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Rwanda : Commémoration du 31e anniversaire du génocide dans un contexte de tension

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Comme chaque année depuis 31 ans, la journée du 7 avril est consacrée à la commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda, au sacrifice des dix Casques bleus belges tandis que l’association Ibuka, qui rassemble Rwandais et Belges dans un même travail de mémoire, organise une marche du souvenir au départ du palais de Justice de Bruxelles.

Cette année cependant, l’amertume des relations difficiles entre Kigali et Bruxelles pèsera sur la sérénité des cérémonies : un colloque consacré à la mémoire du génocide au Rwanda a été annulé par la Ville de Liège, une journée de réflexion a été supprimée par la Chambre des représentants. Les relations diplomatiques entre la Belgique et le Rwanda sont au plus bas et les récents propos du président Kagame sont d’une virulence extrême à l’égard d’un pays qui fut cependant le premier à reconnaître ses responsabilités et à présenter officiellement ses excuses. Dépassant la rupture de la coopération officielle, la rancune va jusqu’à interdire aux associations rwandaises de recevoir des fonds venus de Belgique, envoyés par des ONG ou des associations privées. Sont ainsi pénalisés les intermédiaires locaux mais surtout les bénéficiaires d’une solidarité qui ne s’est jamais démentie. La guerre qui ravage l’est du Congo se trouve au cœur de la rupture : les autorités belges dénoncent l’implication du Rwanda aux côtés des rebelles du M23 et les membres de la diaspora des deux pays activent leurs relais respectifs, à tel point qu’en ce jour consacré au souvenir, des cortèges différents, ceux des Rwandais, ceux des Congolais, risquent de se croiser à Bruxelles.

La réalité, c’est que les Tutsis du Rwanda ont été les victimes d’un génocide qui a emporté un million des leurs, mais que les populations de l’est du Congo, qui ont vu se succéder les guerres, les rébellions et, jusqu’aujourd’hui, les atrocités et les pillages des ressources, ont souvent été sacrifiées au nom d’enjeux sécuritaires et économiques qui les dépassent. Quant aux Belges, piégés par leur passé colonial et les erreurs de jugement commises naguère, il ne leur reste pas d’autre choix que l’humilité et… une solidarité obstinée, avec les populations plus qu’avec leurs dirigeants.

Source : https://www.lesoir.be/667108/article/2025-04-06/la-commemoration-du-genocide-des-tutsis-du-rwanda-marquee-par-lamertume

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