Politique
Afrique du Sud : Volodymyr Zelensky invité pour une visite d’Etat à Johannesburg

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé vendredi qu’il allait accueillir « prochainement » son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour une visite d’Etat, et plaidé pour un processus « qui implique toutes les parties », quelques jours après des discussions américano-russes sans l’Ukraine.
La date reste à déterminer mais les deux chefs d’Etat ont « convenu de la nécessité urgente d’un processus de paix inclusif qui implique toutes les parties à la recherche d’une solution au conflit », a ajouté M. Ramaphosa dans un bref message publié sur X.
« L’Afrique du Sud reste déterminée à soutenir le processus de dialogue entre la Russie et l’Ukraine », assure M. Ramaphosa, à la proximité jusqu’ici revendiquée avec Moscou, alors que Russes et Américains ont commencé à discuter cette semaine d’un règlement du conflit en Ukraine, sans y convier cette dernière.
L’Afrique du Sud préside en ce moment le G20 et accueille à ce titre jusqu’à vendredi soir une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres à Johannesburg, prélude au sommet du G20 prévu en novembre dans la même ville, le premier sur le continent africain.
La réunion de cette semaine intervient dans une période fortes tensions avec les Etat-Unis, qui ont décidé de ne pas y participer. Washington et Pretoria affichent de nombreuses divergences sur des dossiers tels que la guerre en Ukraine, la guerre à Gaza ou la récente loi sud-africaine sur l’expropriation de terres, dénoncée par Donald Trump qui a en représailles coupé toute aide financière à l’Afrique du Sud.
Un programme « anti-américain »
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a justifié son absence du G20 en accusant le gouvernement hôte d’avoir un programme « anti-américain » et de vouloir « utiliser » le sommet pour le promouvoir, notamment en matière de « diversité » et de « changement climatique ».
L’échange entre Volodymyr Zelensky et Cyril Ramaphosa semble dater de jeudi. Le président ukrainien l’avait « remercié » sur les réseaux sociaux pour « le soutien de l’Afrique du Sud à la souveraineté et à l’intégralité territoriale de l’Ukraine ». « Il est important que nos pays partagent la même position: rien à propos de l’Ukraine sans l’Ukraine », avait-il ajouté.
Le président sud-africain a annoncé jeudi avoir tenu des discussions bilatérales notamment avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. En octobre, Cyril Ramaphosa avait qualifié la Russie d’« allié cher » et d’« ami précieux ».
Pressé de questions jeudi par les nombreux médias russes à sa descente de l’estrade sur les liens entre l’Afrique du Sud et la Russie, Cyril Ramaphosa a dit avoir « des relations avec beaucoup de pays dans le monde ». « Il apparaît que la Russie est l’un d’entre eux, la Grande-Bretagne en est un autre, la France aussi », a-t-il énuméré.
Son ministre des Affaires étrangères Ronald Lomala doit prononcer à 14h45 locales (12h45 GMT) le discours de clôture de cette réunion, après une série de réunions bilatérales avec ses homologues russe, chinois et allemand, a détaillé son porte-parole Chrispin Phiri.
Interrogé sur les liens entre Pretoria et l’Europe, qui ont chacun fait l’objet de salves de critiques américaines depuis l’investiture de Donald Trump il y a un mois, le porte-parole a simplement répondu à quelques médias: « On partage des valeurs communes et, quand elles sont attaquées, on les défend ensemble. »
Politique
Madagascar : Le président Rajoelina dénonce une tentative de coup d’Etat

À Antananarivo, des jeunes artistes, entrepreneurs et étudiants se mobilisent contre le pouvoir. Inspirés par d’autres mouvements à travers le monde, ils affrontent les forces de l’ordre dans les rues, tandis que le président malgache dénonce des manipulations politiques et des cyberattaques.
Dans un studio de musique transformé en quartier général, de jeunes Malgaches se préparent avant chaque manifestation. Eau, sérum physiologique, masques… tout est prêt pour faire face aux gaz lacrymogènes.
Ces manifestants, souvent artistes, freelanceurs ou étudiants, appartiennent à une Génération Z ultra-connectée, qui s’inspire des mobilisations ailleurs dans le monde, notamment au Népal.
« Grâce aux réseaux sociaux, on comprend qu’on peut agir. On est une génération TikTok, mais on peut changer les choses », explique Annah Rahajason, étudiante et organisatrice d’événements.
Dans les rues d’Antananarivo, les affrontements avec les forces de l’ordre se durcissent : jets de pierres contre tirs de gaz lacrymogènes.
Face à la contestation, le président Andry Rajoelina a réagi dans une vidéo diffusée sur Facebook. Il accuse les manifestants d’être manipulés par des opposants politiques, et évoque des cyberattaques menées par des « robots » pour déstabiliser le pays. Il affirme également qu’un complot viserait les installations électriques du pays, impliquant, selon lui, des employés soudoyés de la société Jirama.
Le chef de l’État a terminé son intervention en affirmant avoir été élu pour gouverner pendant cinq ans, tout en appelant au dialogue.
Politique
Côte d’Ivoire : La marche du Front commun PPA-CI/PDCI-RDA reportée au 11 octobre

