Société
RD Congo : Lancement d’une collecte de don du sang pour aider les soldats
En République démocratique du Congo (RDC), les autorités ont lancé leur campagne de don de sang pour aider les militaires de l’armée congolaise au combat dans l’est du pays contre le groupe armé du M23 et l’armée rwandaise. Deux grandes tentes ont été installées au Palais du Peuple, le Parlement, pour cette collecte de sang qui doit durer quatre jours.
Sous une grand tente blanche, à Kinshasa, une vingtaine de personnes assisent sur des chaises en plastique attendent pour donner leur sang. Mais avant cela, le docteur Egide Kalinda procède à un examen rapide.
« Nous devons nous assurer que la personne est en bonne santé, donc nous prenons la tension artérielle, la pulsation, et nous posons certaines questions pour savoir s’il n’y a pas une pathologie chronique, et si tout va bien. Ensuite, on l’envoie au prélèvement », explique-t-il.
Les donneurs sont ensuite allongés sur des transats. Une aiguille plantée dans l’avant bras, Grace Ngolo – une poche de sang posé sur le ventre – serre et desserre frénétiquement le poing, pour activer la circulation sanguine. « Je n’ai pas de famille là-bas, mais la famille, c’est la RDC. Je ne peux pas accepter de garder mon sang avec moi alors qu’il y a des militaires qui sont en train de mourir à cause d’hémorragies. Nous avons accepté de venir en tant que patriotes. »
Patriotes
Les donneurs sont principalement de jeunes hommes. Serah Malonda, est une des rares femmes. Médecin, elle s’est laissée convaincre par son grand frère.
« En étant médecin, cela ne suffit pas, mais étant conscientisée en tant que patriote, je voulais venir donner mon sang et sauver au moins une vie. Il a dit que les gens pour qui nous donnons ce sang, ces sacrifices, ils ont tout abandonné ici pour aller se battre et nous défendre. C’est un prix qu’on ne pourra pas payer pour eux », confie-t-elle.
Les autorités espèrent ainsi collecter 5 000 poches de sang à l’issue de cette campagne de don.
« Catastrophe de santé publique » à Goma
A l’est du pays, Goma fait quant à elle face à un autre enjeu sanitaire de taille : la situation dans la ville va bientôt constituer une « urgence de santé publique ». C’est l’alerte lancée par le chef de l’Africa CDC, Jean Kaseya. Dans une lettre adressées aux dirigeants africains vendredi 31 janvier, il met en garde sur les conséquences de cette nouvelle guerre, dans une ville de 2 millions d’habitants, dont un million de déplacés jusqu’à récemment.
« Cette nouvelle guerre peut nous conduire vers une catastrophe de santé publique inimaginable. Goma, c’est la plus grande densité au monde et c’est une cité qui n’a pas d’infrastructures médicales en place, donc la population n’a pas accès aux services de base comme l’eau, l’hygiène, les toilettes et même l’électricité », rapporte-t-il.
« Le virus du mpox a muté pour devenir le variant MB qui tue aujourd’hui et qui est sexuellement transmissible. C’est une grosse erreur de sous-estimer ces enjeux. Nous avons même des vaccins mpox qui sont venus du Japon : trois millions de doses que nous avons voulu envoyer à Goma. Mais aujourd’hui, à cause de l’insécurité, nous ne pouvons pas envoyer ce vaccin », poursuit-il.