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Politique

Burundi : Human Rights Watch dénonce des élections dominées par la répression

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Les élections législatives et communales qui se sont tenues au Burundi le 5 juin se sont déroulées dans un contexte de restrictions sévères à la liberté d’expression et de l’espace politique, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé lors d’une conférence de presse le 11 juin que le parti au pouvoir avait remporté 96,5 pour cent des voix et la totalité des sièges élus à l’Assemblée nationale. Le parti au pouvoir a aussi remporté la quasi-totalité des sièges au niveau communal. Des responsables du parti au pouvoir et des jeunes ont intimidé, harcelé et menacé la population et censuré la couverture médiatique afin d’assurer une victoire écrasante. 

« Les Burundais ont voté lors d’une élection sans véritable concurrence politique, permettant au parti au pouvoir de consolider davantage son contrôle », a déclaré Clémentine de Montjoye, chercheuse senior sur les Grands Lacs à Human Rights Watch. « Face aux frustrations grandissantes suscitées par l’aggravation de la crise économique et les manquements systémiques à l’égard des droits humains, le parti au pouvoir n’a pris aucun risque lors de ces élections. »

Le Conseil national de défense de la démocratie–Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), au pouvoir au Burundi depuis 2005, a cherché à démanteler toute opposition réelle, y compris de la part de son principal rival, le Congrès national pour la liberté (CNL). Plusieurs partis d’opposition, dont le CNL, le Conseil des Patriotes (CDP) et l’Union pour le progrès national (UPRONA), ont dénoncé des irrégularités lors du scrutin. Des élections sénatoriales et d’autres élections locales sont prévues respectivement pour le 23 juillet et le 25 août, et la prochaine élection présidentielle se tiendra en 2027.

Dans les jours qui ont suivi le scrutin, Human Rights Watch a mené des entretiens avec des activistes locaux, des journalistes, des citoyens et un membre de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, qui ont fait état d’actes d’intimidation et d’irrégularités aussi bien pendant la période préélectorale que pendant le scrutin.

Des médias et récits de témoins indiquent que le scrutin du 5 juin a été largement dominé par le parti au pouvoir. « Les Imbonerakure se tenaient devant le bureau de vote et disaient aux gens de voter pour le parti au pouvoir », a déclaré un électeur dans la ville de Bururi. « Tous les agents au bureau de vote étaient membres du parti au pouvoir. Le chef du bureau de vote m’a lui-même dit de voter pour le parti au pouvoir. »

Des personnes interviewées à Bujumbura, la plus grande ville du pays, ainsi qu’à Cibitoke et Rumonge ont décrit des scènes similaires dans leurs bureaux de vote. Une organisation de la société civile burundaise a fait état des mêmes pratiques à Bubanza, Gitega, Makamba et Ngozi. « On nous a dit de faire tout ce qui était nécessaire pour que les gens votent uniquement pour le CNDD-FDD », a déclaré un membre des Imbonerakure.

Des partis d’opposition et des témoins ont déclaré que des représentants de partis d’opposition, des journalistes et des observateurs ont été empêchés d’entrer dans des bureaux de vote, y compris pendant le dépouillement des votes.

Dans plusieurs communes, le nombre de votes exprimés aurait dépassé le nombre d’électeurs inscrits. Des médias et des témoins ont également fait état de bourrage d’urnes et de distribution sélective des cartes d’électeur, empêchant les membres de l’opposition de voter.

Une coalition de stations de radio, de chaînes de télévision et de journaux imprimés ou en ligne a coordonné la couverture des élections, qui aurait été financée par le ministère de la Communication, des Technologies de l’Information, et tous les contenus produits devaient être soumis à une équipe éditoriale centrale, qui censurait les reportages qui ne correspondaient pas au discours officiel, selon des médias. Un journaliste a déclaré à Human Rights Watch que des responsables de la CENI ont demandé aux médias « de ne pas parler des irrégularités ».

En décembre, la CENI a rejeté les candidatures de membres de l’opposition, notamment des membres de la coalition d’opposition Burundi pour tous (Burundi Bwa Bose en Kirundi) et du CNL, qui souhaitaient se présenter aux élections de juin, écartant ainsi les principales voix de l’opposition. Certains ont pu faire recours de cette décision devant la Cour constitutionnelle, mais Agathon Rwasa, arrivé second à la dernière élection présidentielle et ancien dirigeant du CNL, et d’autres étaient toujours interdits de se présenter.

