Politique
Togo : La jeunesse entame ses trois jours de mobilisation contre le pouvoir

Un fort dispositif policier quadrillait plusieurs quartiers de la capitale togolaise Lomé, ce jeudi 26 juin 2025, après la dispersion de quelques groupes de manifestants contre le pouvoir.
Des pneus et des barricades de bois brûlaient dans certaines rues de la capitale où de nombreux commerces étaient restés fermés, ce jeudi 26 juin 2025. Les manifestants, réunis parfois par dizaines dans certains quartiers, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes.
Les manifestations sont rares au Togo ces dernières années mais il s’agit du deuxième appel de la société civile et d’influenceurs à descendre dans la rue ce mois-ci. Ils protestent contre des arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité ou encore la réforme constitutionnelle qui permet à Faure Gnassingbé, 59 ans, de consolider son pouvoir.
« J’ai décidé de tout fermer aujourd’hui en soutien aux manifestations déclenchées pour libérer notre pays, car trop, c’est trop. Nous voulons le changement », a expliqué à l’AFP, Hélène, une commerçante du quartier de Hedzranawoé.
Faure Gnassingbé est président depuis 2005, après avoir succédé à son père qui a dirigé le pays d’une main de fer durant trente-huit ans. Avec la nouvelle Constitution, le pays a basculé l’an dernier dans un régime parlementaire dont l’actuel président occupe la plus haute fonction, sans limitation de mandat.
Des précédentes manifestations en 2017
En 2017 déjà, des milliers de Togolais étaient sortis dans la rue pour exiger des réformes constitutionnelles dont le retour à la Constitution de 1992, qui prévoit un maximum de deux mandats présidentiels mais aussi pour réclamer plus de moyens pour vivre dans un contexte économique difficile. Des marches pacifistes ont été organisées par une coalition de quatorze partis d’opposition, violemment réprimées.
« Aujourd’hui, la différence avec 2017 vient du fait que ce ne sont plus les politiques qui appellent au soulèvement, comme au temps du Parti national panafricain (PNP) de Tipki Atchadam mais des jeunes togolais eux-mêmes. Tout le pays est concerné », explique à TV5Monde Sylvestre Kokou Béni, journaliste à Lomé et actuel secrétaire général du patronat de la presse togolaise.
Et cette nouvelle contestation vient notamment de jeunes influenceurs de la diaspora togolaise dont l’artiste Zaga Bambo qui réside en France. Il publie régulièrement des contenus sur son TikTok dénonçant la politique de Faure Gnassingbé et la répression contre les manifestants.
De nouvelles manifestations organisées
La semaine dernière, Aamron, un rappeur togolais critique du pouvoir dont l’arrestation fin mai avait été l’un des déclencheurs des manifestations, a été libéré de l’hôpital psychiatrique où il avait été interné. Les 5 et 6 juin, des manifestants, majoritairement jeunes, étaient descendus dans la rue et une cinquantaine d’arrestations avaient été signalées par les autorités.
La plupart avaient ensuite été libérés mais Amnesty avait dénoncé des cas de « torture » sur des manifestants. Le gouvernement avait répondu ne pas avoir été saisi de tels cas.
« Les pouvoirs publics ont pris soin de rappeler qu’à ce stade, aucune saisine – avec l’identification des organisateurs des manifestations – n’est sur la table des autorités compétentes. Nous sommes face à une volonté manifeste de semer le désordre et le chaos. Les auteurs d’une situation illégale et irrégulière, assumeront leur responsabilité, a prévenu cette semaine le ministre de la réforme du service public, du travail et du dialogue social, Gilbert Bawara. Tout ce qui pourrait faire régresser notre pays et le faire reculer dans son élan de progrès, doit être proscrit et évité ».
De nouvelles manifestations devraient avoir lieu les 27 et 28 juin à Lomé et dans d’autres villes du Togo pour demander « la démission du président Faure Gnassingbé », selon les organisateurs.
Politique
Gabon : Les élections législatives et locales prévues le 27 septembre 2025

Les élections législatives et locales fixées au 27 septembre au Gabon par le ministère de l’intérieur. La révision des listes électorales débute lundi 14 juillet pour s’achever le 12 août au Gabon et dans les représentations diplomatiques du pays.
Cette opération sera supervisée par la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum. Alors que le renouvellement de l’Autorité de contrôle des élections et du référendum interviendra entre le 14 et le 21 juillet.
