Politique
Nigeria : Le gouvernement défend le projet d’autoroute Lagos-Calabar malgré les critiques
Cela fait un an que les travaux ont été lancés, nécessitant la démolition de la plage de Landmarck, l’un des rares espaces de loisir de la ville de Lagos. Le coût de ce projet pharamineux, les conditions opaques de l’attribution de ce marché, les destructions qu’il nécessite, sont autant de points de crispation. Cette fois, c’est l’ancien président Olusegun Obasanjo qui a lancé la charge contre une initiative qu’il juge « coûteuse » et « corrompue ».
Avec cette méga-autoroute de près de 700 km, qui traversera 9 états nigérians, le président Bola Tinubu espère laisser un héritage durable au Nigeria.
Mais pour l’ancien chef de l’État Olusegun Obasanjo, il s’agit au contraire d’un « exemple typique de gaspillage, de corruption et de priorité mal placée ». Le coût de cet axe qui comptera 10 voies de circulation de chaque côté, et une voie ferrée au milieu, est chiffré à minimum 13 milliards de dollars. Or, l’ex-président Olusegun Obasanjo estime qu’il aurait d’abord fallu envisager de réhabiliter l’ancienne route côtière Lagos-Calabar avant de se lancer dans un nouveau projet contesté.
La semaine dernière, des Nigérians de la diaspora ont manifesté dans la ville de Houston, aux États-Unis, pour tenter de sauver 250 millions de dollars d’investissement pour le développement d’un terrain à la sortie de Lagos. Sauf que leurs propriétés sont désormais menacées par le tracé de la super-autoroute. Ces investisseurs de la diaspora et leurs partenaires américains ont regretté que le gouvernement nigérian ne fasse pas plus d’efforts pour garantir un environnement propice aux investissements étrangers dans leur pays.