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Économie

Mauritanie : Sidi Ould Tah élu président de la BAD à une écrasante majorité

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L’ancien ministre de l’économie mauritanien a devancé ses quatre concurrents. La BAD, qui compte 81 pays membres, dont 54 pays africains, est l’une des grandes banques multilatérales de développement.

Le Mauritanien l’a emporté face aux quatre autres candidats après trois tours de scrutin. Il devient le 9e président de l’institution panafricaine pour les cinq prochaines années.

Il n’aura fallu que trois tours de scrutin pour départager les cinq candidats. Finalement, Sidi Ould Tah l’a emporté avec plus de 76,18 % des voix face au Zambien Samuel Maimbo (20,26 %) et au Sénégalais Amadou Hott (3,55 %). Il devient donc le 9e président de la Banque africaine de développement (BAD).

Le Tchadien Mahamat Abbas Tolli est le premier à avoir été éliminé, ne récoltant que 0,88 % des suffrages, suivi de la Sud-Africaine Swazi Tshabalala (5,9 %). Dès le deuxième tour, Sidi Ould Tah avait réussi à rassembler très largement, emportant déjà plus des deux tiers des votes chez les actionnaires africains.

« C’est un double mandat, une victoire avec une telle majorité n’est jamais arrivée dans l’histoire de la BAD », s’est réjouie, auprès de Jeune Afrique, la Tanzanienne Frannie Léautier, sa directrice de campagne et ancienne vice-présidente de l’institution. En 2015, il avait fallu six tours de scrutin pour qu’Akinwumi soit élu, avec 58,1 % des voix.

Quelques minutes après la proclamation des résultats, Sidi Ould Tah a prononcé un bref discours devant l’assemblée. « J’aimerais remercier l’Afrique pour la confiance qu’elle vient de m’accorder. Je vous remercie pour cet honneur dont je mesure la responsabilité et le devoir qui l’accompagne », a-t-il déclaré avant de conclure en anglais : « Now, it’s time to go to work. I’m ready », (« Maintenant, au travail. Je suis prêt »). 

Trait d’union entre l’Afrique et le monde arabe

Entré en campagne en dernier, le Mauritanien a bénéficié des réseaux diplomatiques de son pays alors que Mohammed Ould Ghazouani a présidé l’Union africaine en 2024. Mais il a aussi pu profiter des puissants réseaux de l’Arabie saoudite qui ont notamment réussi à rallier les voix des pays de la Ligue arabe.

Les arguments de campagne et l’expérience de celui qui se présente volontiers comme un trait d’union entre l’Afrique et le monde arabe semblent avoir fait mouche. Ces dix dernières années, Sidi Ould Tah a dirigé la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), dont le capital est détenu par les pays de la Ligue arabe. Sous sa direction, l’institution est entrée dans la cour des grandes banques de développement.

« J’ai multiplié par douze le volume annuel des approbations et par huit le volume annuel des décaissements, expliquait-il pendant la campagne. Les créances douteuses sont passées de plus de 10 % à moins de 0,5 %. Aujourd’hui, la Badea est une institution avec l’une des meilleures notes de crédit existantes ». Hasard du calendrier, le 16 mai, S&P a relevé la note de crédit de la Badea à AA+, un cran juste en dessous du AAA, la meilleure note de crédit possible.

Une vision à 360° des enjeux de développement

Sidi Ould Tah a également mis en avant ces précédentes expériences en tant que ministre mauritanien de l’Économie et des Finances, ce qui lui offre « une vision à 360° des enjeux de développement » et lui permettra « d’être opérationnel dès le premier jour ».

« Ses différentes expériences lui ont permis de développer une expertise qui sera précieuse, a confié Nialé Kaba, ministre ivoirienne de l’Économie et du Plan et présidente du conseil des gouverneurs de la BAD. Il représente un grand espoir pour l’Afrique. Compte tenu du contexte international complexe, nous avons plus que jamais besoin de mobiliser des financements. Nous sommes persuadés qu’il y parviendra. »

S’il prendra officiellement ses fonctions à la tête de Banque africaine de développement le 1er septembre, son équipe resserrée doit, dès demain, intégrer la Banque et amorcer la transition. Après 10 ans à la tête de l’institution, Akinwumi Adesina tire donc sa révérence. Même si le bilan du Nigérian est mitigé, il laisse une institution en excellente santé financière, qui a dégagé un résultat net de 310 millions d’euros l’an passé.

