Société
Congo : L’ONG African Parks reconnaît des «violations des droits humains»
L’ONG de conservation de la nature African Parks est dans la tourmente. Basée à Johannesburg et présente dans 13 pays, notamment au Tchad, au Bénin ou encore en République démocratique du Congo (RDC), elle est connue pour sa gestion de parcs nationaux africains, en accord avec les gouvernements, dans des zones souvent dangereuses. Accusée de violation des droits humains en République du Congo, elle a bien dû admettre jeudi 8 mai, suite à la conduite d’une enquête par un cabinet indépendant, qu’une partie de ces accusations était avérée.
L’organisation a reconnu que « dans certains cas, des violations des droits humains ont été commises », sans plus de précisions sur les cas en question. « Nous regrettons profondément la douleur et la souffrance causées aux victimes », poursuit-elle dans un communiqué.
Les accusations sont graves. En effet, des membres du peuple Baka affirment que les rangers d’African Parks leur ont fait subir des violences, des tortures et même des viols, dans le cadre de leur mission de protection du parc national d’Odzala-Kokoua, qu’ils gèrent, depuis 15 ans, en accord avec le gouvernement de Brazzaville.
Ces victimes sont soutenues par l’organisation Survival International qui avait également alerté, il y a plusieurs années, sur les atteintes aux droits de l’homme, dans le bassin du Congo, par des éco-gardes liés à des projets financés par le WWF qui a, depuis, changé ses pratiques.
African Parks affirme désormais prendre les mesures nécessaires, reconnaissant des « défaillances ».
Ce n’est pas la première fois que l’ONG – longtemps présidée par le prince Harry qui siège toujours à son Conseil d’administration – est critiquée pour son modèle de conservation de la nature, qualifié de « forteresse », très exclusif pour les populations locales.