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Politique

Sénégal : Cinq anciens ministres renvoyés devant la Haute Cour de justice pour malversations

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Au Sénégal, l’Assemblée nationale a adopté, jeudi 8 mai au soir, des résolutions renvoyant cinq ministres de l’ex-président Macky Sall (2012-2024) devant une cour spéciale, notamment pour des détournements d’un fonds anti-Covid. Les débats ont duré plus de neuf heures sur une question qui suscite un vif intérêt dans le pays. L’Assemblée est largement contrôlée par le parti du président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024 et qui a promis de lutter contre la corruption dans le pays. Son régime a lancé diverses enquêtes contre des responsables de l’administration précédente.

Les cinq ex-ministres concernés sont Amadou Mansour Faye (développement communautaire), également beau-frère de Macky Sall, Aïssatou Sophie Gladima (mines), Moustapha Diop (développement industriel), Salimata Diop (femmes) et Ismaïla Madior Fall (justice). Après le vote des résolutions de mise en accusation et leur transmission attendue à la justice, ces ex-ministres doivent être entendus par la commission d’instruction de la Haute Cour de justice, qui décidera de leur renvoi ou non en procès devant cette juridiction, sans appel ni recours. Les cinq projets de résolution les concernant ont été adoptés jeudi soir par la majorité des députés votants.

Ce sont « des gens qui se sont servis sur l’argent destiné à sauver des vies humaines, à soulager les souffrances [des malades]. Ils en ont profité pour s’enrichir », a fustigé le député du pouvoir Babacar Ndiaye. La députée de l’opposition Aïssata Tall Sall a, de son côté, dénoncé une procédure dans laquelle « l’Assemblée nationale est le procureur », pour aboutir à « une juridiction d’exception ». Elle a exhorté au respect de la présomption d’innocence pour « des ministres qui ont servi la République et qui étaient rigoureux dans leur sacerdoce ».

Le premier dossier examiné a été celui de Moustapha Diop, sur qui pèsent « des présomptions graves de détournements de deniers publics », selon un rapport parlementaire. Lui sont reprochées des dépenses de 2,5 milliards de francs CFA (3,8 millions d’euros) en liquide pour produire des masques, « une violation » des règles comptables selon le rapport. Amadou Mansour Faye est quant à lui soupçonné de « complicité de détournement de deniers publics » après des dépenses d’« un surplus global de 2,7 milliards de francs CFA » dans des achats de riz. Aïssatou Sophie Gladima doit de son côté justifier plus de 193 millions de francs CFA dépensés pour la construction d’un « centre gravimétrique pour les orpailleurs impactés » par le Covid-19.

« Chasse aux sorcières »

Ismaïla Madior Fall est mis en cause pour « corruption et concussion » après des accusations d’un promoteur immobilier. Ce dernier affirme qu’il lui a demandé 250 millions de francs CFA pour lui attribuer un marché. Le promoteur assure avoir versé « un acompte de 50 millions » sur cette somme, avant l’annulation du marché conclu, ce que M. Fall a démenti. De son côté, Salimata Diop doit justifier de dépenses de plus de 57 millions de francs CFA.

La Haute Cour de justice, présidée par le président de la Cour suprême, est habilitée à juger les présidents et membres du gouvernement pour des délits et crimes commis dans l’exercice de leurs fonctions. Les poursuites contre d’anciens ministres dans l’exercice de leurs fonctions doivent être autorisées par les députés, et leurs dossiers avaient été transmis à l’Assemblée par le ministère de la justice. La Haute Cour de justice n’a été active qu’à deux reprises dans l’histoire du Sénégal depuis son indépendance, en 1963 et en 2005.

Plusieurs personnalités, parmi lesquelles des artistes, animateurs, stylistes ou hauts fonctionnaires, ont ces derniers jours été interrogées au Sénégal dans le cadre des enquêtes sur le fonds anti-Covid. L’opposition dénonce une « chasse aux sorcières » et un « acharnement » contre l’ancien pouvoir.

Le fonds anti-Covid, financé par l’Etat du Sénégal et des bailleurs de fonds, avait été abondé à hauteur de 1 000 milliards de francs CFA pour renforcer le système sanitaire, soutenir les ménages et le secteur privé et maintenir les emplois. Dans un rapport d’audit publié en décembre 2022, la Cour des comptes a relevé des irrégularités dans la gestion de ce fonds, liées à des surfacturations dans l’achat de riz destiné aux ménages défavorisés et pour l’acquisition de gel hydroalcoolique.

