Politique
Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo donne le coup d’envoi de sa campagne de mobilisation
Plusieurs milliers de personnes se sont réunies dans le stade de Marcory, dans le centre d’Abidjan, samedi 8 février, pour soutenir Laurent Gbagbo en vue de la présidentielle d’octobre prochain. À un peu plus de huit mois de l’échéance, l’ancien président – investi par son parti, le PPA-CI, malgré l’inéligibilité qui le frappe actuellement – entendait ainsi lancer « Côcôcô », sa campagne de mobilisation.
À un peu plus de huit mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo – investi par son parti, le PPA-CI, malgré son inéligibilité actuelle en raison d’une condamnation pour des faits liés à la crise post-électorale de 2010-2011 -, a donné le coup d’envoi de sa tournée de mobilisation « Côcôcô » – l’équivalent de « toc, toc, toc » en Côte d’Ivoire – sur un terrain de foot sablonneux.
Debout dans les travées, Didier, un ultra du PPA-CI, brandit une écharpe bleu aux couleurs de la formation et donne de la voix : « Quand ils vont voir la mobilisation, ils vont forcément l’inscrire sur la liste électorale… Grâce à la mobilisation, ça va le faire ! », veut-il croire.
« Je veux entendre des cris de joie ! », lance pour sa part Laurent Gbagbo à son entrée dans le stade avant d’entamer une causerie d’une heure au cours de laquelle il dicte ses conditions, ses règles du jeu pour une élection apaisée. « Il faut qu’on arrête de brimer ceux qui professent un point de vue contraire à celui de ceux qui sont au pouvoir », déclare-t-il notamment. Et l’ex-président de tacler la Commission électorale indépendante (CEI) qui, selon lui, se doit d’être neutre alors qu’il la juge aujourd’hui inféodée au président Alassane Ouattara.
« Élection inclusive »
À ses côtés, sur scène, se trouvent Damana Pickass et Justin Koua, deux cadres du PPA-CI qui risquent une condamnation à vingt ans de prison. Respectivement accusés, dans deux procès distincts, d’avoir eu un rôle dans l’attaque d’un camp militaire en 2021 et d’avoir semé le trouble en 2020 après la réélection d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat, ils seront fixés sur leur sort mercredi prochain.
À la sortie, les supporters du PPA-CI, eux, refont le match. Maillot à l’effigie de son champion sur les épaules, Pulchérie ne veut pas entendre parler de son exclusion de la compétition. « Tant que [Laurent] Gbagbo ne sera pas sur la liste électorale, il n’y aura pas d’élection, il n’y aura même pas de président ! », affirme-t-elle avec assurance avant de réclamer, comme tous les soutiens de l’ancien chef de l’État, une « élection inclusive ».
Politique
Cameroun : Paul Biya prête serment sur fond de tensions post-électorales
Au pouvoir depuis 43 ans dans ce pays d’Afrique centrale et doyen des chefs d’État dans le monde, le président a été réélu après un scrutin contesté qui a déclenché des manifestations violemment réprimées.
À 92 ans, le président du Cameroun Paul Biya, a prêté serment jeudi 6 novembre pour un huitième mandat, après une réélection contestée qui a déclenché des manifestations violemment réprimées. «Je ne ménagerai aucun effort pour continuer à être digne de cette confiance», a déclaré le président au cours d’une cérémonie à l’Assemblée nationale, devant des députés, figures politiques et en l’absence de dirigeants étrangers.

Ce doyen des chefs d’État dans le monde, au pouvoir depuis 43 ans dans ce pays d’Afrique centrale, Paul Biya, dont les apparitions publiques sont rares, sera investi pour un nouveau septennat au cours d’une cérémonie qui a commencé peu après 11 heures locales à l’Assemblée nationale à Yaoundé.

