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Société

Algérie Les médecins et les enseignants maintiennent leur grève illimitée

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Des médecins sont en grève illimitée dans plusieurs hôpitaux depuis novembre afin d’obtenir des augmentations de salaires. La colère couve également chez les enseignants.

« Dignité, salaire, avenir. » Des centaines de médecins résidents algériens (l’équivalent des internes en France) se sont rassemblées, mercredi 26 février, dans l’enceinte de l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger. Ils protestent contre la répression dont ont été victimes certains de leurs collègues, en grève illimitée depuis novembre 2024 pour obtenir une meilleure rémunération. La colère est montée d’un cran après l’agression, dimanche 23 février, de médecins résidents du CHU d’Oran par des agents de sécurité qui interdisaient aux soignants d’accéder à l’établissement où devait se tenir leur sit-in hebdomadaire.

« Il est inadmissible que des médecins soient ainsi maltraités dans un hôpital », s’insurge Dania B., une jeune résidente en médecine interne venue d’Oran pour prendre part à ce premier sit-in national. « Intolérable », fulmine Ahmed N. résident en ORL, arrivé, lui, de Tlemcen, où le mouvement a également essuyé des revers. Dans cette ville de l’ouest du pays, le représentant des étudiants grévistes en médecine, Charaf Eddine Talhaoui, a été placé sous mandat de dépôt le 3 février. Une mesure confirmée en appel le 19 février. Son crime ? « Diffusion de fausses informations »« atteinte à l’ordre public » et « atteinte à l’intérêt national. »

Mercredi, des résidents en médecine étaient à Alger pour soutenir le « débrayage de la dignité » et dénoncer la « routine de la répression judiciaire » et la surdité du gouvernement face à leurs revendications. Ils réclament une augmentation de 300 % de leur salaire mensuel actuel de 70 000 dinars (quelque 250 euros) et une revalorisation des primes de garde, plafonnées à 2 800 dinars (près de 12 euros) pour 12 heures de travail.

« Un montant insignifiant » pour des internes qui peuvent faire jusqu’à dix gardes par mois dans des services en sous-effectif. Le paiement, lui, est plafonné à six gardes, tiennent à préciser les grévistes. Sans compter des primes Covid, promises mais jamais versées depuis août 2022, et les retards dans l’attribution des logements de fonction, réservés aux résidents à partir de leur troisième année. Une situation qui les contraint à débourser plus de 25 000 dinars (environ 100 euros) par mois pour se loger, soit près de la moitié de leur salaire.

« Nos efforts ne sont pas valorisés »

La déprime a été aggravée par le gel des homologations des diplômes, décidé par les autorités pour freiner l’exode des médecins à l’étranger et considéré par les jeunes médecins comme une atteinte à leur droit individuel. Depuis le 26 novembre 2024, les résidents ont suspendu toutes les activités pédagogiques et thérapeutiques tout en assurant les urgences et les gardes nocturnes. « Malgré notre dévouement sans faille, surtout pendant la pandémie, nos efforts restent ni reconnus ni valorisés », s’indignent-ils.

La colère enfle également dans le secteur de l’éducation. Les syndicats contestent des décrets fixant le statut, les grades ou encore les indemnités des fonctionnaires de l’éducation nationale, publiés au journal officiel le 22 janvier. Quatre syndicats autonomes – Cnapeste, Snapeste, CELA et Majal – dénoncent un passage en force du gouvernement et appellent au respect des directives présidentielles, qui promettaient une prise en compte des revendications des éducateurs.

Les syndicats dénoncent de nouveaux statuts, « déconnectés » des attentes des personnels et insuffisants face à la chute du pouvoir d’achat. En écho à la « colère » qui gagne, selon eux, le corps enseignant, ils ont appelé à l’organisation de sit-in à travers les wilayas qui pourraient évoluer vers une grève générale.

