Politique
Cameroun : Vaste mobilisation à Paris en soutien à la candidature de l’opposant Maurice Kamto

Plusieurs milliers de membres de la diaspora camerounaise ont assisté samedi à Paris à un meeting de l’opposant et candidat à la présidentielle Maurice Kamto, pour « tout changer » après 43 ans de présidence de Paul Biya, a constaté un journaliste de l’AFP.
A moins de six mois de l’élection prévue en octobre, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), principal parti d’opposition, s’est présenté en « messager de l’unité du Cameroun », promettant de rétablir le droit pour les Camerounais d’avoir une deuxième nationalité.
« Quand vous m’aurez fait l’insigne honneur de me confier les rênes, vous pouvez être sûr que rien n’arrivera à M. Biya et sa famille. Rien. Je m’en porte garant, je n’ai pas le temps pour la haine. J’ai le temps pour bâtir le Cameroun avec vous », a-t-il également assuré.
Face à lui, sur la place de la République, ses partisans – 10.000 selon les organisateurs – saluent avec enthousiasme son « rêve d’une alternance pacifique par les urnes ».
Certains brandissent des pancartes « Biya dégage, Kamto seul espoir » ou « Jeunesse debout, l’avenir nous appelle ».
« Il faut qu’il comprenne (Paul Biya, ndlr) qu’il est temps de laisser la place à celui qui donne de l’espoir », estime Thérèse C., venue d’Allemagne pour l’occasion.
Pour Didier Talla, ingénieur en génie civil arrivé de Lyon, il s’agit de « montrer au monde que le candidat du peuple camerounais, c’est Maurice Kamto ».
« Après plus de 40 ans de dictature, il faut tout changer. Au Cameroun rien ne marche », assène-t-il.
Candidat à la présidentielle de 2018 dont il avait contesté les résultats et dénoncé un « hold-up électoral », Maurice Kamto avait été détenu par la suite pendant neuf mois.
Pas question donc pour ses sympathisants que la candidature de leur champion soit écartée par les autorités, sous le motif que le MRC ne dispose pas d’élus après avoir boycotté les élections législatives de 2020, condition exigée par la loi électorale camerounaise.
Pour Maurice Kamto, il n’y a « aucun obstacle juridique » à sa candidature.
« C’est une manoeuvre politicienne du régime pour tenter de bloquer le candidat qui leur fait peur car il incarne le changement véritable », affirme Guy Tassé, avocat à Paris et membre du bureau du MRC en France.
A l’inverse, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) du président Paul Biya, dont on ne sait s’il compte briguer un nouveau mandat à 92 ans, n’a selon Me Tassé, « aucun programme ».
Pour lui, « un président qui a fait 43 ans au pouvoir ne peut proposer aucun programme qui puisse convaincre ».
Politique
Maroc : Signature d’un accord de coopération militaire avec le Rwanda

Depuis plusieurs années, le Maroc multiplie les passerelles diplomatiques et stratégiques avec ses partenaires africains. Loin de se limiter aux échanges économiques ou culturels, cette dynamique vise aussi à asseoir une influence politique et sécuritaire accrue sur le continent. Le retour du royaume au sein de l’Union africaine en 2017 a marqué un tournant dans cette ambition, avec l’ouverture de nouvelles ambassades, l’intensification de la coopération sud-sud et la signature de multiples accords bilatéraux.
Ce mouvement de reconquête s’est traduit par un intérêt croissant pour des partenariats structurants, en particulier avec des pays de l’Afrique de l’Est, région souvent considérée comme un levier stratégique pour diversifier les alliances du Maghreb. Grâce à cette diplomatie dynamique, Rabat marque une avancée supplémentaire en consolidant ses relations militaires avec Kigali.
Une signature officielle entre hauts responsables
Le 18 juin à Rabat, Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de la gestion de la défense nationale, a accueilli Juvenal Marizamunda, ministre rwandais de la Défense, accompagné d’une importante délégation. La rencontre s’est déroulée en présence de l’ambassadrice du Rwanda au Maroc, soulignant la portée politique de cet échange.
Source : https://lanouvelletribune.info/2025/06/maghreb-un-accord-militaire-signe-avec-le-rwanda/
Politique
RD Congo : L’opposant Jean-Marc Kabund lance une « Coalition de la gauche congolaise »