Le président Biya a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 12 octobre avec 53,66% des voix selon les résultats officiels publiés par le Conseil constitutionnel. Mais Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre passé à l’opposition, qui a suscité un engouement inattendu chez les jeunes avides de changement, revendique également la victoire. «Il y a deux présidents désormais, le président élu par le peuple camerounais que je suis et le président nommé par le Conseil constitutionnel que vous connaissez», a clamé Issa Tchiroma Bakary sur ses réseaux sociaux mercredi.
Issa Tchiroma a appelé à plusieurs reprises ses partisans à défendre ce qu’il estime être sa victoire. Des manifestations sporadiques et limitées – quelques centaines de jeunes – dans plusieurs villes du Cameroun ont été réprimées dans le sang après l’annonce le 27 octobre de la réélection de Paul Biya. Le gouvernement a reconnu des «pertes en vies humaines» durant ces manifestations sans donner de bilan ou de détails de dates ou lieux.
Opérations «villes mortes»
L’opposant a depuis appelé à des opérations «villes mortes» de lundi à mercredi, un appel diversement suivi dans les grandes villes du Cameroun. Le mouvement a été largement suivi dans son fief de Garoua ou à Douala la capitale économique. À Yaoundé, en revanche, la plupart des commerces étaient ouverts, les enfants à l’école et les employés au travail.
La localisation actuelle de Issa Tchiroma est inconnue. Mardi un de ses porte-parole avait indiqué que celui-ci était «en mouvement». Le gouvernement a annoncé son intention d’engager des poursuites judiciaires contre l’opposant, dénonçant notamment ses «appels répétés à l’insurrection». «Aucun des deux camps n’étant disposé à céder, le risque de voir les troubles s’aggraver est élevé», s’est inquiété fin octobre l’International Crisis Group (ICG).
Dans son texte, le centre de réflexion relaie des incohérences dans les résultats officiels, mises en avant par l’opposition et des organisations de la société civile, et évoque lui-même des chiffres «étonnants». «Ce conflit risque de dégénérer dans un pays déjà secoué par une rébellion séparatiste dans ses régions anglophones», prévient ICG. L’Union européenne et l’Union Africaine ont déploré la violence de la répression des autorités. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a appelé à l’ouverture d’une enquête.
Politique
Guinée : Mamadi Doumbouya officialise sa candidature à la présidentielle
Dix prétendants à la magistrature suprême ont déposé leurs dossiers. La Cour Suprême publiera la liste définitive des candidats, au plus tard, le 13 novembre 2025.
Le président de transition guinéenne a attendu les dernières heures de la date limite pour déposer son dossier de candidature pour la présidentielle du 28 décembre prochain. C’est dans l’après-midi du lundi qu’il a franchi le portail de la Cour Suprême chargée de recevoir les dossiers de candidatures.

Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat contre l’ancien président Alpha Condé le 05 septembre 2021, le général Mamadi Doumbouya est désormais dans la course pour cette présidentielle qui permettra le retour à l’ordre constitutionnel.
La charte de la transition adoptée au lendemain du coup d’Etat interdisait pourtant aux membres du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) de se présenter aux élections devant marquer la fin de la transition.
Toutefois, la nouvelle constitution adoptée par référendum le 21 septembre 2025 permet à Mamadi Doumbouya de faire acte de candidature.
Face au président de transition, neuf autres candidats sont dans la course à la présidentielle, notamment l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté.
Par ailleurs, les principaux partis qui dominaient la vie politique avant le coup d’Etat, le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel) de l’ancien président Alpha Condé, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo ainsi que l’Union des Forces Républicaines (UFR) de l’ancien premier ministre Sidya Touré, n’ont pas présenté de candidats. Ces formations politiques sont sous le coup d’une suspension de 90 jours depuis le 22 août dernier.
Leurs dirigeants qui sont actuellement en exil depuis plusieurs années, sont également écartés par une disposition de la nouvelle constitution qui exige des candidats à la présidentielle d’avoir leur leur résidence principale en Guinée.