La campagne pour le premier tour des élections locales et législatives doit se tenir du 17 au 26 septembre.
Ces scrutins s’inscrivent dans le cadre de la mise en place des institutions de la Ve République au Gabon. La première étape majeure a été l’élection présidentielle du 12 avril 2025, remportée par Brice Oligui Nguema, avec plus de 94 %.
Ces rendez-vous mettront fin à la transition que le Gabon a connue après le coup d’Etat contre le régime d’Ali Bongo le 30 août 2023.
Politique
Nigéria : Décès de l’ancien président Muhammadu Buhari à 82 ans

L’ancien président du Nigeria, Muhammadu Buhari, qui a dirigé le pays à deux reprises en tant que chef d’État militaire et président démocratique, est décédé à l’âge de 82 ans, a annoncé dimanche son attaché de presse.
Buhari est décédé alors qu’il recevait des soins dans un hôpital à Londres, au Royaume-Uni, a déclaré son ancien conseiller en médias numériques, Bashir Ahmad, dans un communiqué publié sur le réseau social X dimanche.
« La famille de l’ancien président a annoncé le décès de Muhammadu Buhari cet après-midi dans une clinique à Londres », a écrit Ahmad.
Suite au décès de Buhari, le président du Nigeria, Bola Tinubu, a demandé au vice-président Kashim Shettima de se rendre au Royaume-Uni pour accompagner la dépouille de l’ancien président Buhari.
Drapeaux en berne
Le président Tinubu a également ordonné que tous les drapeaux du pays ouest-africain soient mis en berne alors que la nation pleure la disparition de Buhari.
« Le président Buhari est décédé aujourd’hui (dimanche) à Londres vers 16h30, après une longue maladie », a déclaré Bayo Onanuga, conseiller spécial du président Tinubu pour l’information et la stratégie, dans un communiqué sur X.
« Le président Tinubu a discuté avec Mme Aisha Buhari, la veuve de l’ancien président, et lui a présenté ses sincères condoléances », a ajouté Onanuga.
Buhari a exercé deux mandats consécutifs en tant que président élu du Nigeria, ayant remporté les élections en 2015 et à nouveau en 2019.
Lorsqu’il a été élu en 2015, à sa quatrième tentative, il est devenu le premier candidat de l’opposition à remporter une élection présidentielle.
Il a dirigé la nation la plus peuplée d’Afrique jusqu’en 2023, date à laquelle Bola Tinubu, également membre du All Progressives Congress, lui a succédé.
La présidence de Buhari a été marquée par des assassinats perpétrés par des extrémistes, une économie en chute libre et une corruption galopante.
Il a été confronté à des circonstances similaires lorsqu’il a pris le pouvoir pour la première fois en 1983, à la suite d’un coup d’État militaire.
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a dépêché le vice-président pour ramener son corps de Londres et a ordonné la mise en berne des drapeaux alors que le pays entre dans une période de deuil.
Originaire du nord du Nigeria, majoritairement musulman, M. Buhari, longiligne et austère, a bénéficié d’une vague de bonne volonté à la suite de la colère populaire à l’égard du gouvernement pour être élu président en 2015.
Il s’était engagé à mettre fin aux tueries et à assainir la corruption endémique dans l’une des plus grandes économies et l’un des plus grands producteurs de pétrole du continent.
Toutefois, à la fin de son mandat de huit ans, la bonne volonté à son égard s’est transformée en mécontentement.
De plus en plus de Nigérians sont morts en raison de l’insécurité croissante, tandis que la corruption s’étendait à l’ensemble du gouvernement.
Buhari loué à travers le continent pour sa gouvernance
Leader du second pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 120 millions d’âmes), lePremier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, s’est ému «au nom du Gouvernement et du peuple d’Éthiopie, et a transmis ses condoléances à la famille de Buhari et au Nigéria, les assurant de leur soutien en cette période de deuil».
Le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf (président de la Commission de l’Union Africaine) a loué de son côté «un panafricaniste engagé, défenseur de l’intégration régionale, de la bonne gouvernance, de la paix et de la stabilité». Il a insisté sur la contribution de feu Buhari «aux avancées du continent africain dans différents domaines». La disparition de l’ancien dirigeant et officier nigérian a suscité un grand nombre de réactions de Chefs d’Etat africains d’obédience musulmane.
