Société
Algérie : Dix ans de prison ferme requis contre l’écrivain Boualem Sansal

Une peine de dix ans de prison et une amende d’un million de dinars (environ 6 887 euros) a été requise, jeudi 20 mars, contre Boualem Sansal, 80 ans, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida, près d’Alger. Le verdict est attendu pour le 27 mars.
L’écrivain franco-algérien, incarcéré en Algérie, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ». Critique du pouvoir algérien, l’auteur du Serment des barbares et de 2084 : la fin du monde a été arrêté à l’aéroport d’Alger le 16 novembre.
L’arrestation de Boualem Sansal, qui bénéficie d’un vaste élan de soutien en France, a aggravé les tensions entre Paris et Alger. Les relations entre les deux capitales s’étaient brutalement dégradées après la reconnaissance, en juillet 2024, par Emmanuel Macron d’un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental. Ce territoire non autonome, au statut à définir selon l’ONU, est le théâtre d’un conflit depuis cinquante ans entre le Maroc, qui en contrôle de facto environ 80 %, et les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.
Jeudi soir, Emmanuel Macron a dit souhaiter « une issue rapide » pour que l’écrivain puisse « retrouver sa liberté ». « Ce qui s’est passé est très grave », « mais j’ai confiance dans le président [algérien Abdelmadjid] Tebboune et sa clairvoyance pour savoir que tout ça n’est pas sérieux et qu’on a affaire à un grand écrivain, qui plus est malade », a dit le chef de l’Etat français devant la presse, à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.
« Aucun doute sur son patriotisme », assure Sansal
Boualem Sansal, âgé de 80 ans selon son éditeur français Gallimard, fait l’objet de plusieurs chefs d’accusation, notamment « atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l’économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays ». Selon l’accusation, il a tenu des propos portant atteinte à l’intégrité du territoire algérien. Cela fait notamment référence à des déclarations faites en octobre au média français Frontières, réputé d’extrême droite, qui reprennent la position du Maroc, selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.
Son procès a eu lieu, « ce jeudi 20 mars, dans des conditions ordinaires, sans dispositions particulières », selon le journal arabophone Echorouk, qui a noté que M. Sansal avait « préféré assurer lui-même sa défense » et n’était assisté d’aucun avocat.
Dans un communiqué reçu par l’Agence France-Presse, son avocat français, François Zimeray, a dénoncé « un procès fantôme tenu dans le plus grand secret, sans défense, incompatible avec l’idée même de justice », rappelant avoir saisi « les organes compétents du Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU d’une plainte contre l’Algérie » pour détention arbitraire. Une démarche qu’il avait annoncée à la mi-mars assurant que M. Sansal n’avait pas un accès normal à des avocats ni à des soins médicaux. Des affirmations rejetées par le bâtonnier d’Alger, Mohamed Baghdadi, qui a affirmé que l’écrivain avait décidé de son propre chef de se défendre seul et qu’il poursuivait son traitement contre le cancer.
Paraissant « en bonne santé » , selon le journaliste d’Echorouk, M. Sansal a nié jeudi toute intention de porter atteinte à l’Algérie, assurant n’avoir fait qu’« exprimer une opinion comme tout citoyen algérien ». Selon Echorouk, il a admis n’avoir pas mesuré le fait que ses déclarations pouvaient être considérées comme portant atteinte aux institutions algériennes, et affirmé être « un Algérien aimant son pays », sans qu’il ne puisse y avoir « aucun doute sur son patriotisme ».
Contexte de tensions entre Alger et Paris
Après le revirement français à propos du Sahara occidental, dossier sur lequel Paris avait jusque-là une position plus neutre, l’Algérie a rappelé cet été son ambassadeur à Paris et menacé la France d’autres représailles. A partir de l’automne, l’affaire Sansal a eu un grand retentissement en France où il a reçu le soutien des cercles intellectuels et politiques.
Société
Niger : De nouveaux progrès enregistrés dans le traitement du cancer

Le cancer est un problème de santé en expansion au Niger ; plus de 11 000 nouveaux cas et plus de 8 800 décès liés à cette maladie y ont été signalés en 2022. La radiothérapie – traitement nécessaire dans près de la moitié des cas – y reste rare, et même ceux qui peuvent y accéder sont déçus par l’obsolescence des équipements.
Grâce à son initiative Rayons d’espoir, l’AIEA soutient l’action visant à renforcer les services de radiothérapie au Niger, afin d’élargir l’accès aux soins anticancéreux là où ils sont le plus nécessaires.