En janvier 2024, le ministre de l’Intérieur a accusé le CNL de collaborer avec une organisation terroriste, à la suite de quoi l’assemblée générale du parti a voté la destitution d’Agathon Rwasa de ses fonctions de dirigeant. En avril 2024, le Burundi a adopté un nouveau code électoral qui a considérablement augmenté les frais d’inscription des candidats et imposé aux personnes ayant quitté un parti politique d’attendre deux ans avant de pouvoir se présenter à nouveau, empêchant ainsi Agathon Rwasa de se présenter.

Les autorités, aidées par les Imbonerakure, ont forcé la population à s’inscrire sur les listes électorales fin 2024, selon des informations relayées par les médias et des témoignages. « La population voulait montrer qu’elle ne voyait pas l’intérêt de ces élections et a tenté de boycotter le processus d’inscription », a déclaré un observateur à Cibitoke. « Les gens ont été forcés [de s’inscrire], empêchés d’accéder aux marchés, aux centres de santé, aux services administratifs ou d’aller aux champs. Les Imbonerakure étaient partout pour intimider les gens. »

L’Union africaine a déployé une mission d’observation et publié un rapport préliminaire le 7 juin, saluant le déroulement « pacifique » des élections législatives et communales au Burundi. L’UA a également salué le taux de participation élevé, le « climat de liberté et de transparence » et la couverture médiatique. Cette évaluation contraste fortement avec le propre cadre normatif de l’UA en matière de démocratie, d’élections et de droits humains, qui promeut des processus électoraux crédibles, inclusifs et transparents. La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale ont également déployé des missions d’observation. L’Église catholique, qui a critiqué les élections précédentes au Burundi, a déployé des observateurs, mais certains ont été refoulés des bureaux de vote.

Les élections générales de mai 2020 s’étaient déroulées dans un climat très répressif, entaché d’allégations d’irrégularités. Tout au long de la période préélectorale, des membres des Imbonerakure avaient commis de nombreux abus, en particulier à l’encontre de personnes perçues comme opposées au parti au pouvoir, y compris des meurtres, des disparitions forcées, des arrestations arbitraires, des passages à tabac, et des actes d’extorsion et d’intimidation.

Des Burundais ont déclaré à Human Rights Watch qu’ils ressentaient une frustration grandissante à l’égard de la gouvernance du parti au pouvoir, dans un contexte où la population est confrontée à un taux d’inflation annuel de 40 %, à des pénuries chroniques, à des écarts importants entre les taux de change officiels et officieux, à des réserves limitées de devises étrangères et à une crise du carburant qui paralyse les transports depuis des années. L’aggravation du conflit en République démocratique du Congo voisine, qui a compromis le commerce transfrontalier et provoqué l’arrivée de plus de 70 000 réfugiés et demandeurs d’asile depuis janvier 2025, ainsi que la réduction des financements des bailleurs de fonds, ont encore aggravé la situation.

En février, les autorités burundaises ont expulsé du pays la directrice et une chargée de sécurité du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, après qu’elles eurent conseillé au personnel de faire des réserves de produits de première nécessité. La société civile et des figures de l’opposition continuent de signaler des cas de harcèlement, d’extorsion, de détentions arbitraires et de passages à tabac perpétrés par les Imbonerakure et les autorités, alors que le gouvernement reste profondément hostile à toute critique, réelle ou perçue.

L’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel le Burundi est un État partie, stipule que « Tout citoyen a le droit et la possibilité … [de] voter et d’être élu, au cours d’élections périodiques, honnêtes, au suffrage universel et égal et au scrutin secret, assurant l’expression libre de la volonté des électeurs. »

« La démocratie burundaise a été vidée de sa substance, avec un parti au pouvoir qui ne rend pas de comptes à son peuple et qui refuse toute dissidence, alors même que le désespoir lié à la situation économique s’accroit » a conclu Clémentine de Montjoye. « En l’absence d’une opposition crédible, ces élections ne font que renforcer le pouvoir autoritaire et plongent davantage les Burundais dans une crise profonde de gouvernance. »

Source : https://www.hrw.org/fr/news/2025/06/12/burundi-des-elections-sans-opposition

Politique

Gabon : Les élections législatives et locales prévues le 27 septembre 2025

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Les élections législatives et locales fixées au 27 septembre au Gabon par le ministère de l’intérieur. La révision des listes électorales débute lundi 14 juillet pour s’achever le 12 août au Gabon et dans les représentations diplomatiques du pays.  

Cette opération sera supervisée par la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum. Alors que le renouvellement de l’Autorité de contrôle des élections et du référendum interviendra entre le 14 et le 21 juillet.  

