Politique
Sommet UA : Mahmoud Ali Youssouf élu à la tête de la Commission de l’Union africaine
Peu de chefs de la diplomatie peuvent se prévaloir d’une telle longévité : le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères depuis 2005, a été élu samedi à la tête de la Commission de l’Union africaine.
Il va occuper la plus haute fonction de l’organisation continentale, avec le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) qui menace de déstabiliser toute la région, un Soudan en guerre et un nouveau président américain qui vient de sabrer dans l’aide internationale. L’homme de 59 ans, au front dégarni et aux fines lunettes, faisait figure d’outsider face à l’opposant historique kényan Raila Odinga, qui avait multiplié les déplacements et s’était affiché avec les chefs d’Etats du continent.
Mais beaucoup d’observateurs des arcanes de l’organisation panafricaine ont loué les « compétences » et la campagne à bas bruit de ce diplomate de carrière, francophone, arabophone et anglophone, très proche du président de Djibouti Ismaïl Omar Guelleh. Il succède au Tchadien Moussa Faki Mahamat, arrivé au terme de ses deux mandats. Le poste de président de la Commission, qui était cette fois réservé à un représentant de l’Afrique de l’Est, est stratégique puisqu’il est le chef exécutif de l’UA.
L’élection à vote secret s’est faite à la majorité des deux tiers des Etats membres ayant le droit de vote. Il entame ses fonctions au un moment où le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), avec le groupe armé M23 qui mène une offensive avec l’armée rwandaise, menace d’engendrer un conflit régional. Le diplomate vétéran, qui a notamment été ambassadeur en Egypte, devra également gérer la guerre qui ravage le Soudan depuis avril 2023.