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Économie

Afrique : Quels impacts des taxes américaines sur les transferts de fonds à l’étranger ?

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La taxe concerne aussi bien les migrants en situation illégale que ceux disposant des statuts légaux divers. Les pays africains qui seraient les plus touchés par la nouvelle mesure fiscale sont ceux qui reçoivent des envois de fonds significatifs depuis les USA comme le Nigeria, l’Egypte et le Kenya.

La proposition de législateurs américains visant à imposer une taxe de 5% sur les transferts de fonds effectués par les particuliers à l’étranger risque d’avoir des conséquences négatives sur l’Afrique, qui reçoit chaque année environ 13 milliards de dollars des migrants installés aux Etats-Unis, ainsi que sur les start-up africaines spécialisées dans cette activité.

Cette taxe fait partie d’un projet de loi plus vaste sur les réductions d’impôts et les coupes budgétaires, connu sous l’appellation de « The Big and Beautiful Bill ».

Adopté le jeudi 22 mai par la Chambre des représentants, le texte voulu par le président Donald Trump sera désormais soumis au Sénat. Il doit, en somme, permettre au locataire de la Maison Blanche de concrétiser certaines promesses de sa campagne électorale, dont l’extension des gigantesques crédits d’impôt datant de son premier mandat.

Selon les analyses, une prolongation de ces crédits impôt pourrait accroître le déficit de l’Etat fédéral de 2000 milliards à 4000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.

Pour compenser une partie de ce creusement du déficit, les républicains ont prévu non seulement d’importantes coupes dans certaines dépenses publiques comme l’assurance santé « Medicaid » et le programme public d’aide alimentaire « Snap », mais aussi une taxe de 5% sur les transferts d’argent effectués par des particuliers à l’étranger. Les citoyens américains ne seront pas concernés par cette taxe, qui touchera uniquement les 46 millions de travailleurs migrants installés aux Etats-Unis.

L’impact est important, car il concerne les personnes qui se trouvent dans le pays sans autorisation légale, ainsi que celles qui ont des statuts légaux divers allant des détenteurs de la carte de résident permanent (Green Card) aux personnes titulaires de divers types de permis de travail. Et c’est là que le bât blesse, car le coup pourrait être particulièrement dur dans les pays africains qui reçoivent des transferts de fonds significatifs depuis les Etats-Unis.

La première puissance économique mondiale accueille plus de 2 millions de migrants africains et reste l’un des plus grands couloirs d’envois de fonds vers le continent, avec une contribution annuelle estimée à 13 milliards de dollars. Les premiers récipiendaires de ces envois de fonds en 2021 étaient le Nigeria (5,7 milliards de dollars), l’Egypte (1,8 milliard de dollars) et le Kenya (1,2 milliard de dollars), selon les dernières statistiques disponibles.

Des moyens existent pour contourner la taxe 

Vu que la taxe de 5% sera payée par l’expéditeur, de nombreux migrants africains vivant aux Etats-Unis pourraient être contraints de réduire le montant ou la fréquence de leurs transferts, ce qui affecterait la valeur totale des transferts vers les pays d’origine.

Les start-up africaines spécialisées dans les envois de fonds des migrants telles que Lemfi, NALA, Kuda et Moniepoint, qui offrent des alternatives plus rapides, moins chères et plus conviviales que les géants traditionnels des transferts transfrontaliers d’argent, risquent également de pâtir de la nouvelle législation américaine.

« Si la loi est adoptée telle quelle, nous prévoyons plus de difficultés pour les prestataires ayant des clients sans papiers », ont souligné les analystes de la banque britannique Barclays dans une note adressée à ses clients.

« En attendant le résultat final, les plus grandes difficultés pourraient être ressenties via les canaux de paiement en espèces/au détail. Des complexités et des dépenses supplémentaires frapperaient ce secteur », ont-ils ajouté, notant que « les exigences du projet de loi semblent conçues non seulement pour générer des revenus grâce à la taxe d’accise, mais aussi pour obliger tous les prestataires de transferts d’argent à vérifier et à signaler le statut de citoyenneté de leurs clients ».

Certains experts estiment cependant que les migrants pourraient trouver des moyens efficaces pour contourner la taxe sur les transferts de fonds à l’étranger.

« Certains expéditeurs trouveraient des moyens d’envoyer de l’argent différemment, via des canaux non autorisés », a déclaré Manuel Orozco, directeur du programme « Migration, envois de fonds et développement » au sein du think tank américain Inter-American Dialogue.

