Économie
Afrique : Washington ferme son agence de financement d’infrastructures
De la construction de routes à la modernisation du réseau électrique, le Millennium Challenge Corporation investissait des milliards de dollars sur le continent.
Le gouvernement de Donald Trump a ordonné mercredi 23 avril la fermeture d’une agence américaine qui investissait des milliards de dollars dans des projets d’infrastructures, surtout en Afrique, un recul de Washington face à la Chine sur un terrain stratégique.
Cette institution, le Millennium Challenge Corporation (MCC), va même se retirer immédiatement de différents projets qu’elle menait, de la construction de routes à la modernisation du réseau électrique, en laissant probablement sur place des chantiers inachevés.
C’est en substance ce qu’a assuré un responsable du MCC lors d’une réunion avec les salariés mercredi, déclarant que l’agence « s’achemine vers une fermeture » en mettant fin à l’ensemble de ses programmes, selon des propos rapportés à l’Agence France-Presse (AFP) par une employée. Cette réunion a eu lieu après la diffusion d’un mémo, vu par l’AFP, expliquant que la Commission pour l’efficacité gouvernementale (DOGE), pilotée par Elon Musk, allait imposer « une réduction importante » du nombre de salariés et de programmes du MCC.
Le MCC a été créé par le président républicain George W. Bush en 2004 afin d’aider les pays qui respectent les standards de Washington en matière de démocratie, la gouvernance ou l’économie libérale. L’institution, qui est intervenue en Afrique mais pas seulement, bénéficiait depuis d’un large soutien des élus des deux partis.
Concurrence chinoise
Depuis sa création, le MCC a investi un total de 17 milliards de dollars, avec de nombreux projets en cours, par exemple un demi-milliard en Zambie afin de développer routes, systèmes d’irrigation et réseau électrique. L’investissement dans les infrastructures pour les pays en développement est vu comme un vaste champ d’influence pour les puissances mondiales, et la Chine s’implique fortement à ce propos, particulièrement en Afrique.
Pékin est le premier partenaire commercial du continent africain, avec 167,8 milliards de dollars d’échanges bilatéraux au premier semestre 2024, selon les médias officiels chinois, et le président Xi Jinping a affirmé vouloir continuer à investir.
Sous la présidence de Joe Biden, les Etats-Unis avaient affirmé qu’ils ne pouvaient assumer de telles dépenses publiques, mais avaient défendu un modèle qui respecte la gouvernance des Etats africains.
Donald Trump, partisan d’un retour à l’isolationnisme, pratique une diplomatie transactionnelle et s’est montré peu intéressé par l’Afrique subsaharienne et les aides publiques à l’étranger qui ne bénéficient pas directement aux Etats-Unis.
Son gouvernement a ainsi déjà largement démantelé l’Usaid, agence américaine d’aide au développement, qui était jusqu’en 2024 l’un des tout premiers bailleurs de l’aide humanitaire dans le monde.
Quatre exceptions
« Nous ne faisons pas d’aide humanitaire, a insisté auprès de l’AFP l’employée du MCC, qui n’a pas voulu donner son nom, afin de se protéger. Nous construisons en réalité un terrain favorable à l’investissement privé dans des économies étrangères. » « C’est étrange, si nous sommes inquiets de l’influence de la Chine dans le monde, de vouloir fermer le MCC, qui construit de grandes infrastructures qui s’opposent à l’influence de la Chine », a-t-elle encore ajouté. Selon elle, son institution va informer vendredi les pays concernés que les accords d’investissements s’achèveront dans les quarante jours.
Ce n’est qu’après une négociation avec les équipes d’Elon Musk au DOGE que le Millennium Challenge Corporation a été autorisé à bénéficier d’extensions pour quatre pays. Au Népal, en Mongolie et au Sénégal, le MCC disposera de trois mois pour sécuriser les chantiers en cours, sans forcément pouvoir les achever. En Côte d’Ivoire, où un chantier routier arrive bientôt à son terme, le MCC dispose d’un délai un peu plus long. Scellé en 2022 malgré des manifestations, le projet népalais d’un demi-milliard de dollars doit notamment améliorer le réseau routier de ce voisin de la Chine.