Source : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/09/senegal-cinq-anciens-ministres-de-macky-sall-renvoyes-devant-la-haute-cour-de-justice-pour-malversations_6604378_3212.html

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Bénin : L’Assemblée nationale adopte la création d’un Sénat

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Dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 novembre 2025, l’Assemblée nationale béninoise a voté la création du Sénat. 90 députés ont approuvé la révision constitutionnelle et 19 ont voté contre.

Le texte ainsi adopté institue désormais au Bénin, un Parlement bicaméral comprenant l’Assemblée nationale et un Sénat. La nouvelle loi constitutionnelle précise que la nouvelle institution aura pour mission de « réguler la vie politique » de veiller à l’unité nationale, à la sécurité publique et à la paix.

D’après cette révision constitutionnelle, les lois désormais votées par l’Assemblée seront désormais transmises simultanément au président de la République et au Président du Sénat.

L’autre réforme introduite par cette révision constitutionnelle, la rallonge de la durée du mandat présidentiel qui passe de cinq à sept ans renouvelable une seule fois.

La disposition relative à cette modification ajoute que nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux mandats de président de la République.

Les mandats des députés et des élus locaux passent également de cinq à sept ans renouvelable.

Après l’étape de l’Assemblée nationale, le président Patrice Talon va saisir la Cour Constitutionnelle pour un contrôle de constitutionnalité. La juridiction constitution devra approuver la réforme avant que le président ne promulgue pour l’entrée en vigueur de la nouvelle loi fondamentale du Bénin.

Cette modification constitutionnelle est l’initiative de deux députés de la coalition au pouvoir qui ont introduit la proposition de loi à l’Assemblée nationale depuis le 31 octobre 2025.

Source : https://www.aa.com.tr/fr/afrique/b%C3%A9nin-l-assembl%C3%A9e-nationale-adopte-la-cr%C3%A9ation-d-un-s%C3%A9nat/3744806

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Sénégal : Le Premier ministre Ousmane Sonko et ses partisans en démonstration de force à Dakar

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Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal et président du parti PASTEF, a tenu samedi 8 novembre un meeting très attendu au stade Léopold-Sédar-Senghor, à Dakar. Plusieurs dizaines de milliers de personnes y participaient, dans un contexte de grogne sociale.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a organisé ce samedi 8 novembre un rassemblement d’envergure, qualifié de « Terra meeting », véritable démonstration de force populaire. L’objectif était de marquer la force et l’unité de son parti, le PASTEF (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité), un peu plus de 18 mois après l’arrivée du parti au pouvoir. 

Des centaines de bus ont afflué toute la journée au stade Léopold-Sédar-Senghor de Dakar pour l’événement, transportant une foule impressionnante de militants venus de tout le pays. Ces manifestants disent être venus par « soucis patriotes » et dans le but de réitérer leur soutien à Ousmane Sonko et à son projet de transformation du pays. 

Le Sénégal est confronté à une situation économique préoccupante, avec un déficit budgétaire de près de 14 % du PIB et une dette du secteur public et parapublic estimée provisoirement à 132 % du PIB à la fin de 2024. Les autorités au pouvoir depuis 2024 accusent le précédent régime d’avoir dissimulé les vrais chiffres des indicateurs clés comme la dette publique et le déficit budgétaire. Le gouvernement a imposé ces dernières semaines des taxes sur des produits comme le tabac, l’alcool ou les jeux de hasard, ainsi que sur les transferts d’argent numériques très utilisés dans le pays.

« Certains espèrent une brouille entre Sonko et Diomaye »

Le gouvernement sénégalais fait face à de nombreuses critiques de la part de l’opposition et de certains observateurs. Un peu plus tôt samedi, un collectif regroupant des membres de l’opposition avait tenté de tenir une manifestation – interdite par les autorités – contre le gouvernement ailleurs de la capitale. Plusieurs personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre déployées en grand nombre sur les lieux, tandis que d’autres ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes.

Ousmane Sonko, populaire auprès des jeunes qui nourrissent beaucoup d’espoir envers les autorités issues de la présidentielle de mars 2024 et qui avaient promis « la rupture » et la justice sociale, a abordé plusieurs autres thèmes lors de ce grand meeting de plusieurs heures. Il a évoqué sa relation avec le président Bassirou Diomaye Faye, dont il fut le mentor, un sujet qui suscite des débats dans le pays. « Certains espèrent une brouille entre Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye », a-t-il lancé, « dans la vie tout peut arriver. Mais ce qui pourrait nous séparer ne viendra pas de moi et j’ai bonne foi que ça ne viendra pas non plus de lui ».

