Mozambique : L’UE dénonce des irrégularités lors du scrutin controversé d’octobre

Les observateurs de l’Union européenne (UE) ont dénoncé, dans leur rapport final publié jeudi 30 janvier, des cas de manipulation des résultats et des indices de bourrage d’urnes en faveur du parti au pouvoir, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), lors du scrutin très disputé d’octobre 2024 au Mozambique. « Le processus de comptabilisation était lourd et inefficace, les observateurs de l’UE signalant l’invalidation délibérée de votes de l’opposition, des cas de modification frauduleuse des résultats en faveur du parti au pouvoir, des indices de bourrage d’urnes et des cas d’électeurs absents des listes de leur bureau de vote », précise le rapport.

Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite. Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente. Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr. En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ». https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/31/au-mozambique-les-observateurs-de-l-ue-pointent-des-irregularites-lors-du-scrutin-controverse-d-octobre_6525080_3212.htmlLe vote a été suivi par des semaines de troubles qui ont fait plus de 300 morts, les forces de sécurité réprimant violemment les manifestations appelées par le principal leader de l’opposition, Venancio Mondlane, le chef du parti Podemos, pour dénoncer des fraudes électorales. Le président Daniel Chapo, candidat du Frelimo, parti au pouvoir depuis près de cinquante ans dans ce pays pauvre mais riche en gaz, a pris ses fonctions mi-janvier après avoir été déclaré vainqueur avec 65 % des voix par les autorités électorales.Le rapport final de la mission d’observation électorale de l’UE relève plusieurs irrégularités lors du scrutin. « Bien que la mission d’observation électorale n’ait pas observé de défaillances systématiques pendant le vote, la phase de dépouillement a manqué de transparence et de garanties suffisantes pour assurer l’intégrité du comptage », est-il précisé.

Revoir l’ensemble de l’administration électoraleLa mission a « observé plusieurs cas de manipulation des résultats au niveau des districts », notant des écarts significatifs dans les totaux « toujours en faveur du parti au pouvoir ». Elle accuse, par ailleurs, les forces de sécurité d’avoir réprimé avec « brutalité » les manifestations à l’appel de Venancio Mondlane.

Le rapport cite un bilan de l’ONG locale Plataforma Decide : mi-janvier, environ 314 personnes ont été tuées par balles dans les violences postélectorales, plus de 630 personnes ont été blessées et 4 230 ont été arrêtées. Parmi ses recommandations, la mission appelle en priorité à revoir l’ensemble de l’administration électorale pour améliorer son intégrité et son impartialité.

Venancio Mondlane a quitté le Mozambique, fin octobre, à la suite de l’assassinat de son avocat et est revenu quelques jours avant l’investiture de Daniel Chapo le 15 janvier. L’opposant a attiré de larges foules lors de ses apparitions publiques depuis son retour et a donné trois mois au gouvernement pour accepter des « conditions préalables » à sa coopération, avant d’envisager les prochaines étapes.

Sour