Société
Niger: les autorités annoncent une révision du code foncier

Vendredi 17 janvier 2025, lors d’un point de presse conjoint, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, M. Alio Daouda, et son homologue de l’Urbanisme et de l’Habitat, M. Salissou Sahirou Adamou, ont levé le voile sur les multiples irrégularités entourant le dossier du Titre Foncier 10 44, révélant un scandale mêlant accaparements fonciers et fautes administratives. Face à ces violations du patrimoine immobilier de l’État, le ministre de la Justice a annoncé une série de mesures d’urgence pour redresser la situation. Parmi celles-ci figurent l’abrogation du décret controversé de 2020, le retrait des terrains dont les concessions sont arrivées à expiration, l’annulation des titres illégaux, et la révision du code foncier pour interdire la cession des terres aux étrangers. Avec détermination, M. Alio Daouda a promis que « la COLDEFF sera instruite pour le recouvrement des sommes indûment perçues, et les auteurs des fautes administratives et pénales répondront de leurs actes ».
Origines et contexte de l’affaire
Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, M. Salissou Sahirou Adamou, a commencé par rappeler les origines et le contexte de l’affaire : créé en 1953, le Titre Foncier 10 44 (TF 10 44) couvre une superficie de 305 hectares, s’étendant de l’ancienne station Total Talladjé aux bureaux de l’OCBN et incluant le quartier dit « Pays-Bas« . Selon lui, ce terrain, initialement non bâti et considéré comme un patrimoine de l’État, a connu des modifications et des morcellements dès 1984 par les services de l’État, sans opposition notable.
Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, M. Salissou Sahirou Adamou, a poursuivi en précisant qu’à partir des années 2000, la chefferie de Saga a revendiqué une propriété sur ce domaine, allant jusqu’à obtenir un dédommagement de 40 millions FCFA suite à une concession provisoire accordée à la Libye en 2002. Il a également souligné que cette revendication s’est manifestée malgré l’absence de contestation lors des morcellements antérieurs
Constat de graves irrégularités
M. Salissou Sahirou Adamou a dénoncé des accaparements de terres par certains chefs coutumiers de Saga, mais également de nombreux manquements administratifs graves de la part des services compétents. Ces pratiques ont causé un préjudice financier important à l’État et ont mis en lumière des lacunes dans la gestion du patrimoine immobilier public.
Engagement de l’État : des mesures fermes
Face à ces irrégularités, le ministre de la Justice, M. Alio Daouda, a réaffirmé l’engagement de l’État à défendre ses droits. « La COLDEFF sera instruite pour le recouvrement des sommes indûment perçues, et les auteurs des fautes administratives et pénales répondront de leurs actes, » a-t-il martelé.
Pour redresser la situation, plusieurs mesures urgentes ont été annoncées par le ministre de la Justice, M. Alio Daouda. Le décret N° 2020-56/PRN/MEQ/DDU/L du 17 juillet 2020, portant cessibilité des propriétés à exproprier dans le cadre des travaux d’aménagements et de bitumages de la voie express sera abrogé, a-t-il déclaré en premier lieu.
Dans la même veine, tous les terrains du TF 10 44, dont le délai de mise en valeur, tel qu’indiqué dans l’arrêté de concession provisoire, est désormais échu, seront immédiatement retirés. Le ministre a précisé que les concessionnaires dédommagés sur la base de terrains nus ou dont le délai de mise en valeur est dépassé avant l’expropriation devront restituer à l’État du Niger les sommes perçues.
Une mesure supplémentaire a été prise concernant ceux ayant effectué des investissements au-delà des infrastructures de base, tels que les murs de clôture et les chambres du gardien. Ces concessionnaires devront restituer la différence entre le montant du dédommagement reçu et la valeur réelle des investissements réalisés.
En parallèle, le ministre a rappelé l’importance de régulariser la situation des acteurs économiques ayant acquis des terrains sur le TF 10 44, notamment auprès des concessionnaires ou par détention coutumière, et ayant réalisé des constructions à usage industriel. Ils sont désormais tenus de se présenter au ministère de l’Urbanisme pour régulariser leur statut foncier.
Dans un second temps, M. Alio Daouda a annoncé l’annulation de tous les titres fonciers illégalement établis sur le TF 10 44, une décision radicale visant à restaurer la légalité foncière.
Au-delà de ces mesures immédiates, le ministre a aussi annoncé un audit exhaustif des terrains occupés sur la base de droits coutumiers, afin de clarifier la situation et de mettre fin à toute irrégularité.
Pour assurer des réformes durables, une révision profonde du code foncier national sera lancée, a précisé le ministre. Cette révision interdirait de manière catégorique la cession de terres aux étrangers, soulignant ainsi l’engagement ferme du gouvernement en faveur de la souveraineté foncière du Niger.
Enfin, une ordonnance urgente sera adoptée pour suspendre immédiatement toute transaction foncière impliquant des étrangers. Cette dernière mesure, selon le ministre, témoigne de la détermination du gouvernement à préserver le patrimoine foncier du pays face à des intérêts étrangers croissants.