L’ex-secrétaire général du parti présidentiel UDPS et ex-vice-président du parlement veut unir la gauche et propose une rupture avec le pouvoir de Felix Tshisekedi.
C’est sur le coup de 11h passées que Jean-Marc Kabund a fait son entrée dans l’une des salles de cinéma du Shoy Buzz transformée pour accueillir la rencontre de la Coalition des gauches en RDC. L’hymne national congolais a retenti avant que le maître de cérémonie n’égraine le programme devant un public gonflé à bloc par un des animateurs de la coalition.
Initialement annoncé pour 9h40, l’évènement a débuté beaucoup plus tard. Vêtus de T-shirt bleus et blancs et de casquettes estampillés du visage de Jean-Marc Kabund, les militants ont chanté des chansons dans lesquelles ils ont comparé Jean-Marc Kabund au burin qui vient enfoncer le béton faisant ainsi référence à Felix Tshisekedi. Certains dans la salle n’ont pas hésité à comparer Jean-Marc Kabund à François Mitterand expliquant qu’il venait unir toute la gauche congolaise.
« Le pere de la gauche politique congolaise »
Cette coalition compte pour l’instant dix partis politiques, tous de gauche, et plus de 40 associations à but non lucratif ainsi que quelques structures syndicales.
Jean-Marc Kabund qu’on n’a pas beaucoup vu, ni entendu, depuis sa sortie de prison en février dernier s’est montré incisif vis-à-vis de Felix Tshisekedi.
« Cette initiative est une déclaration de guerre à l’ordre ancien. Votre présence ici n’est pas un acte de courtoisie, c’est le signal que vous comprenez la gravité de l’instant et que vous êtes prêts à accompagner cette révolution qui s’annonce. »
Et l’ancien proche du président congolais et président de la Coalition des gauches congolaises (CGC) tient à préciser : « Nous ne sommes pas une énième plateforme dictée par des ambitions personnelles ou des calculs politiciens à court terme.La CGC est l’expression de la rupture radicale avec les pratiques d’un parti qui nous a trop longtemps asservis. »
Rupture et mise en garde
Jean-Marc Kabund en a profité pour rappeler que l’objectif de la CGC n’est pas de succéder au système politique actuel mais de le transformer en profondeur, de ses fondations à son sommet, pour bâtir une République au service de tous les Congolais.
« Face à cette réalité implacable, la solution se conjugue en un seul mot : la rupture. C’est pour répondre à cet impératif catégorique et salvateur de rupture avec ce système d’oppression et pour satisfaire aux besoins d’un système nouveau fondé sur des valeurs essentielles telle que la place prépondérante des hommes et des femmes congolais au cœur du système, la démocratie, la justice sociale, la répartition équitable des richesses du pays, le travail pour tous, l’égalité et la protection de l’environnement que nous nous sommes rapprochés pour créer la coalition de la gauche congolaise. »
Jean-Marc Kabund a été présenté dans la salle comme le seul héritier politique d’Etienne Tshisekedi, fondateur de l’UDPS et père de l’actuel chef de l’Etat congolais. Il en a profité pour lancer à Félix Tshisekedi que « l’heure est grave et ce n’est ni le moment de prêter oreille aux tambourinaires et aux chants de sirène, ni de tergiverser, car notre pays court un danger de balkanisation comme jamais auparavant », faisant ainsi référence à la guerre dans l’est du pays dont une partie est sous le contrôle du M23 depuis le mois de janvier.
La présentation de la CGC s’est clôturée sur les hourras du public après le discours de Jean Marc Kabund.
Politique
Zambie : Les funérailles de l’ancien président Edgar Lungu fixés au 23 juin

La Zambie a fixé au 23 juin la date des funérailles nationales de l’ancien président Edgar Lungu, suite à de longues négociations entre le gouvernement et sa famille concernant son rapatriement et ses obsèques.
Le secrétaire du Cabinet, Patrick Kangwa, a confirmé qu’après des jours d’incertitude, le gouvernement et la famille de Lungu étaient parvenus dimanche à un accord pour l’organisation de funérailles nationales.
« Conformément aux souhaits de la famille et à la dignité qui sied au service du sixième président pour notre nation, des funérailles nationales auront lieu et seront présidées par le président de la République de Zambie, Hakainde Hichilema, et se termineront par l’inhumation du président le lundi 23 juin », a déclaré Kangwa.
Lungu, décédé le 5 juin en Afrique du Sud, devait initialement être rapatrié le 11 juin, mais le processus a été retardé en raison de consultations en cours entre le gouvernement et sa famille. Kangwa a déclaré que, contrairement aux affirmations de la famille Lungu et de son parti politique, le gouvernement zambien avait autorisé le passage de l’ancien président pour son traitement médical en Afrique du Sud, mais que la famille avait décliné toute demande d’aide supplémentaire.
« J’ai proposé que nous rencontrions le Dr Njovu [médecin personnel de Lungu], notre ministre de la Santé et notre secrétaire permanent afin de discuter de l’aide apportée au sixième président lors de son passage en Afrique du Sud. Cependant, le professeur Njovu m’a répondu officiellement, m’informant que cette réponse était fournie à titre d’information et non pour un quelconque soutien. »
Les négociations entourant les funérailles de Lungu reflètent les tensions de longue date entre sa famille et le gouvernement.
Lungu, sixième président de la Zambie de 2015 à 2021, est resté une figure politique de premier plan même après avoir quitté ses fonctions.
Sa relation avec l’administration actuelle avait été marquée par des différends, notamment des allégations de harcèlement et des restrictions de ses déplacements.
Malgré ces difficultés, le gouvernement s’est engagé à honorer l’héritage de Lungu tout en lui assurant des adieux dignes.
La dépouille attendue mercredi
Mardi soir, le secrétaire du Cabinet, Patrick Kangwa, a annoncé que la dépouille de l’ancien président zambien Edgar Lungu serait rapatriée d’Afrique du Sud, où il est décédé plus tôt ce mois-ci. L’avion transportant le corps doit atterrir à 14h00 (12h00 GMT) à l’aéroport international Kenneth Kaunda.
À son arrivée, une cérémonie d’honneurs militaires sera organisée par les Forces de défense zambiennes, en reconnaissance du service de Lungu en tant que sixième président du pays.
Le corps sera ensuite transféré à sa résidence privée de New Kasama, à Lusaka, où il sera exposé avant une veillée publique prévue au Centre international de conférences de Mulungushi. Cette exposition se tiendra de jeudi à samedi, de 9h00 à 16h00, afin de permettre aux citoyens de lui rendre un dernier hommage.
Les funérailles nationales se dérouleront dimanche au Belvedere Lodge, site officiel désigné pour le deuil national.
Le ministère sud-africain des Relations internationales et de la Coopération a, pour sa part, confirmé qu’une cérémonie d’adieu aura lieu à l’aéroport Lanseria de Johannesburg avant le départ du corps vers la Zambie.
Source : https://fr.apanews.net/news/zambie-les-funerailles-du-president-lungu-fixees-au-23-juin/