La campagne pour le premier tour des élections locales et législatives doit se tenir du 17 au 26 septembre.  

Ces scrutins s’inscrivent dans le cadre de la mise en place des institutions de la Ve République au Gabon. La première étape majeure a été l’élection présidentielle du 12 avril 2025, remportée par Brice Oligui Nguema, avec plus de 94 %. 

Ces rendez-vous mettront fin à la transition que le Gabon a connue après le coup d’Etat contre le régime d’Ali Bongo le 30 août 2023.  

Source : https://fr.africanews.com/2025/07/13/gabon-les-elections-legislatives-et-locales-prevues-le-27-septembre/

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Nigéria : Décès de l’ancien président Muhammadu Buhari à 82 ans

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L’ancien président du Nigeria, Muhammadu Buhari, qui a dirigé le pays à deux reprises en tant que chef d’État militaire et président démocratique, est décédé à l’âge de 82 ans, a annoncé dimanche son attaché de presse.

Buhari est décédé alors qu’il recevait des soins dans un hôpital à Londres, au Royaume-Uni, a déclaré son ancien conseiller en médias numériques, Bashir Ahmad, dans un communiqué publié sur le réseau social X dimanche.

« La famille de l’ancien président a annoncé le décès de Muhammadu Buhari cet après-midi dans une clinique à Londres », a écrit Ahmad.

Suite au décès de Buhari, le président du Nigeria, Bola Tinubu, a demandé au vice-président Kashim Shettima de se rendre au Royaume-Uni pour accompagner la dépouille de l’ancien président Buhari.

Drapeaux en berne

Le président Tinubu a également ordonné que tous les drapeaux du pays ouest-africain soient mis en berne alors que la nation pleure la disparition de Buhari.

« Le président Buhari est décédé aujourd’hui (dimanche) à Londres vers 16h30, après une longue maladie », a déclaré Bayo Onanuga, conseiller spécial du président Tinubu pour l’information et la stratégie, dans un communiqué sur X.

« Le président Tinubu a discuté avec Mme Aisha Buhari, la veuve de l’ancien président, et lui a présenté ses sincères condoléances », a ajouté Onanuga.

Buhari a exercé deux mandats consécutifs en tant que président élu du Nigeria, ayant remporté les élections en 2015 et à nouveau en 2019.

Lorsqu’il a été élu en 2015, à sa quatrième tentative, il est devenu le premier candidat de l’opposition à remporter une élection présidentielle.

Il a dirigé la nation la plus peuplée d’Afrique jusqu’en 2023, date à laquelle Bola Tinubu, également membre du All Progressives Congress, lui a succédé.

La présidence de Buhari a été marquée par des assassinats perpétrés par des extrémistes, une économie en chute libre et une corruption galopante.

Il a été confronté à des circonstances similaires lorsqu’il a pris le pouvoir pour la première fois en 1983, à la suite d’un coup d’État militaire.

Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a dépêché le vice-président pour ramener son corps de Londres et a ordonné la mise en berne des drapeaux alors que le pays entre dans une période de deuil.

Originaire du nord du Nigeria, majoritairement musulman, M. Buhari, longiligne et austère, a bénéficié d’une vague de bonne volonté à la suite de la colère populaire à l’égard du gouvernement pour être élu président en 2015.

Il s’était engagé à mettre fin aux tueries et à assainir la corruption endémique dans l’une des plus grandes économies et l’un des plus grands producteurs de pétrole du continent.

Toutefois, à la fin de son mandat de huit ans, la bonne volonté à son égard s’est transformée en mécontentement.

De plus en plus de Nigérians sont morts en raison de l’insécurité croissante, tandis que la corruption s’étendait à l’ensemble du gouvernement.

Buhari loué à travers le continent pour sa gouvernance

Leader du second pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 120 millions d’âmes), lePremier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, s’est ému «au nom du Gouvernement et du peuple d’Éthiopie, et a transmis ses condoléances à la famille de Buhari et au Nigéria, les assurant de leur soutien en cette période de deuil».

Le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf (président de la Commission de l’Union Africaine) a loué de son côté «un panafricaniste engagé, défenseur de l’intégration régionale, de la bonne gouvernance, de la paix et de la stabilité». Il a insisté sur la contribution de feu Buhari «aux avancées du continent africain dans différents domaines». La disparition de l’ancien dirigeant et officier nigérian a suscité un grand nombre de réactions de Chefs d’Etat africains d’obédience musulmane.

