Politique
RD Congo : L’opposant Jean-Marc Kabund lance une « Coalition de la gauche congolaise »

L’ex-secrétaire général du parti présidentiel UDPS et ex-vice-président du parlement veut unir la gauche et propose une rupture avec le pouvoir de Felix Tshisekedi.
C’est sur le coup de 11h passées que Jean-Marc Kabund a fait son entrée dans l’une des salles de cinéma du Shoy Buzz transformée pour accueillir la rencontre de la Coalition des gauches en RDC. L’hymne national congolais a retenti avant que le maître de cérémonie n’égraine le programme devant un public gonflé à bloc par un des animateurs de la coalition.
Initialement annoncé pour 9h40, l’évènement a débuté beaucoup plus tard. Vêtus de T-shirt bleus et blancs et de casquettes estampillés du visage de Jean-Marc Kabund, les militants ont chanté des chansons dans lesquelles ils ont comparé Jean-Marc Kabund au burin qui vient enfoncer le béton faisant ainsi référence à Felix Tshisekedi. Certains dans la salle n’ont pas hésité à comparer Jean-Marc Kabund à François Mitterand expliquant qu’il venait unir toute la gauche congolaise.
« Le pere de la gauche politique congolaise »
Cette coalition compte pour l’instant dix partis politiques, tous de gauche, et plus de 40 associations à but non lucratif ainsi que quelques structures syndicales.
Jean-Marc Kabund qu’on n’a pas beaucoup vu, ni entendu, depuis sa sortie de prison en février dernier s’est montré incisif vis-à-vis de Felix Tshisekedi.
« Cette initiative est une déclaration de guerre à l’ordre ancien. Votre présence ici n’est pas un acte de courtoisie, c’est le signal que vous comprenez la gravité de l’instant et que vous êtes prêts à accompagner cette révolution qui s’annonce. »
Et l’ancien proche du président congolais et président de la Coalition des gauches congolaises (CGC) tient à préciser : « Nous ne sommes pas une énième plateforme dictée par des ambitions personnelles ou des calculs politiciens à court terme.La CGC est l’expression de la rupture radicale avec les pratiques d’un parti qui nous a trop longtemps asservis. »
Rupture et mise en garde
Jean-Marc Kabund en a profité pour rappeler que l’objectif de la CGC n’est pas de succéder au système politique actuel mais de le transformer en profondeur, de ses fondations à son sommet, pour bâtir une République au service de tous les Congolais.
« Face à cette réalité implacable, la solution se conjugue en un seul mot : la rupture. C’est pour répondre à cet impératif catégorique et salvateur de rupture avec ce système d’oppression et pour satisfaire aux besoins d’un système nouveau fondé sur des valeurs essentielles telle que la place prépondérante des hommes et des femmes congolais au cœur du système, la démocratie, la justice sociale, la répartition équitable des richesses du pays, le travail pour tous, l’égalité et la protection de l’environnement que nous nous sommes rapprochés pour créer la coalition de la gauche congolaise. »
Jean-Marc Kabund a été présenté dans la salle comme le seul héritier politique d’Etienne Tshisekedi, fondateur de l’UDPS et père de l’actuel chef de l’Etat congolais. Il en a profité pour lancer à Félix Tshisekedi que « l’heure est grave et ce n’est ni le moment de prêter oreille aux tambourinaires et aux chants de sirène, ni de tergiverser, car notre pays court un danger de balkanisation comme jamais auparavant », faisant ainsi référence à la guerre dans l’est du pays dont une partie est sous le contrôle du M23 depuis le mois de janvier.
La présentation de la CGC s’est clôturée sur les hourras du public après le discours de Jean Marc Kabund.
Politique
Cameroun : L’éventualité d’une candidature du président Paul Biya divise le RDPC

Des ministres et cadres du partis affichent désormais leurs dissensions sur une éventuelle candidature du President Paul Biya pour les elections d’octobre prochain. Si certains considèrent cela comme une tactique de diversion, pour des habitants de la capitale, le pays n’est plus gouverné.
« Je pense que cela peut relever d’une tactique politique au sein du RDPC qui aujourd’hui est en ballottage défavorable »; a expliqué Mr Jean, habitant de Yaoundé.
« Cette bataille démontre à suffire et on pourra dire que le pays n’est pas gouverné parce qu’il noya pas de patron pour taper la main sur la table. Et le mutisme du Président de la République est entrain d’occasionner tout ce désordre »; a indiqué Yves Tuya, uhabitant de Yaoundé.
Une situation inédite que ce parti n’a jamais connu depuis sa création, qui selon les analystes politiques embarrassent les militants et pose le problème de légitimité du RDPC.
« On a le ministre Sadi par exemple qui ne sait trop quoi dire, on a le ministre Jacques Fame Ndongo qui essaye de rassurer, mais en réalité les camerounais ne sont pas dupes par rapport à ça. Et mieux encore, les militants de leur parti ne savent pas à quel sein se vouer. Et ce qui est de plus dangereux dans ce genre de situation c’est que tout repousse sur un seul homme. Et on est à même de se demander quand on est dans ce genre de situation, est-ce que ce genre de parti a encore la légitimité de parler au nom du peuple puisque en leur propre sein, ils sont dans l’incapacité de pouvoir s’entendre et parler d’une même voix ».
Pour l’analyste politique Landry Antanga, il est clair que le parti au pouvoir est desormais au bord de l’implosion au Cameroun car les ténors ont démontrer leurs limites et leur incapacité à préparer la relève. « La cacophonie qu’on ressent au niveau de la maison RDPC ces derniers temps peut-être comprise sur 3 éléments. Le premier élément est l’absence d’une ligne claire. Le deuxième est l’absence d’une relève assumée et la troisième est la peur d’une vacance au sommet », a expliqué Landry Atangana, analyste politique.
Il ne s’agit plus d’une dissidence cachée mais d’une fracture assumée au sein du RDPC. Pour l’expert la transition est desormais inévitable dès octobre prochain.
« Les voix qui se taisaient avant sont entrain de parler de plus en plus au sein du parti. Et on est passé d’une dissidence cachée à une fracture assumée. Les partis d’opposition, les anciens qui étaient dans l’alliance hier ont décidés reconfigurer la scène politique au Cameroun. On est actuellement dans une situation où on a une transition qu’on le veulent ou pas au sein du pays »; a ajouté l’analyste politique.
Pour les observateurs, la rupture des alliés historiques du RDPC et cette situation devrait donner à l’opposition l’ultime chance de sortir le Cameroun de 43 ans de règne sans partage du parti au pouvoir en octobre.
Politique
Mali : Le général Assimi Goïta valide la prolongation du mandat transitoire