En 2024, le total des approbations a atteint environ 10,6 milliards d’euros, un record. Dans le même temps, le BAD a décaissé 6,4 milliards d’euros, un chiffre en progression de 15 % par rapport à 2023. « Mais, malgré leur taille comparable, la BAD fait beaucoup moins que la Banque interaméricaine de développement, estime Serge Ekué, le président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Le nouveau président devra parvenir à optimiser son bilan, trouver un moyen d’augmenter le capital libéré afin de faire plus. » 

La BAD bénéficie du label AAA, synonyme d’accès aux marchés de capitaux à des conditions optimales. Sous la présidence d’Akinwumi Adesina, la BAD a réalisé la plus importante augmentation de capital de son histoire, passant de 93 milliards de dollars en 2015 à 318 milliards de dollars actuellement.    

Réorientation de la stratégie décennale

Réservé, Sidi Ould Tah affiche un style qui tranche avec celui de son très démonstratif prédécesseur. Le Mauritanien hérite par ailleurs d’une stratégie décennale (2024-2033), approuvée l’année dernière en marge des assemblées annuelles, organisées à Nairobi. Au cœur de cette stratégie, les High 5 d’Adesina : nourrir, éclairer, intégrer et industrialiser l’Afrique, mais aussi améliorer la qualité de vie des Africains.

Il est néanmoins probable que le nouveau président, comme le Nigérian l’avait fait il y a 10 ans, réoriente cette stratégie en fonction de ses propres priorités. « Les High 5 répondent aux préoccupations de l’Afrique, expliquait encore le Mauritanien au cours de la campagne. Certaines initiatives, comme la Mission 300 ou Desert to power qui visent à électrifier le continent, sont importantes. Il est fondamental de bâtir sur les succès de ses prédécesseurs. Mais la BAD peut faire mieux et doit faire plus. »

Source : https://www.jeuneafrique.com/1692794/economie-entreprises/sidi-ould-tah-elu-president-de-la-banque-africaine-de-developpement/

Économie

Sénégal : La compagnie nationale aérienne en besoin de recapitalisation

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Air Sénégal traverse une période critique. La saisie de 1,8 milliard de francs CFA par l’Association du transport aérien international (IATA) a provoqué une vive réaction de la compagnie. Loin de se résigner, elle a engagé une riposte juridique, contestant la légalité de cette saisie conservatoire nous fait savoir l’Observateur. Selon l’argument avancé, les règles de l’OHADA ne permettent pas de bloquer des créances futures, ce qui serait le cas en l’espèce. Ce contentieux avec l’IATA ne fait qu’exposer davantage les fragilités financières d’un transporteur national déjà sous pression sur plusieurs fronts.

Recomposition de la flotte et ajustement stratégique

Parallèlement à cette bataille juridique, Air Sénégal a mis fin à son contrat de location avec Carlyle, qui fournissait quatre avions essentiels à ses opérations. Cette décision entraîne inévitablement une reconfiguration de la flotte et, potentiellement, du programme de vols. Pour éviter une rupture de service, la direction a sollicité le Conseil d’administration afin d’autoriser de nouveaux contrats d’affrètement. Boeing et Airbus auraient d’ores et déjà exprimé leur volonté de collaborer, sous réserve d’un accord officiel. Cette transition s’annonce délicate, car elle nécessite des moyens financiers accrus et une coordination logistique rapide.

Un besoin urgent de réorganisation et de fonds frais

Au-delà de la conjoncture, la situation actuelle remet au centre du débat les failles structurelles d’Air Sénégal. Le gouvernement avait déjà esquissé, à travers un plan de relance, une série de réformes devant rendre la compagnie plus agile : rationalisation des effectifs, création de filiales, renforcement des contrôles internes et redéfinition des lignes jugées peu rentables. Mais face aux urgences financières et aux conflits contractuels, ces intentions peinent à se concrétiser. Le scénario d’une recapitalisation devient de plus en plus plausible, voire indispensable, pour éviter que la compagnie ne s’enlise davantage. Le défi est désormais de combiner action rapide et réformes durables dans un environnement où chaque retard peut coûter très cher.