Cette fermeture abrupte a été dénoncée par ONE, une ONG de lutte contre la pauvreté, fondée par le chanteur de U2, Bono. « MCC défend une approche innovante et entrepreneuriale de l’aide au développement, qui tient les gouvernements responsables et combat de manière efficace les influences étrangères néfastes, comme celle de la Chine », a écrit sa directrice pour l’Amérique du Nord, Elizabeth Hoffman.
Économie
Mali : Lancement du premier Salon international de l’entrepreneuriat de l’AES à Bamako
Le Mali ouvre mardi 18 novembre à Bamako la première édition du Salon international de l’entrepreneuriat de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Le Salon de l’entrepreneuriat de l’AES se tient jusqu’au 21 novembre à Bamako, qui met l’accent sur l’auto-emploi et la formation professionnelle dans une région où une grande partie de la jeunesse évolue en dehors du marché formel.
Le Salon se déroulera sur l’esplanade du Stade du 26-Mars, sous la coordination du ministère de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Près de cinq mille participants sont annoncés, avec une affluence quotidienne estimée à environ mille cinq cents visiteurs.
Il s’agit de la première manifestation de ce type organisée dans le cadre de la Confédération de l’AES, qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Le programme prévoit des panels thématiques, des ateliers pratiques, une exposition de projets et une compétition de plans d’affaires autour du thème « L’entrepreneuriat, facteur d’intégration et de développement économique des pays de l’AES ».
Le contexte dans lequel s’ouvre le salon occupe une place centrale. Dans ces trois pays, la majorité de la population est jeune et s’insère surtout dans l’économie informelle. Les données de l’Organisation internationale du travail indiquent un chômage officiel des 15-24 ans d’environ 4 % au Mali, 8 % au Burkina Faso et inférieur à 1 % au Niger, des taux qui traduisent surtout la faible proportion d’emplois formels et la prédominance d’activités de subsistance. Beaucoup de jeunes n’ont pas accès à une formation technique qualifiante, ce qui limite leur insertion dans des secteurs plus productifs.
Les estimations de la Banque mondiale montrent qu’au Mali, la part des jeunes n’étant ni en emploi, ni en études, ni en formation se situe autour de vingt-six pour cent au début des années 2020, un niveau comparable aux moyennes régionales. Les trois pays de l’AES figurent également parmi ceux où la majorité de la main-d’œuvre ne dispose pas de qualification professionnelle formelle, selon plusieurs rapports internationaux.
Les organisateurs présentent le salon comme un lieu d’échanges et d’opportunités, destiné à rapprocher entrepreneurs, structures d’accompagnement, administrations sectorielles et investisseurs. Les rencontres prévues doivent permettre de mettre en valeur des initiatives locales dans l’agro-transformation, l’artisanat, le numérique, les services et les activités à faible empreinte environnementale. Des délégations de pays voisins sont attendues pour participer aux discussions dédiées à l’intégration économique et au développement des petites et moyennes entreprises.
Le rendez-vous de Bamako ambitionne ainsi de devenir un cadre régional dédié à l’innovation et à l’entrepreneuriat, dans un environnement où l’auto-emploi et la formation professionnelle sont régulièrement présentés comme des voies prioritaires pour renforcer l’insertion des jeunes.
Source : https://fr.apanews.net/business/bamako-premier-salon-international-de-lentrepreneuriat-de-laes/
Économie
Sénégal : La production pétrolière de Sangomar dépasse les 47 millions de barils
La montée en puissance des projets Sangomar et GTA a dopé les exportations sénégalaises et réduit le déficit commercial de plus de 730 milliards FCFA en 2024.
Le champ pétrolier de Sangomar a produit 47,09 millions de barils depuis son entrée en service en juin 2024, tandis que le projet gazier GTA (Grand Tortue Ahmeyim) a exporté 2,18 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) en treize cargaisons, selon les données publiées par le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines.
Un moteur pour les exportations
La production de Sangomar, commercialisée à hauteur de 46,07 millions de barils répartis sur 48 cargaisons, a généré en 2024 des ventes estimées à 464,6 milliards FCFA, ont précisé les autorités sénégalaises. Ces exportations ont contribué à une hausse de 21,3 % des ventes extérieures du pays, selon la « Note d’analyse du commerce extérieur » de juillet 2025.
Pour le seul mois d’octobre 2025, trois cargaisons — SAN046, SAN047 et SAN048 — ont été chargées pour un volume total de 2,92 millions de barils.