Selon lui, les cryptomonnaies pourraient être l’un des « canaux non autorisés » que ces migrants pourraient utiliser pour éviter d’être ponctionnés par le gouvernement américain. Coin Center, un centre de défense des cryptoactifs, a souligné de son côté que les portefeuilles de cryptomonnaies auto-hébergés seraient en dehors du champ d’application du projet de loi, étant donné qu’ils ne sont pas considérés comme des fournisseurs de transferts de fonds.

Source : https://www.agenceecofin.com/actualites/2305-128636-taxe-americaine-sur-les-transferts-de-fonds-a-l-etranger-quels-impacts-sur-l-afrique

Économie

Mali : Lancement du premier Salon international de l’entrepreneuriat de l’AES à Bamako

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Le Mali ouvre mardi 18 novembre à Bamako la première édition du Salon international de l’entrepreneuriat de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Le Salon de l’entrepreneuriat de l’AES se tient jusqu’au 21 novembre à Bamako, qui met l’accent sur l’auto-emploi et la formation professionnelle dans une région où une grande partie de la jeunesse évolue en dehors du marché formel.

Le Salon se déroulera sur l’esplanade du Stade du 26-Mars, sous la coordination du ministère de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Près de cinq mille participants sont annoncés, avec une affluence quotidienne estimée à environ mille cinq cents visiteurs.

Il s’agit de la première manifestation de ce type organisée dans le cadre de la Confédération de l’AES, qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

Le programme prévoit des panels thématiques, des ateliers pratiques, une exposition de projets et une compétition de plans d’affaires autour du thème « L’entrepreneuriat, facteur d’intégration et de développement économique des pays de l’AES ».

Le contexte dans lequel s’ouvre le salon occupe une place centrale. Dans ces trois pays, la majorité de la population est jeune et s’insère surtout dans l’économie informelle. Les données de l’Organisation internationale du travail indiquent un chômage officiel des 15-24 ans d’environ 4 % au Mali, 8 % au Burkina Faso et inférieur à 1 % au Niger, des taux qui traduisent surtout la faible proportion d’emplois formels et la prédominance d’activités de subsistance. Beaucoup de jeunes n’ont pas accès à une formation technique qualifiante, ce qui limite leur insertion dans des secteurs plus productifs.

Les estimations de la Banque mondiale montrent qu’au Mali, la part des jeunes n’étant ni en emploi, ni en études, ni en formation se situe autour de vingt-six pour cent au début des années 2020, un niveau comparable aux moyennes régionales. Les trois pays de l’AES figurent également parmi ceux où la majorité de la main-d’œuvre ne dispose pas de qualification professionnelle formelle, selon plusieurs rapports internationaux.

Les organisateurs présentent le salon comme un lieu d’échanges et d’opportunités, destiné à rapprocher entrepreneurs, structures d’accompagnement, administrations sectorielles et investisseurs. Les rencontres prévues doivent permettre de mettre en valeur des initiatives locales dans l’agro-transformation, l’artisanat, le numérique, les services et les activités à faible empreinte environnementale. Des délégations de pays voisins sont attendues pour participer aux discussions dédiées à l’intégration économique et au développement des petites et moyennes entreprises.

Le rendez-vous de Bamako ambitionne ainsi de devenir un cadre régional dédié à l’innovation et à l’entrepreneuriat, dans un environnement où l’auto-emploi et la formation professionnelle sont régulièrement présentés comme des voies prioritaires pour renforcer l’insertion des jeunes.

Source : https://fr.apanews.net/business/bamako-premier-salon-international-de-lentrepreneuriat-de-laes/

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Économie

Sénégal : La production pétrolière de Sangomar dépasse les 47 millions de barils

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La montée en puissance des projets Sangomar et GTA a dopé les exportations sénégalaises et réduit le déficit commercial de plus de 730 milliards FCFA en 2024.

Le champ pétrolier de Sangomar a produit 47,09 millions de barils depuis son entrée en service en juin 2024, tandis que le projet gazier GTA (Grand Tortue Ahmeyim) a exporté 2,18 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) en treize cargaisons, selon les données publiées par le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines.

Un moteur pour les exportations

La production de Sangomar, commercialisée à hauteur de 46,07 millions de barils répartis sur 48 cargaisons, a généré en 2024 des ventes estimées à 464,6 milliards FCFA, ont précisé les autorités sénégalaises. Ces exportations ont contribué à une hausse de 21,3 % des ventes extérieures du pays, selon la « Note d’analyse du commerce extérieur » de juillet 2025.

Pour le seul mois d’octobre 2025, trois cargaisons — SAN046, SAN047 et SAN048 — ont été chargées pour un volume total de 2,92 millions de barils.