La Cour Suprême guinéenne, qui est maintenant à la phase d’études des dossiers, a jusqu’au 13 novembre prochain pour publier la liste des candidats retenus.
Plus de 6,5 millions d’électeurs sont attendus aux urnes pour la présidentielle du 28 décembre 2025.
Politique
Côte d’Ivoire : Le Conseil constitutionnel confirme la victoire d’Alassane Ouattara
Le Conseil constitutionnel ivoirien a déclaré, ce mardi 4 novembre 2025, Alassane Ouattara réélu au premier tour de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, avec 89,77% des suffrages exprimés, confirmant les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI).
Chantal Nanaba Camara, la présidente du Conseil constitutionnel, la seule femme à occuper ce poste à ce jour, a affirmé que l’institution « n’a enregistré aucune réclamation » et « l’examen des procès verbaux ne révèle aucune irrégularité de nature à entacher la sincérité du scrutin ou à affecter le résultat ».
« Le scrutin du 25 octobre 2025 est régulier et M. Alassane Ouattara est proclamé élu au premier tour, président de la République de Côte d’Ivoire », a déclaré la présidente du Conseil constitutionnel, Mme Chantal Camara, lors d’une session.
Selon les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante, Alassane Ouattara était crédité de 3 759 030 voix, soit 89,77% des suffrages exprimés, devant Jean-Louis Billon qui a obtenu 129.493 voix, soit 3,09% des voix.
L’ex-Première dame, Simone Ehivet, a obtenu 101.238 voix, soit 2,42% des suffrages exprimés, tandis que Ahoua Don Mello a été crédité de 82.508 voix soit 1,97% des suffrages exprimés, et Henriette Lagou 48.261 voix, soit 1,15% des voix. Ces données ont été validées par le Conseil constitutionnel.
Sur 8 568 456 inscrits sur le listing électoral, 4 292 474 électeurs ont voté, ce qui correspondant à un taux de participation 50,10%, a également confirmé le Conseil constitutionnel. Par ailleurs, 105.156 bulletins nuls ont été enregistrés et 66 588 bulletins blancs sur 4 187 318 suffrages exprimés.
Dans la foulée de la proclamation des résultats provisoires par la CEI, Jean-Louis Billon, candidat indépendant à ces joutes électorales, a concédé le dimanche 26 octobre 2025, sa défaite et félicité Alassane Ouattara pour sa victoire.
Devant quatre candidats de l’opposition, notamment Jean-Louis Billon, Ahoua Don Mello, Henriette Lagou et l’ex-Première dame Simone Ehivet, le président Alassane Ouattara qui brigue un 4e quinquennat, était arrivé largement en tête tant au niveau national, que dans la diaspora.
Le Front commun PPA-CI/PDCI, regroupant les deux principaux paris de l’opposition, avait appelé ses partisans à ne pas voter, dénonçant une « exclusion » de ses leaders à ces joutes électorales, notamment l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam.
Le 8 septembre 2025, le Conseil constitutionnel ivoirien a publié la liste définitive des cinq candidats retenus pour l’élection du 25 octobre, parmi lesquels figure le président Ouattara, qui brigue un quatrième quinquennat, jugé anticonstitutionnel par l’opposition.
Les candidatures de ces deux opposants, à savoir l’ex-président Laurent Gbagbo, président du PPA-CI et Tidjane Thiam, le chef du PDCI, qui s’étaient associés en juin pour réclamer une alternance politique ont été rejetées, à la suite d’une décision judiciaire.
Plus de 8,5 millions d’électeurs ivoiriens étaient appelés aux urnes, le samedi 25 octobre 2025, pour élire le président de la République parmi cinq candidats en lice, dont le chef d’Etat sortant, Alassane Ouattara âgé de 83 ans.
Source : https://fr.apanews.net/news/alassane-ouattara-declare-reelu-par-le-conseil-constitutionnel/