Société
Niger : De nouveaux progrès enregistrés dans le traitement du cancer

Le cancer est un problème de santé en expansion au Niger ; plus de 11 000 nouveaux cas et plus de 8 800 décès liés à cette maladie y ont été signalés en 2022. La radiothérapie – traitement nécessaire dans près de la moitié des cas – y reste rare, et même ceux qui peuvent y accéder sont déçus par l’obsolescence des équipements.
Grâce à son initiative Rayons d’espoir, l’AIEA soutient l’action visant à renforcer les services de radiothérapie au Niger, afin d’élargir l’accès aux soins anticancéreux là où ils sont le plus nécessaires.
Dans le cadre de cette initiative, l’AIEA a aidé le Niger à mettre sur pied une nouvelle installation de traitement du cancer doté de matériel de pointe, notamment un accélérateur linéaire (linac) à usage médical, un simulateur de tomodensitométrie, un système avancé de planification des traitements, des dosimètres et leurs accessoires.
Les nouveaux appareils permettront d’étendre les services de radiothérapie dans l’unique établissement public de radiothérapie du Niger, qui dessert une population de 24 millions d’habitants. Grâce à eux, les professionnels de la santé pourront traiter les tumeurs avec plus de précision, tout en épargnant les tissus normaux et les organes à risque. En outre, davantage de Nigériens atteints de cancer peuvent être traités sur place, sans avoir à se rendre à l’étranger pour être soignés.
« La présence de ces appareils dans notre pays améliorera considérablement la qualité de vie de la population nigérienne, car elle entraînera une diminution considérable des coûts de traitement et des évacuations sanitaires », a déclaré le Président du Niger, Abdourahamane Tchiani.
De meilleurs appareils
En 2021, le Niger a mis en service sa toute première installation de radiothérapie, le Centre national de lutte contre le cancer, après plus d’une décennie de préparatifs en collaboration avec l’AIEA, qui lui a apporté aide et expertise technique. Depuis son inauguration cette année-là, le Centre utilise un appareil à cobalt 60 et un simulateur classique pour soigner les malades du cancer. Toutefois, l’augmentation du nombre des cas de cancer a entraîné une hausse des besoins en matériel et en services. Par conséquent, l’AIEA a étoffé son assistance au Niger par l’intermédiaire de l’initiative Rayons d’espoir.
« Grâce à l’initiative Rayons d’espoir, l’AIEA entend répondre aux besoins urgents en matière de radiothérapie en apportant un appui technique, en renforçant les capacités et en fournissant des technologies de pointe », a indiqué Hua Liu, Directeur général adjoint de l’AIEA chargé du Département de la coopération technique, lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau centre, en octobre.
« La radiothérapie, une technologie avancée, contribuera à sauver d’innombrables vies en améliorant le traitement des patients atteints de cancer ainsi qu’en renforçant la capacité du Niger à dispenser en temps voulu des soins ciblés et efficaces à ceux qui en ont besoin. »
Formation des professionnels de la santé
Non seulement l’AIEA a aidé le Niger à se procurer du matériel de radiothérapie, mais elle lui a également fourni un savoir-faire et une assistance pour y renforcer les compétences des soignants en médecine radiologique. Plus de 32 radio-oncologues, physiciens médicaux, manipulateurs en radiothérapie et infirmiers en oncologie travaillant au Centre national de lutte contre le cancer ont participé à des formations de l’AIEA.
« Depuis plus de 60 ans, nos radio-oncologues et nos physiciens médicaux travaillent en étroite collaboration avec les pays pour les aider à mettre sur pied et à développer des installations de radiothérapie. Nous avons notamment apporté notre savoir-faire en matière de conception, de choix, d’étude des caractéristiques et d’achat des appareils, ainsi que pour les activités de renforcement des capacités, la formation et l’assurance de la qualité », a déclaré May Abdel-Wahab, Directrice de la Division de la santé humaine de l’AIEA.
La force des partenariats
Si le nombre d’appareils de radiothérapie a augmenté de 18 % dans le monde depuis 2015, le rapport récemment publié par la Commission du Lancet Oncology sur la radiothérapie et la théranostique, dirigée par l’AIEA, montre que d’importantes pénuries subsistent.
L’aide apportée au Niger dans le cadre de l’initiative Rayons d’espoir arrive à point nommé pour un pays qui cherche à développer son infrastructure et ses services de soins anticancéreux.
« L’assistance de l’AIEA a également consisté à faciliter la conclusion d’un partenariat efficace entre le Niger et la Banque islamique de développement, qui a apporté une aide financière au pays pour l’acquisition du linac », a précisé Shaukat Abdulrazak, Directeur de la Division de l’Afrique de l’AIEA.
Dans le cadre de l’initiative Rayons d’espoir, les États‑Unis d’Amérique ont également soutenu le Niger en contribuant à l’achat de l’appareil de tomodensitométrie et à la formation des professionnels de la santé.
