Société
Mali : Le journaliste Seydou Oumar Traoré condamné à six mois de prison ferme
Le journaliste malien Seydou Oumar Traoré, directeur général de Radio Baoulé, a été condamné ce lundi à six mois de prison ferme et à une amende d’un million de francs CFA. Le tribunal du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité l’a reconnu coupable d’offense à un chef d’État étranger, en l’occurrence le président de la Guinée, à travers des propos tenus dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Dans cette séquence largement relayée en ligne, le journaliste Seydou Oumar Traoré abordait les liens supposés entre les autorités guinéennes et des groupes armés opérant dans la région sahélo-saharienne. Ce qui lui a valu une condamnation à six mois de prison. Selon l’accusation, ses déclarations portent atteinte à l’image d’un dirigeant étranger, ce qui constitue une infraction au Code pénal malien.
Seydou Oumar Traoré avait été interpellé le 25 mai 2025 à son arrivée à l’aéroport international Modibo Keïta de Bamako, de retour d’une mission à Kidal en compagnie d’une délégation officielle incluant le ministre de la Défense. Il avait ensuite été placé en détention, une décision confirmée par le parquet quelques jours plus tard.
Ce n’est pas la première fois que le journaliste est confronté à la justice. En novembre 2020, il avait déjà été incarcéré provisoirement pour des propos jugés critiques à l’égard du système judiciaire malien lors d’une émission radiophonique. L’affaire avait alors suscité une vive réaction au sein de la presse nationale.
Cette nouvelle condamnation intervient dans un contexte de durcissement des autorités maliennes à l’égard des contenus jugés subversifs ou nuisibles à la diplomatie. Ces derniers mois, Bamako a multiplié les mises en garde contre la désinformation et les propos perçus comme portant atteinte à l’ordre public.
Seydou Oumar Traoré, qui s’est montré favorable au pouvoir de transition depuis 2021, avait été régulièrement associé à des événements officiels et à la couverture médiatique des activités gouvernementales.