Politique
Algérie : Dix ans de prison requis en appel contre l’écrivain Boualem Sansal
Le Parquet a requis 10 ans de réclusion à l’encontre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, lors d’une audience devant la Cour d’appel d’Alger. Boualem Sansal a été condamné le 27 mars à 5 ans de prison, en première instance, notamment pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. L’écrivain fait l’objet d’une lutte diplomatique entre l’Algérie et la France.
Son cas est depuis des mois au cœur d’une profonde crise diplomatique entre l’Algérie et la France. À Alger, Boualem Sansal était jugé ce mardi en appel.
La Cour d’appel d’Alger a, ce matin, à l’issue d’une audience d’une vingtaine de minutes, requis 10 ans contre l’auteur franco-algérien et un million de dinars d’amende, soit un peu plus de 6 600 euros. C’est déjà ce qu’avait requis le 20 mars dernier le parquet du tribunal de Dar El Beida en première instance. Boualem Sansal avait finalement écopé de 5 ans de prison ferme et de 500 000 dinars d’amende.
Selon le site d’informations Casabah Tribune, le procureur a estimé ce matin que l’écrivain « n’a jamais été reconnaissant envers son pays » lui qui, a-t-il rappelé, est né, a grandi, étudié, travaillé et a été soigné en Algérie.
Boualem Sansal a notamment été condamné en première instance d’atteinte à l’intégrité du territoire algérien. En cause, ses propos tenus dans un média français d’extrême-droite, dans lequel il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
Le verdict doit être rendu le 1er juillet
Interrogé sur ses déclarations, Boualem Sansal, qui s’est présenté ce matin sans avocat, s’est défendu, selon l’AFP : « La France a créé les frontières de l’Algérie. Mais, heureusement, après l’indépendance, l’Union africaine a décrété que ces frontières héritées de la colonisation étaient intangibles. »
L’auteur qui a également fait part de son étonnement quant à ses poursuites : « La Constitution décrète la liberté d’expression et on fait un procès pour de la littérature. Où est-ce qu’on va comme ça ? », a-t-il lancé.
Le verdict doit être rendu le 1er juillet prochain. Ses proches espèrent maintenant une grâce présidentielle. Ils ont coché le 5 juillet, date de la fête de l’indépendance algérienne.