Le Forum Rayons d’espoir 2025 se déroulera le 30 juin et le 1er juillet 2025 à Addis‑Abeba (Éthiopie) et fera le point sur trois années d’avancées et d’actions en faveur de #CancerCare4All.
Source : https://www.iaea.org/fr/newscenter/news/des-progres-dans-le-traitement-du-cancer-au-niger
Société
Sénégal : Près de 200 migrants interceptés sur les côtes dans l’ouest du pays

La marine sénégalaise a intercepté 201 migrants ouest-africains dans l’ouest du pays, ont annoncé mercredi les autorités, alors que la traversée de l’océan Atlantique reste la route migratoire la plus populaire – et la plus meurtrière – de l’Afrique vers l’Europe.
L’opération a été menée par les marines sénégalaises basées à Foundiougne, dans la région de Fatick, dans l’ouest du Sénégal, a indiqué l’armée dans un communiqué mercredi. Soixante-neuf personnes ont été arrêtées sur terre, selon le communiqué, tandis que 132 autres ont été interceptées à bord d’une petite embarcation en bois, ou pirogue, dans le delta du Saloum, mardi soir.
Alors que la migration vers l’Europe est en baisse constante, la traversée de l’océan Atlantique entre l’Afrique de l’Ouest et les îles Canaries, en Espagne, a refait surface depuis 2020. Près de 47 000 personnes ont débarqué aux Canaries en 2024, soit une augmentation par rapport aux près de 40 000 personnes en 2023, selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur.
La traversée est l’une des plus meurtrières au monde. Bien qu’il n’y ait pas de bilan précis en raison du manque d’informations sur les départs d’Afrique de l’Ouest, l’association espagnole de défense des droits des migrants Walking Borders estime que les victimes se comptent par milliers rien que pour cette année.
Les personnes arrêtées mercredi sont de diverses nationalités ouest-africaines, dont plusieurs femmes et enfants, selon la DIRPA. Le delta du Saloum est un point de départ de plus en plus fréquent pour les migrants clandestins.
Si la plupart des migrants quittant le Sénégal sont de jeunes hommes, les travailleurs humanitaires des îles Canaries affirment qu’ils voient de plus en plus de femmes et d’enfants risquer leur vie.
L’année dernière, l’Union européenne a signé un accord de 210 millions d’euros avec la Mauritanie pour empêcher les passeurs de mettre à l’eau des bateaux à destination de l’Espagne. Pour l’instant, cet accord n’a eu que peu d’effet sur les arrivées de migrants.
Au Sénégal, les tentatives de voyage augmentent en hiver, car le changement de saison réduit l’intensité des vagues, mais les migrants choisissent de prendre le risque tout au long de l’année.
Les navires de migrants qui se perdent ou rencontrent des problèmes disparaissent souvent dans l’Atlantique, certains dérivant à travers l’océan pendant des mois jusqu’à ce qu’ils soient retrouvés dans les Caraïbes et en Amérique latine, ne transportant que des restes humains.
Jusqu’à récemment, cette route était principalement empruntée par des migrants originaires de pays d’Afrique de l’Ouest fuyant la pauvreté ou la violence. Mais depuis l’année dernière, des migrants originaires de pays lointains comme le Pakistan, le Bangladesh, le Yémen, la Syrie et l’Afghanistan embarquent de plus en plus souvent sur les bateaux de pêche utilisés pour atteindre l’archipel européen.
Source : https://fr.africanews.com/2025/07/11/pres-de-200-migrants-interceptes-au-large-du-senegal/
Société
Érythrée : Construction de trois barrages dans la région sud

Trois barrages ont été construits dans la sous-zone de Mai-Mne, située dans la région méridionale de l’Érythrée, pour un coût total de plus de 20 millions de nakfa, a annoncé jeudi le ministère de l’Information à Asmara.
Les travaux ont été réalisés grâce à une collaboration conjointe entre l’administration régionale du Sud et les forces de défense.
Les barrages, d’une capacité respective de 250 000, 85 000 et 75 000 mètres cubes, devraient contribuer de manière significative à l’approvisionnement en eau potable pour les populations et le bétail de la zone.
L’ingénieur Gebreselasie Semere, coordinateur du projet, a indiqué que l’objectif principal est de garantir une alimentation durable en eau potable pour le centre semi-urbain de Mai-Mne.
Ces infrastructures permettront également de soutenir le développement de l’agriculture irriguée.
Le lieutenant-colonel Abraham Haile, administrateur de la sous-zone, a souligné l’importance des barrages dans l’accès à l’eau potable et leur rôle dans l’avancement des programmes de développement.
Il a également salué les contributions des institutions gouvernementales et des populations locales dans la réalisation du chantier.
La sous-zone de Mai-Mne, qui comprend 76 villages, est située à environ 90 kilomètres au sud de la ville de Mendefera.
Source : https://fr.apanews.net/news/erythree-trois-barrages-construits-dans-la-region-sud/