La marche du Front commun PPA-CI/PDCI-RDA, regroupant les deux principaux partis de l’opposition ivoirienne, initialement prévue ce samedi 4 octobre 2025, est reportée au 11 octobre 2025 dans un contexte électoral tendu.
La préfecture d’Abidjan a pris un arrêté, le 2 octobre 2025, portant « interdiction de la marche du Front commun PPA-CI/PDCI-RDA du samedi 4 octobre 2025 ». Cette décision a amené le Front commun à trouver une autre date, le 11 octobre, qui se situe dans la période de la campagne électorale, fixée du 10 au 23 octobre 2025 .
Michel Gbagbo, député de Yopougon, et cadre du PPA-CI, a déclaré le week-end dernier que cette marche vise à dénoncer le rejet de la candidature des différents leaders de l’opposition, dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, M. Affi N’Guessan, et à appeler à la mise en place des conditions d’une élection inclusive, démocratique et apaisée.
A la suite d’une réunion du Conseil national de sécurité (CNS), tenue vendredi sous la présidence de Alassane Ouattara, le Conseil a rappelé que conformément à l’article 138 de la Constitution les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours et s’imposent à tous.
« Par conséquent, toute contestation des décisions du Conseil constitutionnel, de quelque nature qu’elle soit, est illégale et expose ses auteurs aux sanctions prévues par la loi », prévient le Conseil national de sécurité.
À cet égard, les ministres en charge de la Justice et de la Sécurité ont été instruits à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires pour maintenir l’ordre et la sécurité, y compris l’interdiction des meetings et manifestations publiques visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel.
Le CNS note que « depuis la publication, le 8 septembre 2025, par le Conseil constitutionnel, de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle, plusieurs individus, dont des responsables politiques, tiennent des propos à caractère xénophobe, haineux et subversif » pouvant troubler l’ordre public.
Le lundi 8 septembre 2025, le Conseil constitutionnel de la République de Côte d’Ivoire, le juge du scrutin présidentiel, a publié la liste définitive des candidatures à l’élection présidentielle prévue pour le samedi 25 octobre 2025.
Sur 60 dossiers de candidature, le Conseil constitutionnel a déclaré recevables cinq candidats pour ces joutes électorales. Parmi les cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, figurent Jean-Louis Billon, Simone Ehivet et Alassane Ouattara.
Source : https://fr.apanews.net/cote-divoire/rci-la-marche-de-lopposition-reportee-au-11-octobre/
Politique
Maroc : Le collectif de la «GenZ 212» précise ses revendications

Les revendications de la « GenZ 212 » se précisent. Ce collectif de jeunes Marocains réclament une réforme de l’éducation et du système de santé. Dans un communiqué diffusé la nuit dernière, il demande désormais la dissolution du gouvernement et en appelle au Roi.
C’est la première fois que le mouvement interpelle directement Mohammed VI, sous la forme d’une publication qui lui est adressée officiellement, écrit notre correspondant au Maroc, Matthias Raynal. Jusqu’ici, le mouvement se contentait de demander l’intervention du roi à travers des slogans, lors des manifestations. La « GenZ 212 » (comme l’indicatif téléphonique du Maroc) a rappelé à plusieurs reprises son attachement aux institutions et son patriotisme. La colère qui s’exprime depuis samedi dernier dans la rue vise le gouvernement et son chef Aziz Akhannouch.
L’exécutif disposé au « dialogue »
Il a pris la parole hier pour la première fois depuis le début des manifestations. Une intervention très courte, lors du Conseil des ministres. Aziz Akhannouch est apparu feuilles à la main, il a lu un texte, assurant que l’exécutif est « disposé à dialoguer ». Le communiqué de la « GenZ 212 » sonne comme une réponse cinglante à cette intervention. S’adressant au roi, le collectif demande la dissolution du gouvernement qui a échoué « à protéger les droits constitutionnels des Marocains et à répondre à leurs revendications sociales ».
Hier, les manifestations de la « GenZ 212 » n’ont pas connu de débordement majeur. Après les violences meurtrières de la mercredi soir qui ont fait trois morts parmi les protestataires et des destructions importantes, le mouvement a rappelé son rejet de toute forme « de vandalisme ou d’émeute ». De nouvelles manifestations devraient avoir lieu ce soir et confirmer – ou non – cette accalmie.
Appel au calme de l’UE
L’Union européenne a appelé, vendredi 3 octobre, « toutes les parties prenantes à maintenir le calme » dans le pays. « Nous reconnaissons l’importance de la participation des jeunes à la vie publique », a déclaré par ailleurs, un porte-parole de la Commission, Anouar El Anouni.
Le royaume, qui coorganisera la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, a engagé de vastes chantiers d’infrastructures: construction de nouveaux stades, extension du réseau à grande vitesse et modernisation de plusieurs aéroports, écrit l’AFP. « Nous voulons des hôpitaux, pas seulement des stades », ont répété, jeudi 2 octobre, des jeunes à Rabat, un slogan porté depuis le début de leur mobilisation. Des centaines d’autres ont défilé à Casablanca et Agadir tenant le même discours.