Dans le cadre de cette initiative, l’AIEA a aidé le Niger à mettre sur pied une nouvelle installation de traitement du cancer doté de matériel de pointe, notamment un accélérateur linéaire (linac) à usage médical, un simulateur de tomodensitométrie, un système avancé de planification des traitements, des dosimètres et leurs accessoires.
Les nouveaux appareils permettront d’étendre les services de radiothérapie dans l’unique établissement public de radiothérapie du Niger, qui dessert une population de 24 millions d’habitants. Grâce à eux, les professionnels de la santé pourront traiter les tumeurs avec plus de précision, tout en épargnant les tissus normaux et les organes à risque. En outre, davantage de Nigériens atteints de cancer peuvent être traités sur place, sans avoir à se rendre à l’étranger pour être soignés.
« La présence de ces appareils dans notre pays améliorera considérablement la qualité de vie de la population nigérienne, car elle entraînera une diminution considérable des coûts de traitement et des évacuations sanitaires », a déclaré le Président du Niger, Abdourahamane Tchiani.
De meilleurs appareils
En 2021, le Niger a mis en service sa toute première installation de radiothérapie, le Centre national de lutte contre le cancer, après plus d’une décennie de préparatifs en collaboration avec l’AIEA, qui lui a apporté aide et expertise technique. Depuis son inauguration cette année-là, le Centre utilise un appareil à cobalt 60 et un simulateur classique pour soigner les malades du cancer. Toutefois, l’augmentation du nombre des cas de cancer a entraîné une hausse des besoins en matériel et en services. Par conséquent, l’AIEA a étoffé son assistance au Niger par l’intermédiaire de l’initiative Rayons d’espoir.
« Grâce à l’initiative Rayons d’espoir, l’AIEA entend répondre aux besoins urgents en matière de radiothérapie en apportant un appui technique, en renforçant les capacités et en fournissant des technologies de pointe », a indiqué Hua Liu, Directeur général adjoint de l’AIEA chargé du Département de la coopération technique, lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau centre, en octobre.
« La radiothérapie, une technologie avancée, contribuera à sauver d’innombrables vies en améliorant le traitement des patients atteints de cancer ainsi qu’en renforçant la capacité du Niger à dispenser en temps voulu des soins ciblés et efficaces à ceux qui en ont besoin. »
Formation des professionnels de la santé
Non seulement l’AIEA a aidé le Niger à se procurer du matériel de radiothérapie, mais elle lui a également fourni un savoir-faire et une assistance pour y renforcer les compétences des soignants en médecine radiologique. Plus de 32 radio-oncologues, physiciens médicaux, manipulateurs en radiothérapie et infirmiers en oncologie travaillant au Centre national de lutte contre le cancer ont participé à des formations de l’AIEA.
« Depuis plus de 60 ans, nos radio-oncologues et nos physiciens médicaux travaillent en étroite collaboration avec les pays pour les aider à mettre sur pied et à développer des installations de radiothérapie. Nous avons notamment apporté notre savoir-faire en matière de conception, de choix, d’étude des caractéristiques et d’achat des appareils, ainsi que pour les activités de renforcement des capacités, la formation et l’assurance de la qualité », a déclaré May Abdel-Wahab, Directrice de la Division de la santé humaine de l’AIEA.
La force des partenariats
Si le nombre d’appareils de radiothérapie a augmenté de 18 % dans le monde depuis 2015, le rapport récemment publié par la Commission du Lancet Oncology sur la radiothérapie et la théranostique, dirigée par l’AIEA, montre que d’importantes pénuries subsistent.
L’aide apportée au Niger dans le cadre de l’initiative Rayons d’espoir arrive à point nommé pour un pays qui cherche à développer son infrastructure et ses services de soins anticancéreux.
« L’assistance de l’AIEA a également consisté à faciliter la conclusion d’un partenariat efficace entre le Niger et la Banque islamique de développement, qui a apporté une aide financière au pays pour l’acquisition du linac », a précisé Shaukat Abdulrazak, Directeur de la Division de l’Afrique de l’AIEA.
Dans le cadre de l’initiative Rayons d’espoir, les États‑Unis d’Amérique ont également soutenu le Niger en contribuant à l’achat de l’appareil de tomodensitométrie et à la formation des professionnels de la santé.
Le Forum Rayons d’espoir 2025 se déroulera le 30 juin et le 1er juillet 2025 à Addis‑Abeba (Éthiopie) et fera le point sur trois années d’avancées et d’actions en faveur de #CancerCare4All.
