Politique
Soudan : Une conférence des ministres à Londres pour mettre fin à la « catastrophe humanitaire »
L’objectif de cette réunion de 14 ministres, mardi, est de mobiliser la communauté internationale. Depuis le 15 avril 2023, le conflit oppose le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, chef de l’armée, et son ancien adjoint Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide.
La guerre, qui a éclaté le 15 avril 2023, y oppose le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, chef de l’armée de ce pays d’Afrique du Nord-Est, et son ancien adjoint Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Elle a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 13 millions de déplacés et réfugiés, plongeant le pays de 50 millions d’habitants dans une crise humanitaire majeure, selon l’ONU, qui s’alarme également de la famine qui s’y répand.
« Deux ans, c’est beaucoup trop long – la guerre brutale au Soudan a dévasté la vie de millions de personnes – et pourtant, une grande partie du monde continue de détourner le regard », a déploré le ministre des affaires étrangères britannique, David Lammy, quelques heures avant l’ouverture de la conférence. « Les belligérants ont fait preuve d’un mépris effroyable pour la population civile du Soudan », a-t-il dénoncé. Plus de 30 millions de personnes ont « désespérément besoin d’aide », selon le ministère des affaires étrangères britannique.
La conférence, coorganisée par le Royaume-Uni, l’Union européenne, l’Allemagne, la France et l’Union africaine, va réunir des ministres de 14 pays, dont l’Arabie saoudite et les Etats-Unis, selon le Foreign Office. Elle vise à « convenir d’une voie à suivre pour mettre fin aux souffrances » de la population, a souligné David Lammy.
« La pire crise humanitaire dans le monde »
Le gouvernement soudanais n’a pas été invité et a protesté pour cela auprès du Royaume-Uni, l’accusant de mettre sur un pied d’égalité l’Etat soudanais, « souverain et membre des Nations unies depuis 1956 », et les FSR, « une milice terroriste qui commet des génocides et des crimes contre l’humanité ».
L’armée contrôle le nord et l’est du Soudan, tandis que les FSR dominent une partie du Sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, dans l’ouest du pays. Les deux camps sont accusés d’exactions et d’atrocités.