Société
Tchad: Les anciens employés des bases françaises réclament une aide financière
Plus de 400 ex-employés des différentes bases militaires françaises dénoncent le mauvais paiement de leurs droits sociaux et le manque des mesures d’accompagnement après le départ de l’armée française du pays. Ces ex-salariés ont travaillé sur place pendant des années et demandent aujourd’hui aux autorités tchadiennes un accompagnement financier et de l’aide pour une réinsertion professionnelle. Ils ont tenu une assemblée générale lundi 3 février.
Ils assurent avoir travaillé des dizaines d’années aux services sanitaires, maintenance et autres des bases françaises de Faya, Abéché et Adji Kossei, et attendent désormais des mesures d’accompagnement.
François Narom, père tchadien de 11 enfants, a travaillé comme lavandier pendant 37 ans. « Je ne suis pas satisfait. Ce n’est pas de leur faute, parce que c’est notre gouvernement qui les a renvoyés et ils disent qu’ils n’ont pas encore le budget exact pour nous payer », rapporte-t-il.
Certains ex-employés ont reçu cinq mois de salaire comme mesures d’accompagnement en plus des droits sociaux. D’autres n’ont rien eu. C’est le cas d’Etienne Djimadoum au service Eau et environnement. « J’en ai des ras-le-bol en fait, parce qu’on nous a cassés et on n’a pas reçu les cinq mois tandis que d’autres les ont reçu ! », s’exclame-t-il.
Travailler pour le gouvernement tchadien
Mbaitoubam Bruno, secrétaire général de la cellule syndicale des travailleurs de l’économat, plaide pour l’intervention des autorités tchadiennes.
« C’est difficile pour nous. Nous voulons un accompagnement financier déjà, pour faire face à nos charges. Dans un deuxième temps, si on peut avoir une réinsertion professionnelle dans les structures étatiques ou l’appareil étatique afin que nous puissions continuer, parce que vous allez trouver toutes les compétences au niveau de la base. Et ces hommes et ces femmes sont aujourd’hui disposées à travailler pour le gouvernement tchadien. »
Selon plusieurs sources auprès des autorités tchadiennes, les démarches sont en cours pour d’éventuelles prises en charge de ces ex-employés.