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Côte d’Ivoire : Un travailleur sur deux victime de harcèlement en milieu professionnel

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En Côte d’Ivoire, plus d’un travailleur sur deux est confronté à des violences ou du harcèlement sur son lieu de travail. C’est ce que révèle une étude récente de l’École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (Ensea), qui met en lumière l’ampleur du phénomène. Derrière ce chiffre, ce sont des réalités souvent passées sous silence : pressions psychologiques, abus de pouvoir, harcèlement sexuel. 

À la sortie de l’université, Mireille décroche son premier emploi dans une entreprise de la place. Mais sa joie sera de courte durée : l’un de ses supérieurs hiérarchiques jette son dévolu sur elle. Malgré son refus d’entrer dans son jeu, il insiste et la harcèle pendant plusieurs mois.

« Il m’a fait des attouchements et a tenu des propos déplacés vis-à-vis de ma personne. Je n’appréciais pas, mais face à son statut, j’avais du mal à réagir. J’avais peur que cela ait des répercussions sur mon travail et ma carrière », témoigne-t-elle.

Un travailleur sur deux victime de harcèlement

Ne supportant plus la situation, Mireille finit par quitter son emploi. Comme elle, plus d’un travailleur sur deux en Côte d’Ivoire déclare avoir été victime de violences ou de harcèlement au travail. L’étude de l’École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (Ensea) met en évidence des abus psychologiques, mais aussi du harcèlement sexuel. Face à ce fléau, l’ONG Akwaba Moussa accompagne les entreprises pour tenter d’y mettre un terme.

« Nous avons mis en place plusieurs procédures pour mettre en confiance les victimes et protéger celles qui se confient. Il y a aussi une phase de sensibilisation pour expliquer ce qu’est le harcèlement sexuel, car beaucoup ignorent que certains de leurs actes ou remarques en relèvent », explique Maureen Grisot, directrice exécutive d’Akwaba Moussa.

En Côte d’Ivoire, la loi prévoit une peine d’un à trois ans de prison et une amende de 360 000 à 1 000 000 de francs CFA en cas de harcèlement en milieu professionnel. Mais sur le terrain, les victimes hésitent encore à porter plainte, notamment par crainte de représailles.

Source : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250218-c%C3%B4te-d-ivoire-une-enqu%C3%AAte-r%C3%A9v%C3%A8le-l-ampleur-des-violences-sexuelles-au-travail

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