Le chef de la junte au pouvoir au Mali, le général Assimi Goïta, a promulgué la loi lui accordant un mandat de cinq ans, renouvelable sans élection, et est devenu de facto président de la République du Mali.
Le régime militaire lui a accordé la semaine passée un mandat de président de cinq ans, renouvelable « autant de fois que nécessaire » et sans élection. La promulgation de la loi maintient donc Assimi Goïta à la tête de l’État jusqu’à au moins 2030.
La durée peut être toutefois « écourtée dès que les conditions permettant l’organisation d’une élection présidentielle transparente et apaisée sont réunies », précise le texte.
Le président de la transition, les membres du gouvernement et les membres de l’organe législatif installé par les militaires sont éligibles à l’élection présidentielle et aux élections générales, ajoute encore le document.
Dissolution des partis
Arrivés au pouvoir au Mali à la suite de deux coups d’Etat successifs en 2020 et 2021, les militaires s’étaient engagés à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024, mais ont depuis manqué à leur promesse.
La promulgation de la loi vient appliquer les recommandations faites à l’issue d’une concertation nationale organisée par la junte fin avril.
Lors d’une rare prise de position publique le 3 mai à Bamako, des partis politiques avaient accusé la junte de vouloir leur dissolution. Ce rassemblement de partis, sous haute surveillance policière, avait réuni plusieurs centaines de personnes et revêtu un caractère exceptionnel, dans un contexte de répression de toute voix discordante.
Depuis, la junte dirigée par le général Assimi Goïta a annoncé la dissolution des formations politiques et des organisations à caractère politique dans le pays. Leurs membres ont également été interdits de réunion par les militaires.
Crise sécuritaire
Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire meurtrière, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.
Les violences des groupes djihadistes ensanglantent le pays depuis plusieurs années. L’armée malienne et ses alliés, les mercenaires russes d’Africa Corps, chargés notamment de traquer les djihadistes, sont également régulièrement accusés de commettre des exactions contre des civils.
Le Mali et ses voisins du Niger et du Burkina Faso se sont réunis au sein d’une confédération, l’Alliance des États du Sahel (AES).
Politique
Bénin : Lancement de « l’Opération Bouclier » pour lutter contre le terrorisme

La ville de Lokossa a servi de cadre à la présentation officielle de l’« Opération Bouclier », un exercice militaire de grande envergure dirigé par la Garde nationale sous le commandement du lieutenant-colonel Adanmansou Valère. Selon Bénin WebTv qui a rapporté l’information, cette initiative vise à renforcer la sécurité dans les départements du Mono, du Couffo et du Zou, identifiés comme zones sensibles en raison d’une recrudescence des menaces terroristes.
Dans son allocution, le directeur de l’exercice a dressé un tableau préoccupant de la situation sécuritaire, marquée par une extension inquiétante des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Ces organisations, selon les services de renseignement, accentuent leur présence dans la région ouest-africaine, avec des ramifications désormais actives sur le territoire béninois.
Entre mars et juin 2025, plusieurs incidents sont venus illustrer la montée de cette menace dans les départements du sud. Des patrouilles ont été prises pour cibles, des postes de police attaqués, et des convois suspects interceptés. Le 27 mai, une patrouille conjointe des Forces armées a été attaquée à Tobi-Kpèkpè. Le 5 juin, un convoi suspect a été arrêté près d’Apomè, révélant des indices de préparation d’actions hostiles. Le 12 juin, une attaque meurtrière contre un poste de la police républicaine à Kétou a coûté la vie à un agent, en blessant un autre. Parallèlement, dans la zone d’Azovè, des rumeurs persistantes évoquent des cas d’enrôlement forcé et de trafic de bétail, aggravant un climat déjà tendu.
Selon les autorités, ces incidents sont liés à des cellules armées mobiles opérant depuis le centre du pays et bénéficiant de voies d’infiltration à travers les forêts et couloirs naturels. Ces mouvements suspects justifient le déploiement de l’« Opération Bouclier », conçue comme une riposte multisectorielle. Le dispositif prévoit des actions coordonnées sur les axes stratégiques, une surveillance renforcée des zones forestières, et le démantèlement des groupes infiltrés. L’objectif, selon le lieutenant-colonel Valère, est double : empêcher l’implantation des groupes extrémistes dans le sud du pays et rétablir la confiance des populations locales.
Outre les opérations militaires, les autorités insistent sur le rôle crucial du renseignement et de la coopération avec les communautés. Une collaboration étroite avec les populations est jugée indispensable pour freiner l’enrôlement de jeunes dans les réseaux terroristes et lutter contre les trafics illicites dans les zones frontalières.
Source : https://lanouvelletribune.info/2025/07/terrorisme-au-sud-du-benin-larmee-lance-l-operation-bouclier/