Président en exercice de la CEDEAO, Julius Maada Bio de la Sierra Leone a présenté ses «sincères condoléances» à la famille du regretté, au Président Tinubu et au peuple nigérian, en déplorant «une perte dévastatrice». Il a signifié sa proximité à l’égard de son homologue Tinubu et l’ensemble du peuple nigérian. Très proche du Président Buhari durant son magistère, Umaro Sissoco Embaló s’est ému autour de la «disparition d’un grand homme d’État, un père pour moi». Et a dit «prier pour qu’Allah l’accueille dans son paradis».
Bassirou Diomaye Faye, dans le même élan, a fait remarquer que feu Buhari, a été un «acteur marquant de la vie politique nigériane et africaine». Il a partagé dans cette optique «ses condoléances avec Bola Ahmed Tinubu, la famille du défunt et le peuple frère du Nigeria». Grand voisin du Nigeria, par la voix de son leader Mahamat Idriss Déby Itno, le Tchad a fait observer que le défunt a été «un aîné bienveillant et un grand homme d’État qui a marqué son temps». Feu Buhari a été d’un soutien déterminant à la Transition politique au Tchad (avril 2021- mai 2024).
Adama Barrow de la Gambie s’est exprimé sur le même sujet «avec un cœur lourd», en adressant ses condoléances à Bola Ahmed Tinubu, à la famille Buhari et au peuple nigérian. L’ex-officier Buhari, à ses yeux, a incarné «fidélité, engagement pour la paix et a joué un rôle pionnier» dans la sous-région ouest-africaine.
Premier leader d’opposition à battre un Président sortant au Nigeria, Muhammadu Buhari a tenté en vain durant ses deux mandats de mener une lutte ferme contre la corruption, diverses insurrections zonales ou encore le phénomène de l’insécurité. Et s’est également efforcé de systématiser la diversification de l’économie nigériane à travers l’agriculture.
Politique
Afrique du Sud : Le président Cyril Ramaphosa suspend le ministre de la police

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a suspendu dimanche le ministre de la police du pays.
Le chef d’état s’est exprimé dans un discours à la nation en annonçant l’ouverture d’une enquête sur les allégations de collusion avec des syndicats criminels.
Ces mesures font suite aux allégations d’un haut responsable de la police de la province de KwaZulu-Natal, le général Nhlanhla Mkhwanazi, selon lesquelles le ministre de la police Senzo Mchunu et le commissaire de police adjoint Shadrack Sibiya auraient interféré dans des enquêtes sensibles.
« Afin que la Commission puisse s’acquitter efficacement de ses fonctions, j’ai décidé de mettre le ministre de la Police, M. Senzo Mchunu, en congé avec effet immédiat. Le ministre s’est engagé à coopérer pleinement avec la Commission pour lui permettre de travailler correctement. J’ai décidé de nommer le professeur Firoz Cachalia comme ministre de la police par intérim », a déclaré Cyril Ramaphosa, Président sud-africain.
Lors d’un point de presse dimanche dernier, Mkhwanazi a également affirmé que Mchunu et Sibiya avaient dissous une unité criminelle cruciale chargée d’enquêter sur les meurtres à motivation politique répétés dans la province, après qu’il ait été révélé que des syndicats du crime étaient derrière ces meurtres.
« La Commission enquêtera sur le rôle des hauts fonctionnaires actuels ou anciens de certaines institutions qui pourraient avoir aidé ou encouragé l’activité criminelle présumée, ou n’avoir pas agi sur la base de renseignements crédibles ou d’avertissements internes, ou avoir bénéficié financièrement ou politiquement des opérations d’un syndicat. Ces institutions sont la police sud-africaine, le parquet national, l’agence de sécurité de l’État, le pouvoir judiciaire et la magistrature, ainsi que les services de police métropolitains de Johannesburg, Ekurhuleni et Tshwane. », a ajouté le Président sud-africain.
L’enquête inclura certaines des agences de lutte contre la criminalité et de justice du pays, notamment l’Autorité nationale des poursuites et l’Agence de sécurité de l’État, a déclaré M. Ramaphosa.
Dimanche, la plupart des partis d’opposition ont critiqué M. Ramaphosa pour ne pas avoir licencié M. Mchunu au lieu de le mettre en congé.
Source : https://fr.africanews.com/2025/07/14/afrique-du-sud-ramaphosa-suspend-le-ministre-de-la-police/