Politique
RD Congo : Le Sénat approuve la levée de l’immunité de l’ancien président Joseph Kabila
Le Sénat de la République démocratique du Congo a voté massivement, jeudi soir, en faveur de la levée de l’immunité de l’ancien président Joseph Kabila, dans le cadre d’une enquête sur ses liens présumés avec le groupe rebelle M23.
Kabila est recherché en RDC pour des crimes contre l’humanité présumés, notamment pour avoir soutenu l’insurrection dans l’est du pays et joué un rôle dans le massacre de civils et de membres du personnel. Les autorités congolaises ont également entrepris de suspendre son parti politique et de saisir les avoirs de ses dirigeants.
L’ex-président, qui nie toute connexion avec le M23, a quitté le pouvoir en 2018 après près de 20 ans à la tête du pays, cédant sous la pression des manifestations. Il a quitté la RDC fin 2023 et réside principalement en Afrique du Sud depuis.
La décision du Sénat a été prise à bulletin secret, avec 88 voix pour et 5 contre la levée de son immunité.
Depuis plusieurs semaines, Joseph Kabila menace de rentrer au Congo pour contribuer à la résolution de la crise dans l’est, où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, contrôlent désormais de vastes portions du territoire.
Un retour de Kabila en RDC pourrait compliquer les efforts visant à mettre fin à la rébellion dans l’est du pays, une région riche en minerais stratégiques, que l’administration du président américain Donald Trump souhaite exploiter.
Washington pousse pour la signature, cet été, d’un accord de paix entre les parties, accompagné de contrats miniers destinés à attirer des milliards de dollars d’investissements occidentaux dans la région, a déclaré Massad Boulos, conseiller principal du président Trump pour l’Afrique, à l’agence Reuters plus tôt ce mois-ci.
Joseph Kabila était arrivé au pouvoir en 2001, après l’assassinat de son père. Il avait refusé de quitter la présidence à l’expiration de son dernier mandat en 2016, provoquant des manifestations sanglantes, avant de finalement accepter de se retirer à la suite de l’élection de 2018.