Source : https://lanouvelletribune.info/2025/06/senegal-la-compagnie-nationale-aerienne-en-besoin-de-recapitalisation/

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Économie

Ghana : La Banque mondiale veut aligner son appui sur les priorités économiques

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La Banque africaine de développement (Bad) a achevé une mission stratégique d’une semaine au Ghana, marquant sa première grande interaction avec le gouvernement Mahama. À travers des consultations multisectorielles et un forum de haut niveau, la Banque entend aligner son appui sur les priorités économiques du pays, notamment en matière d’infrastructures, de transformation industrielle et de financement local à long terme.

La Banque africaine de développement (Bad) a conclu une mission stratégique de haut niveau d’une semaine au Ghana, marquant sa première grande interaction avec le nouveau gouvernement dirigé par le président John Dramani Mahama.

La délégation, conduite par Solomon Quaynor, vice-président chargé du secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation au sein du Groupe de la Banque, a mené de larges consultations avec les principaux ministères, agences publiques et acteurs du secteur privé, en vue d’aligner l’appui de la Bad sur les priorités de développement transformationnel du pays.

Les institutions consultées comprenaient les ministères des Routes et Autoroutes ; de la Communication, de la Technologie numérique et de l’Innovation ; la Banque du Ghana ; l’Autorité du fleuve Volta ; l’Autorité des ports et havres du Ghana ; le Fonds d’investissement pour les infrastructures du Ghana (GIIF) ; l’Autorité nationale de régulation des retraites ; la Commission nationale des assurances ; la Commission des marchés financiers ; la Bourse du Ghana ; la Banque d’import-export du Ghana ; les sociétés de gestion de retraites et divers acteurs du secteur privé.

La délégation a également coorganisé un forum de haut niveau d’une journée intitulé « Libérer le financement local à long terme pour les infrastructures au Ghana », en partenariat avec le GIIF, le Private Infrastructure Development Group (PIDG), InfraCredit, Stanbic Bank et PetraTrust. Cet événement a jeté les bases d’initiatives nationales de mobilisation du capital.

À l’issue de cette mission, la Banque a défini plusieurs domaines clés pour un partenariat renforcé.

Elle collaborera avec ses partenaires à la mise en place d’un mécanisme de bonification de crédit et de réduction des risques afin de libérer une part des actifs des fonds de pension pour financer les infrastructures. Cette approche s’inspire de modèles réussis au Nigeria (InfraCredit) et au Kenya (Dhamana).

La Banque a exprimé un fort soutien au concept d’« Économie 24h/24 » du Ghana, s’engageant à fournir un appui pour la préparation de projets, le partage de connaissances sur le développement de zones industrielles, et des solutions de financement en aval. Les domaines prioritaires comprennent les zones industrielles intégrées (textile, agroalimentaire, fabrication légère) et les infrastructures de transport fluvial dans le cadre du corridor économique du Volta.

Elle mettra également à profit son expertise continentale pour appuyer l’initiative ghanéenne dite « Big Push » dans les infrastructures, en partenariat avec le ministère des Routes et Autoroutes, l’Autorité des ports, et l’unité PPP du ministère des Finances.

En collaboration avec le ministère de la Communication et de l’Innovation numérique, la Banque soutiendra la révision des politiques et lois en matière de données, la gouvernance des données, et le renforcement de la cybersécurité, dans le but d’établir une base solide pour la transformation numérique du pays.

La mission a par ailleurs identifié de nombreuses opportunités d’investissement dans la logistique, l’agriculture, l’agro-industrie, l’énergie et d’autres secteurs stratégiques, soulignant le rôle central du secteur privé dans une croissance inclusive et durable.

« L’enthousiasme, la vision et l’engagement que nous avons observés cette semaine de la part des autorités et des parties prenantes ghanéennes nous donnent une grande confiance dans le potentiel de transformation que nous pouvons atteindre ensemble », a déclaré Solomon Quaynor.