Source : https://www.iaea.org/fr/newscenter/news/des-progres-dans-le-traitement-du-cancer-au-niger
Société
Sénégal : Près de 200 migrants interceptés sur les côtes dans l’ouest du pays

La marine sénégalaise a intercepté 201 migrants ouest-africains dans l’ouest du pays, ont annoncé mercredi les autorités, alors que la traversée de l’océan Atlantique reste la route migratoire la plus populaire – et la plus meurtrière – de l’Afrique vers l’Europe.
L’opération a été menée par les marines sénégalaises basées à Foundiougne, dans la région de Fatick, dans l’ouest du Sénégal, a indiqué l’armée dans un communiqué mercredi. Soixante-neuf personnes ont été arrêtées sur terre, selon le communiqué, tandis que 132 autres ont été interceptées à bord d’une petite embarcation en bois, ou pirogue, dans le delta du Saloum, mardi soir.
Alors que la migration vers l’Europe est en baisse constante, la traversée de l’océan Atlantique entre l’Afrique de l’Ouest et les îles Canaries, en Espagne, a refait surface depuis 2020. Près de 47 000 personnes ont débarqué aux Canaries en 2024, soit une augmentation par rapport aux près de 40 000 personnes en 2023, selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur.
La traversée est l’une des plus meurtrières au monde. Bien qu’il n’y ait pas de bilan précis en raison du manque d’informations sur les départs d’Afrique de l’Ouest, l’association espagnole de défense des droits des migrants Walking Borders estime que les victimes se comptent par milliers rien que pour cette année.
Les personnes arrêtées mercredi sont de diverses nationalités ouest-africaines, dont plusieurs femmes et enfants, selon la DIRPA. Le delta du Saloum est un point de départ de plus en plus fréquent pour les migrants clandestins.
Si la plupart des migrants quittant le Sénégal sont de jeunes hommes, les travailleurs humanitaires des îles Canaries affirment qu’ils voient de plus en plus de femmes et d’enfants risquer leur vie.
L’année dernière, l’Union européenne a signé un accord de 210 millions d’euros avec la Mauritanie pour empêcher les passeurs de mettre à l’eau des bateaux à destination de l’Espagne. Pour l’instant, cet accord n’a eu que peu d’effet sur les arrivées de migrants.
Au Sénégal, les tentatives de voyage augmentent en hiver, car le changement de saison réduit l’intensité des vagues, mais les migrants choisissent de prendre le risque tout au long de l’année.
Les navires de migrants qui se perdent ou rencontrent des problèmes disparaissent souvent dans l’Atlantique, certains dérivant à travers l’océan pendant des mois jusqu’à ce qu’ils soient retrouvés dans les Caraïbes et en Amérique latine, ne transportant que des restes humains.
Jusqu’à récemment, cette route était principalement empruntée par des migrants originaires de pays d’Afrique de l’Ouest fuyant la pauvreté ou la violence. Mais depuis l’année dernière, des migrants originaires de pays lointains comme le Pakistan, le Bangladesh, le Yémen, la Syrie et l’Afghanistan embarquent de plus en plus souvent sur les bateaux de pêche utilisés pour atteindre l’archipel européen.
Source : https://fr.africanews.com/2025/07/11/pres-de-200-migrants-interceptes-au-large-du-senegal/
Société
Érythrée : Construction de trois barrages dans la région sud

Trois barrages ont été construits dans la sous-zone de Mai-Mne, située dans la région méridionale de l’Érythrée, pour un coût total de plus de 20 millions de nakfa, a annoncé jeudi le ministère de l’Information à Asmara.
Les travaux ont été réalisés grâce à une collaboration conjointe entre l’administration régionale du Sud et les forces de défense.
Les barrages, d’une capacité respective de 250 000, 85 000 et 75 000 mètres cubes, devraient contribuer de manière significative à l’approvisionnement en eau potable pour les populations et le bétail de la zone.
L’ingénieur Gebreselasie Semere, coordinateur du projet, a indiqué que l’objectif principal est de garantir une alimentation durable en eau potable pour le centre semi-urbain de Mai-Mne.
Ces infrastructures permettront également de soutenir le développement de l’agriculture irriguée.
Le lieutenant-colonel Abraham Haile, administrateur de la sous-zone, a souligné l’importance des barrages dans l’accès à l’eau potable et leur rôle dans l’avancement des programmes de développement.
Il a également salué les contributions des institutions gouvernementales et des populations locales dans la réalisation du chantier.
La sous-zone de Mai-Mne, qui comprend 76 villages, est située à environ 90 kilomètres au sud de la ville de Mendefera.
Source : https://fr.apanews.net/news/erythree-trois-barrages-construits-dans-la-region-sud/