Des syndicalistes arrêtés

Lors de l’un de ces rassemblements, le 24 février à M’Sila (à 395 km au sud d’Alger), deux dirigeants syndicaux, Messaoud Boudiba et Tahar Habet, venus soutenir le mouvement local, ont été interpellés. Relâchés tard dans la nuit, ils ont été placés sous contrôle judiciaire le lendemain. Les deux syndicalistes doivent pointer deux fois par semaines au tribunal de Hammam Dhalaa, à M’Sila, à des centaines de kilomètres de chez eux. Il leur est également interdits de parler aux médias et de s’exprimer sur les réseaux sociaux.

Ces mesures suscitent l’indignation non seulement de leurs collègues, mais également du Front des forces socialistes (FFS), parti qui leur a témoigné son soutien le 26 février. Ce dernier a exprimé « sa profonde colère face aux décisions arbitraires et répétées visant à limiter l’action syndicale », tout en réaffirmant « son opposition catégorique à toute atteinte aux droits et libertés syndicaux, garantis par la Constitution, quelle que soit la raison invoquée ».

Les syndicats de l’éducation prévoient désormais un jour de grève par semaine, tandis que le ministère conteste leur représentativité et la légalité de leur débrayage. Il s’appuie sur la loi du 25 avril 2023 et sur deux décrets datés d’octobre 2023, qui restreignent drastiquement le droit de grève et l’action syndicale. Ces textes imposent un service minimum obligatoire exigeant la présence d’au moins 30 % des effectifs dans tous les secteurs.

Hantée par le Hirak (2019-2020), mouvement pacifique appelant à un changement politique véritable, le pouvoir algérien s’est engagé dans une reprise en main autoritaire qui s’est traduite par la fin de toute vie politique, la mise au pas des médias et de nombreuses arrestations suivies de peines de prison pour de simples posts critiques sur les réseaux sociaux. Face aux contestations sociales qui émergent actuellement, et sur fond de baisse du pouvoir d’achat, le réflexe répressif continue de prévaloir.

Source : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/02/28/en-algerie-les-medecins-et-les-enseignants-sur-le-pied-de-greve_6569395_3212.html

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Niger : De nouveaux progrès enregistrés dans le traitement du cancer

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Le cancer est un problème de santé en expansion au Niger ; plus de 11 000 nouveaux cas et plus de 8 800 décès liés à cette maladie y ont été signalés en 2022. La radiothérapie – traitement nécessaire dans près de la moitié des cas – y reste rare, et même ceux qui peuvent y accéder sont déçus par l’obsolescence des équipements.  

Grâce à son initiative Rayons d’espoir, l’AIEA soutient l’action visant à renforcer les services de radiothérapie au Niger, afin d’élargir l’accès aux soins anticancéreux là où ils sont le plus nécessaires. 

Dans le cadre de cette initiative, l’AIEA a aidé le Niger à mettre sur pied une nouvelle installation de traitement du cancer doté de matériel de pointe, notamment un accélérateur linéaire (linac) à usage médical, un simulateur de tomodensitométrie, un système avancé de planification des traitements, des dosimètres et leurs accessoires.  

Les nouveaux appareils permettront d’étendre les services de radiothérapie dans l’unique établissement public de radiothérapie du Niger, qui dessert une population de 24 millions d’habitants. Grâce à eux, les professionnels de la santé pourront traiter les tumeurs avec plus de précision, tout en épargnant les tissus normaux et les organes à risque. En outre, davantage de Nigériens atteints de cancer peuvent être traités sur place, sans avoir à se rendre à l’étranger pour être soignés. 

« La présence de ces appareils dans notre pays améliorera considérablement la qualité de vie de la population nigérienne, car elle entraînera une diminution considérable des coûts de traitement et des évacuations sanitaires », a déclaré le Président du Niger, Abdourahamane Tchiani. 