Président en exercice de la CEDEAO, Julius Maada Bio de la Sierra Leone a présenté ses «sincères condoléances» à la famille du regretté, au Président Tinubu et au peuple nigérian, en déplorant «une perte dévastatrice». Il a signifié sa proximité à l’égard de son homologue Tinubu et l’ensemble du peuple nigérian. Très proche du Président Buhari durant son magistère, Umaro Sissoco Embaló s’est ému autour de la «disparition d’un grand homme d’État, un père pour moi». Et a dit «prier pour qu’Allah l’accueille dans son paradis».

Bassirou Diomaye Faye, dans le même élan, a fait remarquer que feu Buhari, a été un «acteur marquant de la vie politique nigériane et africaine». Il a partagé dans cette optique «ses condoléances avec Bola Ahmed Tinubu, la famille du défunt et le peuple frère du Nigeria». Grand voisin du Nigeria, par la voix de son leader Mahamat Idriss Déby Itno, le Tchad a fait observer que le défunt a été «un aîné bienveillant et un grand homme d’État qui a marqué son temps». Feu Buhari a été d’un soutien déterminant à la Transition politique au Tchad (avril 2021- mai 2024).

Adama Barrow de la Gambie s’est exprimé sur le même sujet «avec un cœur lourd», en adressant ses condoléances à Bola Ahmed Tinubu, à la famille Buhari et au peuple nigérian. L’ex-officier Buhari, à ses yeux, a incarné «fidélité, engagement pour la paix et a joué un rôle pionnier» dans la sous-région ouest-africaine.

Premier leader d’opposition à battre un Président sortant au Nigeria, Muhammadu Buhari a tenté en vain durant ses deux mandats de mener une lutte ferme contre la corruption, diverses insurrections zonales ou encore le phénomène de l’insécurité. Et s’est également efforcé de systématiser la diversification de l’économie nigériane à travers l’agriculture.

Source : https://fr.africanews.com/2025/07/14/nigeria-lancien-president-muhammadu-buhari-meurt-a-lage-de-82-ans/

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Afrique du Sud : Le président Cyril Ramaphosa suspend le ministre de la police

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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a suspendu dimanche le ministre de la police du pays.

Le chef d’état s’est exprimé dans un discours à la nation en annonçant l’ouverture d’une enquête sur les allégations de collusion avec des syndicats criminels.

Ces mesures font suite aux allégations d’un haut responsable de la police de la province de KwaZulu-Natal, le général Nhlanhla Mkhwanazi, selon lesquelles le ministre de la police Senzo Mchunu et le commissaire de police adjoint Shadrack Sibiya auraient interféré dans des enquêtes sensibles.

« Afin que la Commission puisse s’acquitter efficacement de ses fonctions, j’ai décidé de mettre le ministre de la Police, M. Senzo Mchunu, en congé avec effet immédiat. Le ministre s’est engagé à coopérer pleinement avec la Commission pour lui permettre de travailler correctement. J’ai décidé de nommer le professeur Firoz Cachalia comme ministre de la police par intérim », a déclaré Cyril Ramaphosa, Président sud-africain.

Lors d’un point de presse dimanche dernier, Mkhwanazi a également affirmé que Mchunu et Sibiya avaient dissous une unité criminelle cruciale chargée d’enquêter sur les meurtres à motivation politique répétés dans la province, après qu’il ait été révélé que des syndicats du crime étaient derrière ces meurtres.

« La Commission enquêtera sur le rôle des hauts fonctionnaires actuels ou anciens de certaines institutions qui pourraient avoir aidé ou encouragé l’activité criminelle présumée, ou n’avoir pas agi sur la base de renseignements crédibles ou d’avertissements internes, ou avoir bénéficié financièrement ou politiquement des opérations d’un syndicat. Ces institutions sont la police sud-africaine, le parquet national, l’agence de sécurité de l’État, le pouvoir judiciaire et la magistrature, ainsi que les services de police métropolitains de Johannesburg, Ekurhuleni et Tshwane. », a ajouté le Président sud-africain.

L’enquête inclura certaines des agences de lutte contre la criminalité et de justice du pays, notamment l’Autorité nationale des poursuites et l’Agence de sécurité de l’État, a déclaré M. Ramaphosa.

Dimanche, la plupart des partis d’opposition ont critiqué M. Ramaphosa pour ne pas avoir licencié M. Mchunu au lieu de le mettre en congé.

Source : https://fr.africanews.com/2025/07/14/afrique-du-sud-ramaphosa-suspend-le-ministre-de-la-police/

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