affaires influent Kamel Eltaïef, proche de l’ancien régime, considéré comme l’un des instigateurs présumés du prétendu complot.
Le dossier d’instruction, critiqué pour ses imprécisions et son opacité, inclut également des personnalités comme le philosophe français Bernard-Henri Lévy, sans preuve claire de lien direct entre les prévenus.
Aucune communication officielle du gouvernement tunisien n’a été diffusée jusqu’ici, tandis que les avocats attendent la notification détaillée des jugements pour faire appel.
Alors que la Tunisie reste l’un des rares pays issus du Printemps arabe à avoir conservé une transition démocratique, cette séquence judiciaire marque un tournant inquiétant.
Politique
Tanzanie : L’audition de l’opposant Tundu Lissu reportée au 2 juin

Le chef de l’opposition tanzanienne Tundu Lissu, qui risque la peine de mort pour une affaire de trahison, a été présenté ce 19 mai 2025 devant un tribunal de Dar es Salaam. Son dossier a été reporté au 2 juin, a déclaré à des journalistes son avocat, Rugemeleza Nshala. Plusieurs défenseurs kényans des droits humains ayant fait le déplacement en Tanzanie pour assister aux audiences publiques ont par ailleurs été bloqués par les autorités locales, provoquant l’indignation au Kenya.
Arrêté en avril, le président du parti Chadema doit répondre de deux chefs d’accusation : publication de fausses informations en ligne et « trahison ». Ce dernier crime étant passible de la peine de mort.
À peine arrivé dans la salle d’audience, Tundu Lissu s’est montré plutôt combattif. « Ne vous inquiétez pas. Nous parviendrons à nos fins » : c’est ce qu’a lancé l’intéressé, à peine arrivé dans la salle d’audience. Sur son t-shirt, on peut lire : « Pas de réforme, pas d’élections. »
L’opposant et son parti demandent depuis longtemps une réforme du système électoral. Le parti Chadema a d’ailleurs été exclu des élections générales à venir, en octobre, puisque le parti a refusé de signer le nouveau « code de conduite électorale ». À plusieurs reprises, Tundu Lissu a exprimé son intention de « bloquer » ce scrutin, ce qui lui a valu son arrestation.
Depuis son indépendance, jamais la Tanzanie n’a connu d’alternance au pouvoir. Les dernières élections locales ont encore plébiscité le parti présidentiel.
Indignation au Kenya
Cette affaire est par ailleurs très suivie au Kenya. Plusieurs défenseurs kényans des droits de l’homme ont été bloqués à l’aéroport de Dar es Salam. Les derniers en dates sont Hussein Khalid, avocat kényan et président de l’organisation Vocal Africa, Hanifa Hadan, autre militante très connue au Kenya, et Willy Mutunga, ancien président de la Cour suprême kényane. Tous les trois entendaient assister à l’audience en tant qu’observateurs.
Après plusieurs heures, bloqués à l’aéroport, et un interrogatoire, ils ont fini par récupérer leurs passeports. Hussein Khalid vient d’annoncer sur X leur expulsion imminente, par le prochain vol pour Nairobi.
Le ministre kényan des Affaires étrangères avait pourtant demandé ce matin sur X la libération de l’ancien président de la Cour suprême, rappelant les accords de libre-circulation qui prévalent dans l’espace de la Communauté des États d’Afrique de l’Est.
Politique
Kenya : L’opposante Martha Karua expulsée de Dar es Salaam après son soutien à Tundu Lissu

L’opposante kényane Martha Karua a été expulsée dimanche de Tanzanie quelques heures seulement après son arrivée à l’aéroport de Dar es Salaam.
Venue apporter son soutien à Tundu Lissu, figure de l’opposition tanzanienne dont le procès très attendu s’ouvre ce lundi, Martha Karua a été arrêtée puis renvoyée au Kenya manu militari. Une décision que les autorités tanzaniennes n’ont pas commentée. L’ancienne ministre kényane de la Justice dénonce un grave recul démocratique et promet de continuer son combat pour les droits de l’Homme en Afrique de l’Est.
Le leader de l’opposition tanzanienne, Tundu Lissu, a été arrêté le mois dernier alors qu’il appelait à des réformes électorales avant les élections générales prévues en octobre, Tundu Lissu, président du principal parti d’opposition CHADEMA avait été arrêté mercredi soir pour ce que la police régionale a qualifié d’incitation. Ce n’est pas la première fois que Martha Karua affiche sa solidarité avec les oppositions régionales.
Également avocate, la candidate à la présidentielle au Kenya Martha Karua défend l’opposant tanzanien Tundu Lissu menacé de peine capitale. Le chef de l’opposition, inculpé en avril pour « trahison », risque la peine de mort en Tanzanie. Il doit être présenté ce lundi 19 mai devant la justice.
L’opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits humains accusent le gouvernement tanzanien de la présidente Samia Suluhu de répression politique et de retomber dans les pratiques autoritaires de son prédécesseur John Magufuli (2015-2021), alors que des élections présidentielle et législatives doivent se tenir en octobre.
Celle qui a dénoncé un « recul démocratique »
Critique virulent du Chama Cha Mapinduzi (parti de la révolution – CCM), la formation au pouvoir depuis l’indépendance en 1961, Tundu Lissu avait survécu à une tentative d’assassinat en septembre 2017.
À la tête de Chadema, le principal parti d’opposition, il avait appelé au changement après un raz de marée du CCM en novembre dernier lors d’élections locales, qualifiées par l’opposition de scrutin « manipulé ».
Martha Karua, ancienne ministre de la Justice kényane, s’est déclarée candidate d’opposition pour la présidentielle de 2027 au Kenya. Avocate d’opposants emprisonnés en Tanzanie et en Ouganda, deux pays voisins du Kenya, elle dénonce un « recul démocratique » en Afrique de l’Est.
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