Il a également mis en garde, sans citer de noms, certains alliés au sein du gouvernement qui « tentent de manipuler et d’isoler » le président Faye pour l’opposer à lui. Le Premier ministre a par ailleurs appelé l’ancien président Macky Sall, installé au Maroc, à rentrer au Sénégal « s’il est courageux », l’accusant d’être coupable, lui et son régime, de « haute trahison ».

Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont promis de faire rendre des comptes aux précédents dirigeants qu’ils accusent d’agissements coupables dans la gestion des affaires, à commencer par l’ex-président Macky Sall. Plusieurs de ses anciens ministres ont déjà été inculpés pour des malversations présumées.

Source : https://www.jeuneafrique.com/1738806/politique/senegal-ousmane-sonko-demande-des-sacrifices-a-la-population/

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RD Congo : Signature du volet économique de l’accord de paix du 27 juin

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Plus de quatre mois après la poignée de main historique, à Washington, entre les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont paraphé le texte intégral du cadre d’intégration économique régional, le volet économique de l’accord de paix du 27 juin. Cela s’est fait dans la nuit de vendredi à ce samedi 8 novembre, dans la capitale américaine, à l’issue de la quatrième réunion du comité conjoint de suivi de l’accord, une avancée significative, se réjouissent les deux médiateurs, le Qatar et les États-Unis. 

Il faut dire que le texte était déjà prêt, depuis la fin du mois d’août. Les deux délégations étaient prêtes à signer, la première semaine d’octobre. Kinshasa avait refusé de signer, expliquant qu’il fallait d’abord avancer sur les aspects sécuritaires.

Vendredi 7 novembre, devant Allison Hooker, sous-secrétaire d’État américaine aux Affaires politiques, et Massad Boulos, conseiller spécial pour l’Afrique, les deux camps ont finalement paraphé le document. Le texte fixe les secteurs de coopération économique entre Kinshasa et Kigali, ainsi qu’avec Washington, dans une certaine mesure.

Le texte signé précise toutefois que la mise en œuvre de ce cadre d’intégration économique reste subordonnée à l’exécution satisfaisante du concept d’opérations (CONOPS) et de l’ordre opérationnel (OPORD) prévus par l’accord de paix, deux mécanismes censés neutraliser les FDLR et lever les mesures dites défensives du Rwanda.

Il s’agit ainsi d’une avancée sur le papier, mais pas vraiment sur le terrain. D’ailleurs, les deux parties reconnaissent la lenteur des progrès et se sont engagées à redoubler d’efforts pour appliquer l’accord de Washington. Elles se sont ainsi entendues sur des actions concrètes à court terme. Sur ce point, Kinshasa et Kigali ont notamment examiné les préparatifs des opérations militaires contre les FDLR et ont adopté un accord de mise en œuvre.

Sur le papier, cela ressemble à des avancées, mais c’est sur le terrain qu’il faut évaluer les vrais résultats, a confié à RFI un diplomate occidental qui suit ce processus de paix.

« Nous sommes sur le point de cueillir le fruit de la paix »

De son côté, le président congolais Félix Tshisekedi a annoncé la conclusion prochaine des processus de Doha et de Washington, deux cadres de négociations destinés à ramener la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis Belém où il participe au sommet climatique de la COP30, Félix Tshisekedi a précisé que la Maison-Blanche devait prochainement adresser l’invitation officielle pour la signature de l’accord de paix. 

« Je suis heureux de vous annoncer que les pourparlers dont il est question à Washington et à Doha arrivent à leur terme. Dans les prochains jours, la Maison Blanche va nous adresser officiellement une invitation à clôturer ce processus de l’accord de paix. Mais attention, nous ne sommes pas naïfs. Ce n’est pas nous qui avons provoqué cette guerre. Beaucoup de pays voisins profitaient de notre pays et de notre économie. Nous nous sommes battus pour mettre fin à cela. Nous sommes à la fin. Nous sommes sur le point de cueillir le fruit de la paix, le fruit d’une paix durable en RDC », a affirmé en lingala le président congolais au micro de RFI.

Source : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20251108-rdc-kinshasa-et-kigali-signent-%C3%A0-washington-le-volet-%C3%A9conomique-de-l-accord-de-paix-du-27-juin

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