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Mauritanie : Fermeture d’une zone frontalière sensible près de Tindouf

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Les autorités mauritaniennes ont déclaré la zone de Lebriga, proche de la frontière algérienne et des camps de Tindouf, « interdite aux civils ». Cette mesure à la fois sécuritaire et politique, vise notamment les membres du polisario.

La Mauritanie a franchi un nouveau pas dans sa stratégie de sécurisation des frontières nord-est en décidant de fermer la région de Lebriga aux civils. Située à la lisière du territoire algérien, à proximité immédiate des camps de Tindouf, cette zone a été déclarée « interdite » par l’armée mauritanienne, selon des sources médiatiques locales. Cette décision intervient quelques jours après l’arrestation de trafiquants impliqués dans un réseau de drogue transfrontalier, impliquant des membres du polisario ainsi que des ressortissants mauritaniens.

Contexte sécuritaire et signaux politiques

Derrière cette annonce, se dessine une volonté claire de Nouakchott de reprendre le contrôle de portions entières de son territoire longtemps livrées aux trafics et à l’ombre des frontières. Le commandement militaire a justifié la mesure par la nécessité de « contenir les conséquences du chaos sécuritaire » et de mettre fin aux activités illicites, notamment la contrebande organisée.

Lebriga constitue en effet un point de passage entre l’Algérie et la Mauritanie. Cette zone désertique a vu se développer des réseaux dont les activités oscillent entre économie informelle, criminalité organisée et flux plus opaques liés à des groupes armés.

Le moment choisi n’est pas anodin. L’annonce de la fermeture intervient en parallèle d’un échange entre le ministre mauritanien de la Défense, Hanana Ould Sidi, et l’ambassadeur algérien à Nouakchott, Amine Said, le jeudi 22 mai. Officiellement, il s’agissait de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine de la défense, mais ce timing laisse entrevoir d’autres messages plus subtils adressés à Alger et à la direction du polisario, dont les camps de Tindouf restent un foyer de tension latent.

Ce n’est pas la première initiative de ce type. Dès janvier 2021, le gouvernement mauritanien avait décrété la création d’une « zone de défense sensible » dans le nord du pays. S’en sont suivies des manœuvres militaires dans la région de Tiris Zemmour, l’installation de nouveaux radars à Zouerate, et l’ouverture d’un centre de contrôle aérien à F’derik.

Face à la montée des menaces sécuritaires au Sahel et à l’enchevêtrement croissant des enjeux géopolitiques, la Mauritanie semble déterminée à affirmer sa souveraineté sur ses confins.

Il convient de souligner que l’agence de presse russe Sputnik a rapporté que la Mauritanie a procédé non seulement à l’interdiction de la zone de Lebriga aux civils, mais à la fermeture de toute sa frontière nord avec l’Algérie.

Source : https://fr.hespress.com/425533-mauritanie-fermeture-dune-zone-frontaliere-sensible-pres-de-tindouf.html

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