Il a insisté sur la volonté de la Bad de poursuivre activement ces axes de coopération, affirmant que l’alignement entre les priorités du gouvernement et les capacités stratégiques de la Banque offre une opportunité sans précédent de collaboration et d’impact concrets.

Selon un communiqué transmis par le groupe APO au nom de la Bad, la mission s’est conclue par des engagements fermes en faveur d’actions concrètes dans chacun des domaines identifiés, soulignant l’engagement de la Banque à forger des partenariats durables au service de la transformation économique et sociale du Ghana.

La délégation comprenait également Eyerusalem Fasika, responsable-pays pour le Ghana ; Mike Salawou, directeur des infrastructures et du développement urbain ; Ousmane Fall, directeur du développement industriel et du secteur privé ; Akane Zoukpo Sanankoua, responsable du développement des marchés de capitaux ; Aude Apetey-Kacou, responsable régionale des opérations non souveraines pour l’Afrique de l’Ouest ; Dennis Ansah, responsable régional des opérations non souveraines pour le Nigeria ; et Dovi Amouzou, conseiller du vice-président.

Source : https://fr.apanews.net/news/la-bad-conclut-une-mission-strategique-de-haut-niveau-au-ghana/

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Économie

Sénégal : 100 millions USD de la Banque mondiale pour transformer la mobilité urbaine

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Un projet de mobilité urbaine au Sénégal, financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars, vise à mettre en place un système de transport intégré reliant le réseau express d’autobus (BRT) et le train express régional (TER) à des réseaux de bus restructurés.

La Banque mondiale a approuvé mardi un financement concessionnel de 100 millions de dollars pour soutenir la transformation de la mobilité urbaine au Sénégal, principalement dans l’agglomération de Dakar qui compte 3,8 millions d’habitants, annonce un communiqué parvenu à APA.

Ce financement, accordé par l’Association internationale de développement (IDA), constitue la première phase d’un programme global destiné à soutenir l’engagement du Sénégal en faveur du développement territorial et de la croissance durable, dans le cadre de la Vision 2050 du pays.

Le Projet de mobilité urbaine durable à Dakar vise à mettre en place un système de transport intégré reliant le réseau express d’autobus (BRT) et le train express régional (TER) à des réseaux de bus restructurés. L’initiative prévoit également la structuration et la professionnalisation des opérateurs de transport informels, ainsi que l’amélioration de la gestion du trafic dans l’ensemble de la zone métropolitaine.

« Cette opération témoigne de l’engagement ferme du Groupe de la Banque mondiale à soutenir la trajectoire de développement du Sénégal », a déclaré Keiko Miwa, directrice de la division Sénégal de la Banque mondiale.
Selon elle, le projet « ouvrira des perspectives économiques à 3,8 millions de personnes tout en permettant à des milliers de travailleurs du secteur informel de trouver un emploi structuré. »

Extension aux villes secondaires
Le projet inclut les études préparatoires pour la mise en place d’une deuxième ligne de réseau express d’autobus et d’infrastructures essentielles pour la mobilité urbaine dans les villes secondaires du Sénégal.

L’approche technique se concentre sur la restructuration des lignes de bus prioritaires en un réseau hiérarchique intégré aux systèmes de transport en commun existants. La professionnalisation des opérateurs informels passera par des programmes structurés de formation et de renouvellement du parc de véhicules.

L’initiative intègre des normes de résilience climatique dans la conception des infrastructures, notamment des systèmes de drainage améliorés et des solutions fondées sur la nature pour faire face aux risques d’inondation.

Le déploiement d’autobus à faibles émissions sur les corridors prioritaires, combiné à l’amélioration de la gestion de la circulation, doit soutenir la transition du Sénégal vers un développement urbain durable et réduire l’empreinte environnementale du secteur des transports.

Le projet prévoit une réduction considérable de la durée des trajets sur les principaux corridors tout en posant les bases des phases futures du développement de la mobilité urbaine, y compris l’extension potentielle à des pôles régionaux et à des corridors de transport en commun supplémentaires.

Source : https://fr.apanews.net/business/la-bm-debloque-100-millions-de-dollars-pour-transformer-la-mobilite-urbaine-a-dakar/

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