Politique
Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam menacé de destitution de son poste de Président du PDCI-RDA
Le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, est visé par une assignation en destitution pour violation des statuts du parti. Une requête déposée par des militants qui pourrait plonger le parti dans une période d’instabilité politique à l’approche des élections de 2025.
Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) traverse une crise interne sans précédent. Quatre secrétaires de section du parti, Messieurs Boua Kamenan Joseph, Zeregbe Tiemoko Vincent, Essoh Late Demes et Yapo Abbe Kouao Lucien, ont déposé une assignation en référé devant le Tribunal de Première Instance d’Abidjan, demandant la destitution immédiate de Tidjane Thiam de son poste de Président du parti.
La requête, déposée ce 18 février 2025 et dont Linfodrome a reçu copie, met en lumière des questions cruciales concernant l’éligibilité de Thiam à la tête du PDCI-RDA, notamment en ce qui concerne sa nationalité et son respect des statuts du parti.
Les faits à l’origine de la crise
Selon les requérants, Tidjane Thiam, actuel Président du PDCI-RDA, aurait violé les statuts du parti en postulant pour la présidence sans remplir les critères d’éligibilité requis. En effet, l’article 41 des statuts du PDCI-RDA stipule clairement que le candidat à la présidence du parti doit être de nationalité ivoirienne et avoir été membre du Bureau Politique pendant au moins dix ans. Or, les requérants affirment que Thiam ne remplissait pas ces conditions lors de son élection en décembre 2023.
Le tribunal de première instance d’Abidjan devra trancher cette affaire le 27 février 2025
Le 7 février 2025, l’ancien CEO du Crédit Suisse et candidat du vieux parti à la prochaine élection présidentielle a annoncé avoir déposé sa demande de libération de sa nationalité française, ce qui lui permettra d’être exclusivement de nationalité ivoirienne au moment de l’élection, une condition d’éligibilité. Une annonce qui a suscité de vives réactions en dehors et au sein du parti, notamment parce qu’elle soulève des questions sur la nationalité sous laquelle THIAM a postulé pour la présidence du PDCI-RDA en 2023.
Une violation des statuts du parti ?
Les requérants soutiennent que la démarche de président du parti constitue une violation flagrante de l’article 41 des statuts du PDCI-RDA, qui exige que le candidat à la présidence soit de nationalité ivoirienne. Ils soulignent que l’emploi du verbe « doit » dans les statuts du parti indique une obligation incontournable, sans possibilité d’alternative. Selon eux, en confiant la présidence du parti à Thiam, les membres du PDCI-RDA ont été induits en erreur, car ils pensaient qu’il remplissait toutes les conditions requises.
En outre, les requérants estiment que la démarche de Thiam porte gravement atteinte à l’unité du parti et à ses intérêts, en violation de l’article 110 du Règlement Intérieur du PDCI-RDA. Ils demandent donc sa destitution immédiate, arguant que sa présence à la tête du parti est illégitime et préjudiciable à l’avenir de la formation politique.