Société
Ghana : 80 millions de dollars pour refonder l’école sur un modèle durable
Avec un taux d’abandon au primaire passé de 7% en 2018 à 9,5% en 2023, le Ghana fait face à un défi éducatif majeur. Pour inverser cette tendance préoccupante, le gouvernement lance des réformes structurelles appuyées par des partenariats stratégiques.
Le Ghana a officialisé le jeudi 29 mai la signature d’un accord de partenariat à 80 millions USD avec SCALE (System Change Architecture for Learning and Equity), une initiative multipartite qui vise à impulser des changements systémiques durables au sein des systèmes éducatifs. Pourvu par des acteurs privés et le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), ce financement soutient le programme GALOP (Ghana Accountability for Learning Outcomes Project), dont l’objectif est d’améliorer la qualité et l’équité de l’éducation nationale.
« En Côte d’Ivoire et au Ghana, environ 1,56 million d’enfants travaillent dans des plantations familiales de cacao. Pourtant, lorsque ces enfants bénéficient d’un accès prioritaire à l’éducation dans ces régions, les résultats à long terme sont positifs » a illustré Haruna Iddrisu, ministre ghanéen de l’Éducation.
L’abandon scolaire demeure un problème structurel en Afrique, aggravé par les coûts indirects de la scolarité (uniformes, transport, repas, etc.) et la pression économique qui poussent de nombreux enfants vers le travail, surtout dans les zones rurales. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), plus d’un tiers des enfants travailleurs ne sont pas scolarisés. Le Ghana mise sur un renforcement de l’enseignement de base pour inverser cette tendance.
Si les modalités précises d’allocation des fonds n’ont pas été précisées, ce partenariat s’inscrit dans une plus large dynamique de réformes. Depuis 2017, le programme « Free SHS » garantit un accès gratuit au secondaire à des milliers de jeunes ghanéens. Le projet « Communities of Excellence » lancé en 2022 accompagne des écoles pilotes dans le développement des compétences des enseignants et l’accroissement de l’implication des communautés locales.
Le succès de cette nouvelle initiative dépendra de la coordination entre les autorités publiques et les partenaires techniques, ainsi que de la transparence et de la rigueur dans la mise en œuvre à l’échelle nationale. Ces efforts sont essentiels pour transformer durablement le système éducatif ghanéen et répondre aux enjeux sociaux et économiques liés à l’éducation.