De meilleurs appareils

En 2021, le Niger a mis en service sa toute première installation de radiothérapie, le Centre national de lutte contre le cancer, après plus d’une décennie de préparatifs en collaboration avec l’AIEA, qui lui a apporté aide et expertise technique. Depuis son inauguration cette année-là, le Centre utilise un appareil à cobalt 60 et un simulateur classique pour soigner les malades du cancer. Toutefois, l’augmentation du nombre des cas de cancer a entraîné une hausse des besoins en matériel et en services. Par conséquent, l’AIEA a étoffé son assistance au Niger par l’intermédiaire de l’initiative Rayons d’espoir.  

« Grâce à l’initiative Rayons d’espoir, l’AIEA entend répondre aux besoins urgents en matière de radiothérapie en apportant un appui technique, en renforçant les capacités et en fournissant des technologies de pointe », a indiqué Hua Liu, Directeur général adjoint de l’AIEA chargé du Département de la coopération technique, lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau centre, en octobre.  

« La radiothérapie, une technologie avancée, contribuera à sauver d’innombrables vies en améliorant le traitement des patients atteints de cancer ainsi qu’en renforçant la capacité du Niger à dispenser en temps voulu des soins ciblés et efficaces à ceux qui en ont besoin. »

Formation des professionnels de la santé

Non seulement l’AIEA a aidé le Niger à se procurer du matériel de radiothérapie, mais elle lui a également fourni un savoir-faire et une assistance pour y renforcer les compétences des soignants en médecine radiologique. Plus de 32 radio-oncologues, physiciens médicaux, manipulateurs en radiothérapie et infirmiers en oncologie travaillant au Centre national de lutte contre le cancer ont participé à des formations de l’AIEA.  

« Depuis plus de 60 ans, nos radio-oncologues et nos physiciens médicaux travaillent en étroite collaboration avec les pays pour les aider à mettre sur pied et à développer des installations de radiothérapie. Nous avons notamment apporté notre savoir-faire en matière de conception, de choix, d’étude des caractéristiques et d’achat des appareils, ainsi que pour les activités de renforcement des capacités, la formation et l’assurance de la qualité », a déclaré May Abdel-Wahab, Directrice de la Division de la santé humaine de l’AIEA.  

La force des partenariats

Si le nombre d’appareils de radiothérapie a augmenté de 18 % dans le monde depuis 2015, le rapport récemment publié par la Commission du Lancet Oncology sur la radiothérapie et la théranostique, dirigée par l’AIEA, montre que d’importantes pénuries subsistent.  

L’aide apportée au Niger dans le cadre de l’initiative Rayons d’espoir arrive à point nommé pour un pays qui cherche à développer son infrastructure et ses services de soins anticancéreux.  

« L’assistance de l’AIEA a également consisté à faciliter la conclusion d’un partenariat efficace entre le Niger et la Banque islamique de développement, qui a apporté une aide financière au pays pour l’acquisition du linac », a précisé Shaukat Abdulrazak, Directeur de la Division de l’Afrique de l’AIEA.  

Dans le cadre de l’initiative Rayons d’espoir, les États‑Unis d’Amérique ont également soutenu le Niger en contribuant à l’achat de l’appareil de tomodensitométrie et à la formation des professionnels de la santé.  

Le Forum Rayons d’espoir 2025 se déroulera le 30 juin et le 1er juillet 2025 à Addis‑Abeba (Éthiopie) et fera le point sur trois années d’avancées et d’actions en faveur de #CancerCare4All.

Source : https://www.iaea.org/fr/newscenter/news/des-progres-dans-le-traitement-du-cancer-au-niger

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Sénégal : Près de 200 migrants interceptés sur les côtes dans l’ouest du pays

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La marine sénégalaise a intercepté 201 migrants ouest-africains dans l’ouest du pays, ont annoncé mercredi les autorités, alors que la traversée de l’océan Atlantique reste la route migratoire la plus populaire – et la plus meurtrière – de l’Afrique vers l’Europe.

L’opération a été menée par les marines sénégalaises basées à Foundiougne, dans la région de Fatick, dans l’ouest du Sénégal, a indiqué l’armée dans un communiqué mercredi. Soixante-neuf personnes ont été arrêtées sur terre, selon le communiqué, tandis que 132 autres ont été interceptées à bord d’une petite embarcation en bois, ou pirogue, dans le delta du Saloum, mardi soir.

