Politique

Soudan : Le front civil Taqaddum divisé après plusieurs tentatives de médiation

Publié

le

Au Soudan, la coalition Taqaddum se déchire, a-t-elle annoncée lundi 10 février. Ce rassemblement de politiques, syndicalistes et défenseurs des droits humains était la plus large coalition de civils opposés à la guerre au Soudan. Elle s’était imposée comme un interlocuteur non armé et neutre, dans le conflit opposant le général de l’armée Abdel Fattah al-Burhan et le général Hemedti, chef des paramilitaires FSR. Mais la rivalité entre les deux belligérants a finalement eu raison de la coalition civile, qui s’est scindée en deux.

Fondée officiellement en octobre 2023, soit six mois après le début de la guerre des généraux, ce n’est qu’en 2024 que la Coordination des forces civiles démocratiques Taqaddum s’est impliquée publiquement dans l’effort de paix au Soudan.

Elle a alors tenu une conférence en Éthiopie voisine. Pendant quatre jours s’y sont réunis les 600 membres de Taqaddum, issus des 18 États du Soudan, afin de former « le plus large front civil, pour mettre fin à la guerre et obtenir la paix ».

Creuser un sillon vers la paix

Dirigée par l’ancien Premier ministre Abdallah Hamdok, cette grande coalition comprend au moment de sa création des partis politiques, des syndicats et des militants pacifiques du Soudan et de sa diaspora. Un objectif commun : creuser un sillon vers la paix pour instaurer un pouvoir civil.

Peu après sa naissance, Taqaddum décroche une invitation à Paris pour la conférence humanitaire sur le Soudan, et il y a deux mois, elle était à une table ronde en Suisse, selon le média Africa Intelligence.

Fracture

Mais en début de semaine, la coalition se fracture en deux mouvements en raison de « deux visions opposées sur la question de la formation d’un gouvernement » parallèle dans les zones contrôlées par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a indiqué un communiqué. Une faction soutient un gouvernement favorable au chef des FSR, Hemedti.

Désormais, chacun des deux mouvements aura une structure « politique et organisationnelle séparée », et opérera sous un nouveau nom. « Chaque partie agira en accord avec sa propre vision de la guerre, des moyens d’y mettre fin, de parvenir à une paix globale et durable et d’établir un régime civil et démocratique », poursuit la déclaration. Cela signe ainsi la dissolution de Taqaddum.

L’armée soudanaise, qui contrôle le gouvernement, accuse Abdallah Hamdok d’être une façade politique pour les paramilitaires.

Source : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250212-soudan-le-front-civil-taqaddum-se-d%C3%A9chire-apr%C3%A8s-des-mois-de-tentatives-de-m%C3%A9diation-dans-la-guerre

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières actualités

Quitter la version mobile