Le gaz naturel liquéfié, nouvel atout stratégique
Le projet GTA, dont le premier puits a été ouvert fin décembre 2024, a débuté la production de GNL le 9 février 2025. Au 31 octobre, le volume cumulé atteint 2,31 millions de mètres cubes standard, dont 2,18 millions commercialisés à travers treize cargaisons.
Durant le mois d’octobre, trois cargaisons supplémentaires ont été livrées (GTA-2025-011 à GTA-2025-013), représentant 0,5 million de mètres cubes. Le projet a également produit 0,89 million de barils de condensat, dont 0,71 million déjà exporté.
Un effet immédiat sur la balance commerciale
L’exploitation des hydrocarbures a permis au Sénégal d’alléger sensiblement son déficit commercial, passé de 3 983,9 milliards FCFA en 2023 à 3 252,3 milliards en 2024, soit une amélioration de 731,5 milliards FCFA.
Les exportations totales se sont établies à 3 909,1 milliards FCFA contre 3 223,9 milliards un an plus tôt, portées par le pétrole brut, l’or (588,5 milliards FCFA) et les produits pétroliers raffinés (791,9 milliards FCFA).
Les ventes vers l’Europe et l’Asie ont fortement progressé, respectivement de 34,1 % et 47,2 %, stimulées par la demande en hydrocarbures et produits miniers. Les importations, quant à elles, ont légèrement reculé de 0,6 %, à 7 161,4 milliards FCFA, sous l’effet d’une baisse des achats de pétrole brut et de la chute des prix mondiaux.
Vers une transformation structurelle
Selon le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, ces performances confirment la transformation structurelle de l’économie sénégalaise, désormais positionnée parmi les nouveaux producteurs d’hydrocarbures d’Afrique de l’Ouest.
À l’échelle régionale, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a également enregistré une amélioration de ses comptes extérieurs, avec un déficit courant ramené à 6,3 % du PIB en 2024 contre 9,6 % l’année précédente.
Économie
Sénégal : Le gouvernement annonce une baisse prochaine des prix de l’énergie
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a annoncé une réduction prochaine des tarifs de l’électricité, du carburant et du gaz. Cette décision s’inscrit dans une volonté d’alléger le coût de la vie et de renforcer la stabilité sociale dans un contexte de hausse du pouvoir d’achat difficile pour de nombreux ménages.
Lors de la cérémonie d’installation du Comité de pilotage du Pacte national de stabilité sociale, le chef du gouvernement a précisé qu’une commission inter-ministérielle travaille depuis plusieurs mois sur cette question. « Les prix de l’énergie seront revus à la baisse dans les jours à venir », a-t-il déclaré, tout en soulignant que cette mesure découle d’un travail préparatoire engagé depuis huit mois par le ministère de l’Énergie et ses partenaires.
Cette annonce intervient à un moment où la grogne monte chez les consommateurs, particulièrement autour du système prépayé d’électricité « Woyofal », accusé de facturations excessives. Les associations de défense des consommateurs réclamaient depuis plusieurs semaines une révision des tarifs.

Le gouvernement justifie cette orientation par la montée en puissance des productions nationales de pétrole et de gaz, issues notamment des projets Sangomar et GTA (Grand Tortue Ahmeyim). En septembre 2025, trois cargaisons issues du champ Sangomar ont déjà été exportées, représentant près de 2,9 millions de barils, tandis que la production annuelle attendue s’élève désormais à 34,5 millions de barils. Deux cargaisons de gaz naturel liquéfié ont également quitté les côtes sénégalaises, soit environ 336 000 m³.
Ces résultats marquent une étape importante pour le Sénégal, qui ambitionne de devenir un acteur énergétique majeur en Afrique de l’Ouest. Pour Ousmane Sonko, il s’agit désormais de traduire cette richesse en retombées concrètes pour les citoyens : « Nos ressources doivent servir à améliorer le quotidien des Sénégalais », a-t-il insisté.
Reste à connaître le calendrier précis et l’ampleur réelle de cette baisse des prix, qui suscite déjà de fortes attentes au sein de la population. Pour beaucoup, cette décision pourrait constituer un premier test de la capacité du gouvernement à transformer la manne pétrolière et gazière en bénéfice social durable.
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