Alors que la migration vers l’Europe est en baisse constante, la traversée de l’océan Atlantique entre l’Afrique de l’Ouest et les îles Canaries, en Espagne, a refait surface depuis 2020. Près de 47 000 personnes ont débarqué aux Canaries en 2024, soit une augmentation par rapport aux près de 40 000 personnes en 2023, selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur.

La traversée est l’une des plus meurtrières au monde. Bien qu’il n’y ait pas de bilan précis en raison du manque d’informations sur les départs d’Afrique de l’Ouest, l’association espagnole de défense des droits des migrants Walking Borders estime que les victimes se comptent par milliers rien que pour cette année.

Les personnes arrêtées mercredi sont de diverses nationalités ouest-africaines, dont plusieurs femmes et enfants, selon la DIRPA. Le delta du Saloum est un point de départ de plus en plus fréquent pour les migrants clandestins.

Si la plupart des migrants quittant le Sénégal sont de jeunes hommes, les travailleurs humanitaires des îles Canaries affirment qu’ils voient de plus en plus de femmes et d’enfants risquer leur vie.

L’année dernière, l’Union européenne a signé un accord de 210 millions d’euros avec la Mauritanie pour empêcher les passeurs de mettre à l’eau des bateaux à destination de l’Espagne. Pour l’instant, cet accord n’a eu que peu d’effet sur les arrivées de migrants.

Au Sénégal, les tentatives de voyage augmentent en hiver, car le changement de saison réduit l’intensité des vagues, mais les migrants choisissent de prendre le risque tout au long de l’année.

Les navires de migrants qui se perdent ou rencontrent des problèmes disparaissent souvent dans l’Atlantique, certains dérivant à travers l’océan pendant des mois jusqu’à ce qu’ils soient retrouvés dans les Caraïbes et en Amérique latine, ne transportant que des restes humains.

Jusqu’à récemment, cette route était principalement empruntée par des migrants originaires de pays d’Afrique de l’Ouest fuyant la pauvreté ou la violence. Mais depuis l’année dernière, des migrants originaires de pays lointains comme le Pakistan, le Bangladesh, le Yémen, la Syrie et l’Afghanistan embarquent de plus en plus souvent sur les bateaux de pêche utilisés pour atteindre l’archipel européen.

Source : https://fr.africanews.com/2025/07/11/pres-de-200-migrants-interceptes-au-large-du-senegal/

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Érythrée : Construction de trois barrages dans la région sud

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Trois barrages ont été construits dans la sous-zone de Mai-Mne, située dans la région méridionale de l’Érythrée, pour un coût total de plus de 20 millions de nakfa, a annoncé jeudi le ministère de l’Information à Asmara.

Les travaux ont été réalisés grâce à une collaboration conjointe entre l’administration régionale du Sud et les forces de défense.

Les barrages, d’une capacité respective de 250 000, 85 000 et 75 000 mètres cubes, devraient contribuer de manière significative à l’approvisionnement en eau potable pour les populations et le bétail de la zone.

L’ingénieur Gebreselasie Semere, coordinateur du projet, a indiqué que l’objectif principal est de garantir une alimentation durable en eau potable pour le centre semi-urbain de Mai-Mne.

Ces infrastructures permettront également de soutenir le développement de l’agriculture irriguée.

Le lieutenant-colonel Abraham Haile, administrateur de la sous-zone, a souligné l’importance des barrages dans l’accès à l’eau potable et leur rôle dans l’avancement des programmes de développement.

Il a également salué les contributions des institutions gouvernementales et des populations locales dans la réalisation du chantier.

La sous-zone de Mai-Mne, qui comprend 76 villages, est située à environ 90 kilomètres au sud de la ville de Mendefera.

Source : https://fr.apanews.net/news/erythree-trois-barrages-construits-dans-la-region-sud/

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