Le gaz naturel liquéfié, nouvel atout stratégique

Le projet GTA, dont le premier puits a été ouvert fin décembre 2024, a débuté la production de GNL le 9 février 2025. Au 31 octobre, le volume cumulé atteint 2,31 millions de mètres cubes standard, dont 2,18 millions commercialisés à travers treize cargaisons.

Durant le mois d’octobre, trois cargaisons supplémentaires ont été livrées (GTA-2025-011 à GTA-2025-013), représentant 0,5 million de mètres cubes. Le projet a également produit 0,89 million de barils de condensat, dont 0,71 million déjà exporté.

Un effet immédiat sur la balance commerciale

L’exploitation des hydrocarbures a permis au Sénégal d’alléger sensiblement son déficit commercial, passé de 3 983,9 milliards FCFA en 2023 à 3 252,3 milliards en 2024, soit une amélioration de 731,5 milliards FCFA.

Les exportations totales se sont établies à 3 909,1 milliards FCFA contre 3 223,9 milliards un an plus tôt, portées par le pétrole brut, l’or (588,5 milliards FCFA) et les produits pétroliers raffinés (791,9 milliards FCFA).

Les ventes vers l’Europe et l’Asie ont fortement progressé, respectivement de 34,1 % et 47,2 %, stimulées par la demande en hydrocarbures et produits miniers. Les importations, quant à elles, ont légèrement reculé de 0,6 %, à 7 161,4 milliards FCFA, sous l’effet d’une baisse des achats de pétrole brut et de la chute des prix mondiaux.

Vers une transformation structurelle

Selon le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, ces performances confirment la transformation structurelle de l’économie sénégalaise, désormais positionnée parmi les nouveaux producteurs d’hydrocarbures d’Afrique de l’Ouest.

À l’échelle régionale, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a également enregistré une amélioration de ses comptes extérieurs, avec un déficit courant ramené à 6,3 % du PIB en 2024 contre 9,6 % l’année précédente.

Source : https://fr.apanews.net/news/senegal-la-production-petroliere-de-sangomar-depasse-47-millions-de-barils/

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Économie

Sénégal : Le gouvernement annonce une baisse prochaine des prix de l’énergie

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Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a annoncé une réduction prochaine des tarifs de l’électricité, du carburant et du gaz. Cette décision s’inscrit dans une volonté d’alléger le coût de la vie et de renforcer la stabilité sociale dans un contexte de hausse du pouvoir d’achat difficile pour de nombreux ménages.

Lors de la cérémonie d’installation du Comité de pilotage du Pacte national de stabilité sociale, le chef du gouvernement a précisé qu’une commission inter-ministérielle travaille depuis plusieurs mois sur cette question. « Les prix de l’énergie seront revus à la baisse dans les jours à venir », a-t-il déclaré, tout en soulignant que cette mesure découle d’un travail préparatoire engagé depuis huit mois par le ministère de l’Énergie et ses partenaires.

Cette annonce intervient à un moment où la grogne monte chez les consommateurs, particulièrement autour du système prépayé d’électricité « Woyofal », accusé de facturations excessives. Les associations de défense des consommateurs réclamaient depuis plusieurs semaines une révision des tarifs.

Le gouvernement justifie cette orientation par la montée en puissance des productions nationales de pétrole et de gaz, issues notamment des projets Sangomar et GTA (Grand Tortue Ahmeyim). En septembre 2025, trois cargaisons issues du champ Sangomar ont déjà été exportées, représentant près de 2,9 millions de barils, tandis que la production annuelle attendue s’élève désormais à 34,5 millions de barils. Deux cargaisons de gaz naturel liquéfié ont également quitté les côtes sénégalaises, soit environ 336 000 m³.

Ces résultats marquent une étape importante pour le Sénégal, qui ambitionne de devenir un acteur énergétique majeur en Afrique de l’Ouest. Pour Ousmane Sonko, il s’agit désormais de traduire cette richesse en retombées concrètes pour les citoyens : « Nos ressources doivent servir à améliorer le quotidien des Sénégalais », a-t-il insisté.

Reste à connaître le calendrier précis et l’ampleur réelle de cette baisse des prix, qui suscite déjà de fortes attentes au sein de la population. Pour beaucoup, cette décision pourrait constituer un premier test de la capacité du gouvernement à transformer la manne pétrolière et gazière en bénéfice social durable.

Source : https://teranganews.sn/2025/10/senegal-le-gouvernement-annonce-une-baisse-prochaine-des-prix-de-lenergie/

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